Ecrit et et publié sur Facebook par Christophe Vico le 28/07/24
Le Bicross a perdu deux de ses pères en juillet, alors que nous attendions tous avec impatience le BMX aux JO, race et freestyle. Nous avons pensé chez OSBMXF qu’il était important de remettre l’église au milieu du village, histoire de rappeler à tous qui étaient ces 2 pionniers de notre sport.
Bernard Jeannin, dit « Tonton », créateur du mythique team Number One à Beaune, ainsi que Pierre Paret, alias « Killer Pédro », rédacteur en chef de Bicross Magazine et Tracks, nous ont quitté récemment.
On ne présentera plus Bernard Jeannin, ou alors vous vous êtes égarés sur cette page… Dès 1981, Bernard créait le team Number One en Bourgogne et se lançait par la même occasion dans l’importation et la vente de matos US de bicross, via un magasin du même nom. Rapidement, le Team dominait largement les compets avec leurs maillots verts, et plus tard bleus. Des riders tels que Claude Vuillemot, Christophe Delarche, Christophe Gallardo, Emmanuel Jeannin dit Doudou, Yaya, Fifi, Canard… avaient déjà tous le style ou des surnoms inspirés du BMX US, et ridaient sur des bikes qu’on ne voyait nulle part ailleurs. Je me souviens lors de ma première course à Apt en 1982 que les BMX Torker, PK Ripper (SE Racing), Hutch et Skyway illuminaient mes yeux d’adolescent. Ma passion pour le BMX a commencé ce jour là. Tonton fut en quelque sorte un ricain au pays du Bourgogne.
Le team Number One fut également le premier à faire des démos de freestyle, qui ont inspiré de nombreux riders plus tard en France. Bernard Jeannin laisse donc une trace indélébile dans les origines de notre sport et sera Number One pour toujours. « J’ai passé des moments inoubliables avec Tonton en Hollande », dixit Valérie Huber.
Pierre Paret fut d’abord assistant rédacteur de Bicross Mag en 1984, juste après Bercy 1. C’est Didier Coste himself qui fit son choix entre Pierre et Jean-Philippe Béquet. Ce dernier restera avec Killer Pédro dans l’aventure comme pigiste et photographe. C’est donc au 15-17 quai de l’Oise à Paris, dans un petit bureau de 4 m2 seulement, que cette fine équipe nous concocta 98 numéros de Bicross Mag. Je comprends mieux pourquoi Yann ‘OTB » Renauld préférait rester sur sa plage de l’Atlantique.😁 🏄♂️
La rédac s’étoffa aussi avec des photographes et pigistes comme Jean-Pierre Montiel, Vincent Ranchoux, Philippe Roman
et d’autres furieux de BMX. 98 numéros disais-je, et pas 97 ? Et bien oui, car le dernier BXM fut stoppé sur la presse juste avant sa parution, dixit Vincent Ranchoux. Donc techniquement il y’a bien eu 98 numéros.
Killer Pédro était toujours fourré au milieu des pilotes lors des championnats de France Superclass ou du Supertour. Un mec gentil, un artiste même, mais rock’n’roll en toute circonstances. J’ai toujours cette image en Hollande, le jour où Pierre m’annonça que je ferai la prochaine couverture de Bicross Mag. J’étais comme un gosse ! Une autre anecdote lors de l’interview de Frédéric Cassan, où j’étais présent : au dernier moment Pierre eut une idée de ouf, déguiser Fred en Rambo-Cassan. Cette photo piqua les yeux des filles à sa parution, c’était bien vu. Plus tard avec Armen Djerrahian, Corinne Régnier et Vincent Ranchoux, il sera le rédac chef de Tracks Magazine, espérant faire survivre la presse BMX encore quelques temps. Mais le monde changeait, et Pierre se retirera définitivement du Bicross à la fin des années 90.
Ces deux bonhommes resteront gravés dans ma mémoire comme des innovateurs dans leurs domaines. On en aura passé du bon temps ensemble autour des pistes, les mecs ! Bon voyage Tonton, salut mon Pédro, et un grand merci pour tout ce que vous avez apporté au BMX. 🙏❤
La bonne nouvelle culturelle de cette fin d’année ! Notre ami Alain Massabova (Art BMX Mag, Cream, BMXicos…) est entrain de boucler son nouveau projet, un très chouette bouquin sobrement intitulé « BICROSS – L’HISTOIRE DU BMX FRANCAIS » ! 300 pages de photos et d’archives avec 75 interviews des principaux acteurs du BMX français de 1978 à 2022, le tout préfacé par Bob Haro ! On a eu la chance de le feuilleter en avant-première, et on vous l’annonce direct, ça dé-fonce ! Le contenu est super riche ! Jetez un œil au sommaire et au casting ci-dessous (photo cliquable), et vous comprendrez rapidement que l’objet s’annonce des plus passionnants ! Attention, il sortira fin janvier avec un tirage limité à 1000 exemplaires, pas un de plus !
Et comment qu’on fait pour se le procurer ?
Facile, il est disponible en précommande au bout de ce lien : www.bicrossbook.com, avec 2 options, soit le livre seul, soit en pack avec un joli t-shirt quali de chez Jonsen Island et un sticker ! A vous de voir, mais à votre place je n’hésiterais pas trop trop longtemps…
Salut toi, jeune vieux rider !
Tu as raté le BOMD ? Dommage pour toi (et pour moi 🙂 ), mais le Superclasse Vico, qui n’a pas manqué la fête, nous fait l’honneur de son récit et croyez-moi, même si c’est un peu long, c’est qu’il n’a voulu rien omettre et ça vaut son pesant de cacahuètes. A lire et partager sans modération !
Mais avant-tout, rendons à César ce qui appartient à César et commençons par la genèse de cet événement, racontée par son organisateur un peu dingue comme le sont tous les passionnés, le désormais célèbre dans le monde entier du BMX OS, Mr Fabien Rolland en personne.
BOMD: La genèse by Fabien Rolland
« Il y a presque 10 ans, je me souviens d’une course de BMX lorsque je travaillais pour Bmx Racer, avoir eu comme une nausée en voyant plein de gamins se fracasser dans un virage en bitume, les pieds accrochés à leurs pédales auto… Clavicules, traumas crâniens, poignets, etc. Des pleurs, de la peur, de la tension… Un sentiment profond de dégoût en moi, et de peine. « Mais il est où le BMX que j’ai connu lorsque j’avais 10 ans en 1980, où c’était que du fun, du lifestyle, et même pas vraiment un sport? ». Obstiné, seul au monde et allant toujours au bout des choses, il n’en fallait pas plus pour que germe l’idée de retrouver un jour, cette liberté de faire du bicross, sans contrainte, sans peur, sans notion de performance absolue… Mais entre une idée et la concrétisation, il y a un gap, qu’il n’est pas toujours facile de franchir. Il y a 5 ans, je créais la page Facebook « ENTRAV’R », pour remettre au goût du jour les fameux « travers » que les pionniers nous offraient sur les photos des premiers magazines US, Moto Verte ou Moto Journal… Créer une page, imaginer un truc, ok, mais s’arrêter là à quoi bon? Pourquoi ne pas imaginer un évent qui recréé le bmx du début 70’s sur les hauteurs des collines de Californie, avec poussière, descente et vélocross? Il fallait donc essayer de trouver le lieu idéal, avant d’envisager de concrétiser quoi que ce soit. J’appelle Lionel Lapert, qui je sais, a la même vision, et il m’invite à aller voir des champs en Aveyron, proche de chez lui. Mais rien qui peut le faire. Et donc, mon envie de faire, s’estompe et je me dis que je ne suis pas dans le bon timing, je ne le sens pas ou plus… Les années passent, puis, il y a 1 an et demi de ça, je passe par hasard devant un champ à la sortie de Montdoumerc… Et là, me reviens cette idée folle… Je vois devant moi, une fameuse descente californienne, alors qu’on est en plein dans le LOT, où la Californie évoque peu… Faut que je sache, à qui est ce champ ! Je contacte des potes du coin (Christophe x 2 ) qui me mettent en relation avec l’exploitant. On se retrouve sur le champ avec lui et ce dernier est entousiaste face à l’idée et me donne son accord pour éventuellement organiser un truc… Les planètes commencent à s’aligner, mais je dois monter un projet et le présenter à la commune, car sans eux, rien de possible. Je me retrouve donc face aux élus de la commune, et au maire. J’ai soit disant 15 mns pour leur présenter le projet. Je reste à la barre 1 h 30 ! Exténué, car je n’aime pas parler … Mais à la fin, ils sont convaincus, le maire Francis Cammas m’avoue qu’il attendait un jour qu’une idée de ce type arrive à Montdoumerc. Je n’y crois pas, on pouvait envisager un projet… C’est donc au début 2022 que je m’entoure d’ami(e)s et de personnes de confiance, et je lance le truc. Premier post sur les réseaux et plus de 250 partages et 1000 likes, ok… Je décide de créer une assos, on trouve un nom et je crée un logo qui corresponde au spirit et aux couleurs que je veux. Le « Bicycle Of Motocross Day » est né, et en plus B.O.M.D, ça sonne pas mal … La suite, vous la connaissez, avec en 6 mois, l’élaboration pas à pas d’un évènement, qui samedi 20 août, a ouvert une faille spatio temporelle… on est revenu en 1970, du côté de L.A, guidés par Scot Breithaupt…
Merci encore à tous, bénévoles, le crew track, partenaires, riders, exposants, public, speakers, commune de Montdoumerc, Francis, JP, les voisins du champ, le monde rural et tous les gens impliqués.
ON A FAIT UN BOMD DANS LES ANNEES 70 ! Fabien Rolland a eu un rêve et il l’a réalisé. Le BOMD (Bicycle Of Motocross Day), c’est un concept, une idée originale et surtout créative. Faire revivre en Fance les débuts du BMX des années 70 ce n’était pas une mince affaire. Fabien m’avait parlé de son idée à Cavaillon lors de la old school 2014. Il aura attendu 8 ans pour concrétiser le BOMD.
D’abord il a dû trouver le lieu idéal, spacieux et suffisamment en pente pour réaliser une piste de 450 m de longueur. Puis il a dû fédérer une équipe de bénévoles autour d’un truc que finalement personne ne connait. J’ai commencé le Bicross en 1982 bien après la naissance du BMX aux USA et c’est le cas pour tous. On avait bien quelques MX 30 ou Cricket à vitesses étant gosses mais aucune compète avec. Fabien et son équipe ont donc dessiné et creusé une piste dans un champ immense capable d’accueillir à la fois des stands mais aussi de nombreux camping-cars. Il a fabriqué lui-même des tas de panneaux pour décorer l’évent, communiquer un max partout, chercher des sponsors… creuser à la pelle…dormir un peu…passer le rouleau… prendre des coups de soleil… ne plus se raser… dormir un peu…
20 Aout 2022 Montdourmerc, petit village du Lot d’environ 550 habitants, là on est bien ! Pour les lecteurs qui n’étaient pas sur place et qui se bouffent les doigts de regrets depuis plusieurs jours déjà, je vais essayer de vous décrire le lieu et l’ambiance.
C’est vallonné et sec. En bas il y’a un étang ou flottent des flamands rose. Les camping-cars et bagnoles sont superbement rangés au bas de la piste grâce à l’efficacité minutieuse de Lionel Lapert. En face dans un champ ombragé, des dizaines de tentes sont en mode camping à la ferme. Toilettes sèches et douches froides construites par Mac Gyver permettront aux 300 participants d’avoir un minimum de confort. 40 mètres plus haut c’est le paddock façons US.
BMX Corsica Museum et leurs superbes bikes dont le fameux Kuwahara E.T, les Maldes avec leur boîte Matchbox juste magnifique et des bikes rutilants comme le premier Gary Turner. Il y’a aussi le shop BMX Gangster de Fred Scalvinoni, les combis VW de ouf de Pépé, des food trucks, une buvette, une bourse aux vélos et même un simulateur d’hélicoptère de l’armée. Sans oublier les nombreux exposants locaux. Le totem érigé aux noms des plus célèbres riders de jadis surplombe la piste comme pour nous dire :
« Nous sommes avec vous les gars ! » Au milieu, le staff à construit un salon en bottes de paille qui donne le ton de l’ambiance BOMD : Ça va être cool et pas prise de tête les gars.
FLASH BACK
Nous sommes arrivé le jeudi après-midi avec Valérie Huber et ma fille Bérénice histoire d’avoir le temps de monter cette vieille tente « Raclet » old school dont la notice avait disparu avec le temps. Pas simple donc et ne nombreux riders déjà présent comme Nicolas Loison sont venus assister au spectacle de la prise de tête. Ça s’installe tranquillement un peu partout, Gérald Barascud, Nicolas Mondon, Cyril Alabouvette, Mika Bonvarlet, Fabrice Aubier, Fred Argenson etc…
Ça discute du bon vieux temps autour d’une bière fraiche et quand King Édouard Cordier arrive et déballe tout son matos, là c’est carrément Barbès ! On fait la connaissance du couple de Hollandais présent, Werner épate tout le monde avec son Yamaha stylé moto à rétropédalage. Ça commence à sentir bon cette histoire. La douche est toutefois un peu fraîche à 22h et on y reste pas 3 plombes.
Vendredi matin çest le grand carnaval et ça arrive de tout les côtés. Ça va être compliqué pour moi de vous parler de toutes les personnes que j’ai rencontré et je m’excuse par avance si j’oublie beaucoup de monde mais je n’ai pas la prétention d’écrire le BOMD en 3 volumes. Aussi à partir de maintenant ça va être en free-lance. Les riders découvrent la piste : gros devers dans les virages, le premier est à peine à 30 m du départ. Ça va être chaud !
« Vous l’avez voulu votre BOMD vous l’avez ! » semble nous dire ce track de ouf. Heureusement les bosses sont à l’ancienne et les bottes de paille tout autour te le rappellent. C’est du très old old old school cette piste. Allo Huston on a un problème avec la piscine ! Trop longue, pas de kick, on va tous devoir se dégueulasser dans la boue. Heureusement les techniciens que nous sommes, Jérôme Mollier, JR, Édouard, Lionel et des jeunes bénévoles réagissons rapidement pour raccourcir le monstre et y planter un passage très utile en cas de refus. Pratique aussi pour les sides. Ça aurait été dommage d’avoir des photos de riders crasseux. Au passage merci au mec du tracto très réactif.
20h, on découvre le village pour l’apéro avec le maire et le staff du BOMD. Petit speach de Fabien devant le banquet. Je serre des pinces et bise des joues « Salut m’sieur Redois, Minozzi, Clerté, Camacho, Diaz, Michelot… OTB mon dieu il est là en vrai ! Je l’ai rencontré une seule fois à Bercy3 ». A chaque fois c’est pareil les souvenirs remontent, mais là ça commence à sentir « l’exceptionnel » quand même.
On a récupéré notre pack rider avec les belles plaques OS et on a bien rigolé. Petit repas improvisé chez Lolo Sky Adrian, ça déconne un max et ça parle de BMX forcément. Ce soir pas de dodooo !
Denis Casamata en fait l’expérience puisque nous rentrons un peu tardivement à notre campement accompagné de Nelson Neves le Portugais le plus sympa de la planète BMX. Mais on n’est pas très frais pour être honnête et on ne doit pas être les seuls. La mini tente de Nelson est entre la nôtre et celle de Denis. Une niche de clébard quoi, prévue pour Nelson et David Michelot. Ce dernier optera pour la banquette de sa bagnole. « Y’en a qui ont course demain bordel, fermez là ! ». Bien sur quand on connaît le Den on sait bien que son grand cœur d’enfant le pousse malgré lui à taquiner tout le monde. Il aura même droit à son panneau perso le lendemain au départ » Ta gueule Casa ! » . Et comme si ça ne lui suffisait pas le dimanche midi il mettra en rogne la dynamique Anne du staff, en lui faisant croire que le mec en bas au camping ne voulait pas bouger son cul. Elle est partie au quart de tour pour le dégager ! On était mort de rire car le mec, c’était lui en fait. Le Pauvre Den avait pété l’embrayage de sa caisse le vendredi et était totalement immobilisé. Il est rentré chez lui vers Montpellier le dimanche soir à 23h30 sauvé par une copine charitable. Vers 1h du mat c’est Xavier Robleda qui réveillera carrément toute le BOMD en arrivant « discrètement » en grosse Harley.
Et nous y voilà, c’est Samedi et y’a BOMD ! Un p’tit café au réchaud gaz et il va falloir se préparer car à 10h on teste le track. Problème Valérie est en PLS… Le restau asiatique de la veille l’a tuée. Elle ne pourra pas rouler. Dégoûtée…
C’est à ce moment que l’ex manager de l’équipe de France de freestyle Serge Froissartet t et l’ex freestyleuse et championne du monde 2012 de race Magalie Pottier se ramènent devant notre tente. Ces deux-là je les aime, ils sont grave cool comme Jérôme Mollier, ils sont humbles et ce sont des bons. Très vite on élabore un plan pour sauver le team Chips. Magalie Huber, ça claque non ? Et croyez moi les mecs sur la piste n’y ont pas gagné au change. Mag sur le Peugeot de Val de 1984 n’a pas enfilé des perles.
10h15 je suis sur la grille de départ enfin plutôt sur « l’élastique de départ ». Première descente, les pneus Maxxis larges à crampons fonctionnent bien. Le guidon me donne l’impression d’être sur une trottinette mais je ne regrette pas d’avoir un frein avant (aussi merdique soit-il ) sur mon Motobec MX10. C’était mon premier bike en 1982 et je roulais sous les couleurs Superbowl un magasin de moto. Je suis raccord, c’est trop bien je retrouve des sensations oubliées de jeunesse avec en plus le confort de la selle banane. Ça passe crème, même la piscine. Tous les riders déboulent aux essais et quand on voit la vitesse dans le premier virage on comprend le mot « battle » employé par Fabien.
Avec Canitrot, ça rigole pas trop !
12h petit briefing au départ. Lionel Lapert nous explique le déroulement et on est tous impatient d’aller rouler. Une séance de dédicaces est improvisée avec maître OTB, JR et la clique de vieux riders. Tout la haut dans le ciel Azur, quatres parachutistes font le spectacle avant de se poser sur le track. Ça se charge tout autour de la piste. 1000 visiteurs en tout d’après la mairie. Les deux speakers Chris Gentizon et Philippe Goudroie (Ridervétéran sur FB) chauffent l’ambiance. Y’a pas les feuilles de race affichées, c’est Xavier Robleda qui t’appelle, tu montes sur la butte et tu tires ta place à l’épingle à linge à l’ancienne. On s’installe, c’est Christophe Canitrot qui donne le départ et t’as pas intérêt à « voler l’élastique » avec lui.
Pedals ready, riders ready Go ! L’élastique part des deux côtés extérieurs (en foutant de temps à autres Robleda) et tu plonges dans le vide. 3 coups de pédales suffisent pour arriver à Mach 2 dans le premier virage. La foule crie. On n’avait jamais vu ça en France depuis…heu… jamais en fait !
C’est comme être pionnier, mais d’un vieux truc, c’est un nouveau concept. Toute la journée les riders roulent avec la banane sur des bikes improbables. Avec leurs premiers BMX comme moi, mais parfois comme Fred Scalvinoni avec un OVNI acheté une semaine avant pour 60 € sur le Bon coin histoire de venir rouler. JR « the Pink panther » vice-champion du monde 2022 fait le show comme à son habitude. Édouard Cordier, 67 bougies au compteur, envoie encore du pâté sur son vieux Mongoose, c’est beau.
Y’a de la Technicolor, les photographes comme Jean Philippe Lale vont se régaler. Vans est partout sur la piste, mais aussi BMX Action et Bicross Mag mais pas que sur la banderole. Didier Coste & fils sont présents ainsi que Yann Renauld aka le légendaire OTB. Le team Funnoo a placé la barre haute, ça éblouie même. Entre les courses on boit 1 litre d’eau, 32 degrés, c’est la Californie aujourd’hui. Je rencontre un vieil adversaire que je n’ai pas revu depuis 1987, Vincent Genre et il s’éclate comme un fou. Cyril Bourdon est là aussi. Valérie Huber admire son sosie Magalie Pottier rouler devant les garçons comme au bon vieux temps. Xavier Redois et Micka Clerté se font des papouilles dans le premier virage, ça dérape partout, y’a de la poussière et des sorties de pistes de tous les côtés mais jamais dangereuses.
D’ailleurs tu peux rouler avec un casque jet comme Jerome Mollier ou pas, avec des bikes rouillés ou refaits à neuf, le tout avec avec un look improbable style Bonvarlet. Si tu t’appelle Denis Casamatta, tu peux tirer tout droit dans le premier virage et faire un énorme ABUBACA sur la paille qui ferait avoir un AVC à un arbitre officiel de la fédé.
C’est le BMX à la cool tel qu’on l’a vécu au début de ce sport et on est en plein dedans, quelle chance on a !
Cerise sur le track y’a les sides. Sur cette piste en descente le mot EN TRAVERS prend toute sa valeur. Ce sont des malades en fait les mecs, t’as toujours l’impression qu’ils vont partir en tonneaux, mais ça passe. En plus Fred King s’invite dans la meute avec son buggy électrique, c’est génial. Victime d’un accident de BMX il y’a plus de 20 ans ce grand pilote m’a dit qu’il n’avait jamais rouler sur une piste en mode compète depuis. Imaginez son kiff ! Fred est venu tout seul de Cagnes-sur-mer à 700 km avec son van aménagé pour son handicap, juste pour faire le con avec nous. Respect Fred, je kiffe. D’ailleurs tout le monde kiffe tout le monde.
Lorsque Yohan Dodeler le boss de 4NIX déguisé en Cru Jones gagne en catégorie vintage, c’est carrément le remake du film RAD. Au passage Fred Legall #1 qui mange la piste en finale et Stéphane Baumont ont ridé sévère toute la journée. Ma fille Bérénice découvre également les joies de la poussière et l’importance de la bonne traj quand t’as qu’un frein arrière. Werner le hollandais, lui il passe tout à fond juste avec un rétropédalage sur son Yamaha. Enfin ça c’était juste avant le drame, car en finale Early il glisse dans le premier virage et part en civière. Heureusement plus de peur que de mal. C’est dingue même des profanes viennent me questionner «C’est quoi votre vélo monsieur, c’est vieux ? «.
Ben oui mon pote c’est vieux et c’est justement pour ça que c’est bon !
En bas de la piste y’a un tracteur/remorque qui te remonte après chaque descente. Pendant l’ascension, je vois des paillettes dans les yeux de tous les pilotes. Et ça recommence mais ç’est trop court. Fabien le savait, sur une journée c’était trop chaud pour tout faire. Le water-jump est annulé pour cause de sécheresse. On aura droit quand même à un concours de saut bien rétro gagné par Sasha Cambon devant JR, une chanteuse de pop rock à la guitare et une mini piste en descente pour les kids. Les finales enflamment le BOMD, les riders se prennent au jeu et font le spectacle sur la piste dans toutes les catégories. Mention spéciale à Fred Scalvinoni qui gagne en Early sur un engin dont on ignore encore Aujourd’hui la marque… Derrière lui j’étais mort de rire car quand tu pédales à fond assis sur la une selle banane t’as l’air ridicule. Ce BOMD est tellement improbable qu’on redécouvre un truc : nous sommes toujours des gosses de 10 ans et pas que des adultes sérieux.
Fin des battles, la nuit tombe, une douche vite fait à – 8000 et on enfile nos tenues des années 70. Direction la place du village à 100 m de la piste à peine.
J’ai l’impression d’être Frodon qui arrive en pleine fête du village de Hobbitebourg (je m’suis auto-cassé là non ?). Valérie aussi hallucine tant le contraste est surprenant avec la pénombre du camping. C’est illuminé partout, la piste de danse est déjà blindée et ça bouge sur du madison. Bérénice attaque direct. Les dizaines de tables sont prises d’assaut. Tout Montdoumerc est là ainsi que les alentours.
Avec les 300 participants du BOMD ça fait du monde ! Certains ont joué le jeu avec des tenues de soirée seventies qui claquent. Comme le disait Charles Trenet « Y’a de la joie ! » Juste avant de lancer les hostilités, tout le staff du BOMD monte sur le podium et est acclamé comme ils se doit. Ils ont fait un boulot incroyable. On remet les récompenses aux 3 premiers finalistes (Vans, BMX action, panier garni…). Fabien récompense aussi toutes les filles avec une mention spéciale pour Valérie Pottier*
*(Voir plus haut si t’as pas compris la vanne). Puis vient le grand moment où Jérôme Mollier, Christophe Gentizon et moi même remettons à
Fabien le superbe dessin de Christophe Boul afin de le remercier pour tout ce qu’il a fait. Il est juste magnifique. La soirée bat son plein dans une ambiance extraordinaire, jusqu’à 2h30 du mat. Une session free est improvisée avec Alain Massabova, l’inoxydable Pépé, Olivier Varma et la joyeuse bande de freestylers devant la piste de danse laissant les villageois sur le cul ! Et nous aussi par la même occasion. Debout sur une table Ed Cordier danse avec sa chemise Hawaïenne. Nelson Neves est chaud bouillant, plus loin des hippies se trémoussent sur la piste de danse. On se retrouve à danser le rock sur du Céline Dion avec la famille Clerté et Redois. Mais quand ça arrive ça dans ta vie ? Montdoumerc, mais de quelle planète venez-vous ?
Je finirai la soirée aux abords du camping-car de Mika Bonvarlet très bien entouré, à déguster des vins d’Alsace (je l’aime l’Alsace) que Fabrice Ratelli à eu la bonne idée de ramener. 4h30 du mat fin de la partie.
Le Dimanche matin donc c’est pas « try again » car nous sommes tous claqués. Démontage de la tente et accolades d’aurevoirs. Nous montons faire la bise à Fabien. Ils ont tout viré et ça fait trop bizarre de voir le champ nu. Une dernière bise à Den qui attend seul au monde qu’on vienne le chercher et nous décollons direction le Luberon 500km plus bas.
Aujourd’hui, à l’heure où j’écris cet article, il s’est passé 7 jours et on est toujours pas redescendu de la planète BOMD. Vous savez : tout nous semble fade, sans saveurs… Je comprends mieux aujourd’hui ce qu’ont ressenti les participants de la oldschool de 2013 à Cavaillon. J’étais comme Fabien, trop pris dans l’organisation pour arriver à profiter pleinement. Il va te falloir du temps mec crois moi.
Le BOMD 2022 à fait le tour du monde, les photos sont juste énormes. Fabien Rolland a déjà annoncé une édition 2023 sur la page du BOMD. J’ai rarement vécu un truc pareil dans ma vie, jamais en fait. Mille merci Fabien, tu es un magicien. Le BOMD ça ne s’explique pas (même si j’ai essayé) ça se vit et puis c’est tout !
Ce samedi 20 Août aura lieu du côté de Montdoumerc, près de Cahors, un événement unique et bien fou-fou concocté par le plus-que-passionné Fabien Rolland : le Bicycle Of Motocross Day, surnommé le BOMD !! Un petit bout de Californie importé au cœur du Lot, pour des courses vintage sur une piste en descente de 500 m créée spécialement pour l’occasion ! Rentrez dans l’histoire de la naissance du bmx et venez participer à l’évènement vélocross le plus cool de l’année !!!
Les copains de snakebitebmx.com nous ont dégoté 2 petites vidéos inédites du Contest AFA Masters à Columbus (Ohio) en Septembre 1988, avec messieurs Christophe Chevalier et Patrick Roman à la rampe ! Le Blix, alias Team Explorateur, avait traversé l’Atlantique pour l’occasion, Christophe terminant 4ème en 16 ans, quelques places derrière un certain Mat Hoffman. En 18 ans, Patrick prenait la 8ème place avec un run vite interrompu par une mauvaise chute…
On ne les voit pas en vidéo mais Patrice Kharoubi gagnait en rampe 13 ans et moins, Jean Somsois finissait 5ème et David Chabert se classait 14ème en flat 18 ans.
Après 2 années de pérégrinations et discussions diverses, le long métrage « THE RIDE » est enfin sorti le 13 Novembre 2020 sur la plateforme Amazon Prime Video US, avec du bmx à l’intérieur ! Pour ceux qui n’auraient pas suivi, ce film est l’adaptation ciné de Ride – BMX Glory, le livre autobiographique de John Buultjens, actuel Brand Manager de la marque Haro à San Diego et instigateur de toutes les rééditions récentes de la marque.
Le film raconte son histoire, son enfance difficile en Écosse au milieu de parents violents, avant d’être adopté par une famille d’accueil bienveillante. Sa passion pour le bmx naitra en voyant le film E.T. au cinéma, une passion qui changera sa vie et le début d’une passionnante aventure… John roulait fort au début des années 90, entre l’Ecosse et l’Australie, en plein boum du street, mais le film situe l’action aujourd’hui et en Californie.
On peut voir au casting les « jeunes » Larry Edgar, Dennis Enarson, Tyler Fernengel, Krys Fox, Chase Hawk… mais aussi Mat Hoffman, Eddie Fiola, Mike Escamilla, Brian Blyther, Mike Dominguez ou encore John Buultjens himself dans le rôle de son père violent…
Le film n’est visionnable qu’aux USA pour l’instant. Mais en modifiant votre localisation à l’aide d’un VPN, vous pourrez le voir au bout de ce lien : https://www.amazon.com/Ride-Shane-Graham/dp/B08N73MW1J
Et en cherchant un peu, d’autres sources moins légales ont déjà émergé sur la toile…
Pour l’anecdote, John Buultjens avait réuni la plus grosse collection de bikes Haro au monde, 128 pro models au total, de 1982 à 2020 ! Une belle source d’inspiration pour sa réédition des modèles Haro les plus emblématiques !… Il a finalement tout vendu en 2020, aux 4 coins du monde…
Petite nouveauté dans le paysage OS français, notre ami François Debroux a eu l’excellente idée de lancer sa chaine de podcasts, The Hang 5 Podcast, l’idée étant de converser tranquillement avec des anciens qui ont « fait » le bmx. Le premier à se lancer est Monsieur David Chabert, bmx flat rider, membre du Blix à la grande époque et Champion du Monde en 1987, entre autre… Donc asseyez-vous tranquillement, cliquez sur le lien ou bien sur l’image ci-dessous et vous vous retrouverez propulsé pendant près de 2h dans les anecdotes d’un de nos plus grands champions de free :
Et pour ceux qui souhaiteraient compléter les propos de David Chabert par des images, essentiellement vidéos, nous nous sommes plongés dans nos archives pour illustrer certaines de ses anecdotes :
Ou comment, en partant d’une simple vidéo filmée aux US dans les 90’s, on en est venu à évoquer l’organisation de la « résistance » française de l’époque… Tranche d’Histoire !
Avec la participation de Armen Djerrahian et Bruno « Pépé » Peyrichoux
Au début des années 90, le bmx n’est pas au meilleur de sa forme… Il n’y a plus de magazine en France, les riders se font rares, les marques de cycles et les médias préfèrent le vtt, mais heureusement quelques irréductibles se bougent pour maintenir le sport à flot ! Aux USA, des riders ont repris le business en main, Mat Hoffman en tête, avec sa marque Hoffman Bikes et sa folle série de contests, les Bicycle Stunt Series. Rick Moliterno lance sa marque Standard, Chris Moeller développee S&M… Et en France, Jean-Claude (Cycles Jean-Claude à Chelles) et Pépé (California Style à Limoges) font figures de résistants dans ce paysage morose où l’avenir du bmx ne tient qu’à un fil. Alors quoi de plus logique que d’unir leurs forces pour proposer le meilleur matos US du moment aux riders français !? Cette entente se fera via la société de distribution Fresh Bikes, avec Armen Djerrahian puis Lionel Cardoso. Et lorsqu’en Septembre 1994 Mat Hoffman organise son Bicycle Stunt Comp chez lui à Oklahoma City, à une date proche du salon Interbike Trade Show de Los Angeles, nos 4 frenchies foncent de l’autre côté de l’Atlantique, à la source du bmx business… Pépé, Jean-Claude, Armen et Lionel (avec son bike) font une première halte à Oklahoma City, chez Mat avec le gratin du free du moment, pour un contest complètement barré, à des années-lumières des compèts aseptisées qu’on verra 20 ans plus tard… Les riders balancent leurs runs au milieu d’un public out-of-control et les mecs prennent tous les risques avec leurs bikes de 20 kg ! Le contest avait fait l’objet d’un report dans une vidéo Props (issue 4), avec quelques secondes du run de flat de Lionel, cocorico, mais Armen avait lui aussi dégainé son camescope pour nous ramener des images inédites des riders pros !!
Au programme, 25 mn d’une folle session nocturne de park avec Rob Nolli, Dennis McCoy, Mat Hoffman, Jay Miron, Rick Thorne… Puis 20 mn de flat avec les pointures du moment : Day Smith, Trevor Meyer, Sean McKinney, James White, Albert Retey… Et pour finir, 25 mn de big rampe avec Dennis McCoy, Mat Hoffman, Jay Miron, Kevin Robinson, Steve Swope, le vent violent n’empêchant pas quelques folles tentatives de 900…
Mai 2020, Pépé se souvient : « C’est un super souvenir ! Si tu demandes à un catho si il veut aller à Lourdes ou un musulman à la Mecque, nous on était chez Mat !! Un super souvenir grâce à Jean-Claude… et au tour operator Armen. Sur le contest, un truc qui m’avait marqué, c’était Brad Blanchard (Dirt Bros) sur la funbox, il avait inventé le « bike varial », une sorte de backflip du vélo où t’avais juste la poignée qui tournait dans la main. Il lâchait une main et les 2 pieds… Première fois que je voyais ça ! Je me souviens aussi de Jay Miron, les sessions de nuit, avec des gros 3-6 table sur le spine ! Je me souviens avoir discuté avec mon anglais moyen avec Eddie Roman, j’étais fan de ses vidéos bien sûr…
C’est l’année où on avait fait une sorte d’entente morale pour Fresh Bike avec Jean-Claude, avec Armen qui s’occupait des commandes chez toutes les marques du moment : Hoffman Bikes, S&M, Standard, UGP, Homeless, Poor Boy, 2B… »
Armen se souvient lui-aussi : « On établissait notre plan de survie… On voulait éviter que tout le monde aille acheter leur matos en direct chez les marques, parce que ça squeezait par rapport aux prix, et surtout il restait très peu de magasins de bmx en France… Il valait mieux regrouper nos forces et faire un truc qui soit plus crédible auprès des marques, plutôt que chacun aille de son côté et appelle Chris Moeller ou Mat Hoffman pour faire des trucs… Si Jean-Claude ne m’avait pas suivi dans ma folie, le bmx en France aurait certainement vécu un bien triste destin. »
Et quand on creuse un peu l’histoire, Armen se prête volontiers aux confidences sur cette période creuse : « Avais-je le choix? Personne ne faisait rien et laissait le bateau couler. Ce qui m’a motivé, c’est notre crew de parisien en vérité. Je ne pouvais pas accepter qu’on soit autant et que l’on ait rien. Faire partie d’une organisation officielle type FFC, je me voyais pas faire des courbettes. J’avais des rêves plus ambitieux. Il nous fallait du matos qui ne soit pas de mauvaises copies thaïlandaises venant de chez V2000 et qui ont failli coûter la vie à Patrice Kharoubi.
Y’avait rien en France alors que l’Angleterre ou l’Allemagne étaient à la page. Je suis allé voir Jean-Claude qui était le dernier magasin en région parisienne. Quand je suis rentré dans le shop, j’ai flippé, y’avait « RIEN »… Jean-Claude m’a dit « tout le monde me réclame du matos que je ne peux pas avoir ou qui sera trop cher une fois en boutique ». Je lui ai dit « on s’en fout des autres, vient on fait notre truc, nous ». Il m’a d’abord payé un premier voyage aux US où je suis parti seul et ai ramené deux sacs énormes de pièces rares et surtout de tee-shirts, vidéos et autres pegs… Tout est parti en 48h!!!! Jean-Claude m’a donné le OK, et Fresh Bike est né.
Un des points de départ de Fresh Bike ça a surtout été les vidéos que je ramenais. Et surtout, le fait que j’ai forcé tous les ricains à se démerder pour nous faire des versions PAL. Même les anglais ou les allemands achetaient tout en NTSC, si t’avais pas un magnétoscope international, t’étais cuit… Tout est parti des vidéos en vérité ! C’est ça que l’on a ramené en premier : Head First, Ride On, Baco, Props…
Puis on s’est fait un premier voyage avec Jean-Claude et 3 potes à lui de Marseille (rien à voir avec le bmx) et nous sommes partis en Pennsylvanie sur un contest de malade ou j’ai rencontré Joe Rich et Luc-E, revu les Baco Boys qui étaient devenus des potes… Puis nous sommes allé chez Kevin Jones à York où nous avons passé la journée avec les Plywood Hoods. Partout où nous allions, on ramenait des trucs pour la boutique. Kevin fabriquait ces rondelles « Washer » pour trafiquer les moyeux à rétro, on lui en a acheté je sais pas combien. Jean-Claude a tout de suite compris l’émergence du marché parallèle et l’importance de faire confiance aux pros ricains qui eux reprenaient tout en mains. Finis les importateurs V2000, ou l’autre qui faisait GT, mais dont le bmx était sa dernière priorité. C’était à nous de reprendre les rennes. C’est comme ça et dans cette dynamique que l’on a monté le team avec Alexis Desolneux et John Petit, puis Lionel Cardoso. John a dû mettre le bmx de côté pour finir ses études et est parti vivre en Guadeloupe, alors on faisait les voyages à trois avec Alex et Lionel.
Et surtout, on se devait de ramener du matos pour la boutique, les voyages n’étaient pas gratuits. Tout le monde mettait la main à la pâte. Mat, Kevin et les autres, j’avais déjà leur confiance depuis Bercy, il nous fallait obtenir S&M qui était plus compliqué parce que la demande était folle. Quand Chris Moeller m’a dit « je sais que tu fais Hoffman Bikes et qu’ils sont contents de vous, on vous donne la distrib exclusive pour la France », on était en fusion… Sauf que S&M ne livrait pas. Tout partait aux US, puis UK… Ils avaient du mal à suivre en terme de production. Et nous ne commandions pas assez pour que cela représente quoi que ce soit à leurs yeux. Certains magasins ont essayé de nous squeezer en contactant les marques en direct qui bien sûr nous alertaient direct. Pépé m’a justement rappelé cet épisode où un jour il avait dû commander du matos en Angleterre parce que nous n’avions pas été livré à temps. La réflexion de tout cela c’est que seul on ne fait rien, il nous fallait un associé et réunir nos forces. Jean-Claude est parti voir Pépé car pour nous le plus important était la crédibilité du magasin et qui le tenait. C’est comme ça que Pépé et Jean-Claude on fait ce partenariat sur S&M et que nous sommes partis sur ce contest en Oklahoma chez Mat puis à Los Angeles pour le Interbike Trade Show.
Fresh Bike étant donc un sous-label de Cycles Jean-Claude, les magasins n’aimaient pas ça. Ils étaient persuadés que Jean-Claude gardait tout pour lui, mais la vérité c’est que les marques ne fabriquaient pas assez pour satisfaire le marché mondial. S&M se fabriquait dans le garage de Chris Moeller. T’imagines la demande ??!!! Les seuls qui étaient « on time » c’était Standard Bikes, ils devaient avoir une usine. Et surtout très important, il fallait tout payer à l’avance !!!!! En gros, les ricains dépendaient de nos commandes en Europe pour produire. Imagine les sommes que Jean-Claude sortait sans aucune assurance que l’on ait le matos en temps. »
Après le contest, Armen, Jean-Claude et Pépé ont donc filé vers le salon Interbike Trade Show de Los Angeles, abandonnant Lionel à ses 24h de bus pour rejoindre son stage de 12 mois chez Full Cycle, un bmx shop de Philadelphie…
Et pour les plus curieux, voici le reportage de la Props 4, à 33:12, dans une version bien abimée par le redimensionnement automatique de YouTube. On y voit Lionel Cardoso en plein run à 34:34 :
Côté presse papier, les magazines anglais Ride UK et Dig avaient publié un reportage sur ce contest :
Et pour la petite anecdote, un an plus tôt, au même endroit le bike park Hoffman Bikes sortait juste de terre, Mat y organisait déjà une manche de ses Bicycle Stunt Series et pour donner le ton, il se faisait tracter par une moto avant de s’envoyer en l’air sur sa fameuse rampe de plus de 6m… L’histoire était en marche !
_____________________________________ Texte / interview : Seb Ronjon Vidéos : Armen Djerrahian, Props Visual Ltd Photos : Brad McDonald, Bruno Peyrichoux, Armen Djerrahian, Mark Losey, Jason Cox, Jay Simmons
Documentation : Eric Rothenbusch
Merci à tous…
Mai-Juin 2020, c’est la période « Jay Miron » visiblement ! Absent des écrans radar « bmx » depuis 2009, voilà que surgissent coup sur coup sur la toile une interview écrite de la légende canadienne chez nos amis oldschool anglais de Ride On BMX puis une jolie rétro/interview vidéo signée X Games.com.
Ce mec savait tout faire sur un BMX, les blessures ont mis un terme à son immense carrière, mais l’homme s’est trouvé de nouveaux talents et est aussi reconnu dans son nouveau domaine. Un must watch !
Et pour lire l’interview en anglais de Ride On BMX, il suffit de cliquer sur l’image ci-dessous, l’occasion également de (re)voir certainement la meilleure part vidéo de Jay, extrait de l’excellente VHS Schwinn « American Muscle » (1997).
YOUPI, on est le 20 du mois, c’est le jour du nouveau Bicross Mag dans ta boite aux lettres ! Un numéro totalement inédit et imaginaire, dispo en PDF ! Un numéro spécial « Bob Haro in Paris » ! Et comme le hasard fait bien les choses, ça fait pile 8 ans jour pour jour que Bob Haro(l’inventeur du freestyle, pour ceux qui n’ont pas suivi…) nous faisait l’honneur de passer un week-end à Paris à l’occasion de l’expo « Béton Hurlant » au Musée du Sport. Beaucoup connaissent l’histoire, mais je répète vite fait pour les nombreux nouveaux (ils trouveront toutes les infos/vidéos sur cette expo sur notre site), cet événement avec Bob ayant eu son importance dans ma vie et surtout dans la forte croissance de notre petit groupe Facebook OSBMXF…
Avant de le lire, pour mieux comprendre le délire, je t’invite à d’abord regarder la vidéo postée ici il y a quelques semaines, avec les pages du magazine qui se tournent toutes seules (mais pas que !) :
Et après ce petit visionnage, tu seras au top pour lire le magazine tranquillement, en tournant les 94 pages à ton rythme… Il te suffit de cliquer sur l’image :
Tu vas voir, tu vas découvrir plein de trucs trop fun, en plus des rubriques habituelles… Les coulisses de ce week-end oldschool « Béton Hurlant » de ouf, des tonnes d’anecdotes en tout genre autour du Godfather of Freestyle, plein de sourires d’anciens mis en boite lors du chouette photocall de Christian Van Hanja, plein de pubs Haro que p’t’être t’as jamais vu, la BD inédite de OTB (celle qui aurait dû sortir dans le vrai BXM #98 en Mai 1991), mais aussi une BD de Bob… Tu pourras aussi partager l’émotion de Daniel Mini devant la Masterclass de Bob, à moins que tu préfères son astuce « stoppers » dans la rubrique « Truc et Troc »… Tu croiseras des pubs inédites, pour le mythique 23Mag de Eric Rothenbusch, pour les barres chocolatées Shokomonk « Bob Haro » de Stephan Prantl, ou encore pour les shoes OSBMXF avec nos égéries Martin Aparijo et Eddie Fiola… Tu pourras lire ou relire des interviews de Bob, vieilles ou récentes, empruntées à Bicross Mag, Art Bmx Mag ou encore The Albion… Tu pourras peut-être même commander un nouveau cadre & fourche chez Jean-Claude, ou encore la VHS de la Masterclass à la boutique du Musée du Sport… Au rayon ferraille, tu pourras admirer les protos MBK Freestyler 87 et Haro Sport 86 remis d’équerre par Stef « Bones » Vervins pour être offerts à leurs proprios originels, José Delgado (Mad Dogs) et Jean Somsois (Blix), avant de les voir en action pour des leçons de free totally kowabonzicales… Tu verras aussi des photos de riding engagé avec Armin Batoumeni, Stéphane « Shogun » Meneau, Patrice Kharoubi, José Delgado, Jean Somsois, Bones, Daniel Mini, Olivier Varma, Eric Rothenbusch, et même Bob… Quelques talentueux artistes en devenir illustrent le concours dessins, Christophe Boul, Christophe Vico, Taj Mihelich, Nolan Ronjon et d’autres… Et en bonus de dernière minute, Alain Massabova partage quelques scoops et photos de son séjour 2020 chez Bob à San Diego, en mode « Back to the Future »! Bref, tout un tas de bonnes raisons pour le feuilleter… et peut-être te retrouver propulsé l’espace de quelques minutes dans les années 80!
Évidemment, ce numéro de Bicross Mag est purement fictif, pour le fun, gratuit, une modeste manière de rendre hommage et remercier ceux qui ont œuvré pendant 97 numéros pour faire vibrer chaque mois des dizaines de milliers de jeunes ados qui ne pensaient que « bicross »… Je pense notamment à Alain Kuligowski, Didier Coste, Pierre Paret, Jean-Pierre Montiel, Jean-Philippe Béquet, Vincent Ranchoux, Yann « OTB » Renauld, Armen Djerrahian, Philippe Roman et tous les autres! Merci à vous!