C’est par ces mots que commence ce reportage de FR3 Midi-Provence consacré à David Chabert, fraichement Champion du Monde 16 ans de flat à l’époque ! L’équipe télé est venue le filmer sur son spot à Vitrolles pour un 1er reportage, avec une petite interview, puis il s’est retrouvé quelques jours plus tard sur le plateau de FR3 à « faire des pirouettes, un véritable one man show sur 2 roues ! »
David se souvient de cet épisode télé : « FR3 était venue pour faire un reportage et ils ne s’attendaient pas à ça, du coup ils ont diffusé le reportage aux infos du soir, et plus tard, ils m’ont demandé de participer à une émission en direct dans les locaux de FR3 Marseille. »
Philippe Roman, son manager de l’époque, intervient également dans le reportage et nous raconte notamment les débuts de David.
Merci à Philippe Roman pour la VHS et à David Chabert pour la diffusion.
En 1987, David Chabert est Champion du Monde 16 ans « flat », un titre remporté lors des Tizer World BMX Championships, un championnat itinérant sur 7 jours en Angleterre. David avait alors écrasé littéralement la catégorie 16 ans avec une routine hyper propre, caractérisée par deux tricks les plus cotés du contest, un squeaker backwards no hand et un backwards bar stand into backwards grip ride. A l’issue de ce titre, sa ville de Vitrolles avait tenu à le féliciter à l’occasion du Palmarès Sportif 1986/87 de l’OMS en produisant la vidéo ci-dessous.
David se souvient : « J’ai revu tout ça pendant le confinement avec le vieux magnétoscope de ma mère car j’ai une copie moi aussi de cette vidéo ! La ville de Vitrolles est à l’initiative de tout ça. C’est une vidéo réalisée par une équipe pro de l’époque. Ils m’avaient filmé au lycée, chez moi… C’était un peu gênant surtout au lycée ! Ca a un peu vieilli mais il y a des trucs sympas. »
Merci à Philippe Roman pour la VHS et à David Chabert pour la diffusion.
Pour les plus curieux, voici le run de finale de David lors de ces Championnats du Monde 1987, sur la chaine YouTube d’Andy Ruffell :
Pour resituer, sur ce même contest, un certain Matt Hoffman était quant à lui Champion du Monde 14 ans « vert ».
Voici l’histoire d’une vidéo par son réalisateur, Steve Emig, traduit avec son accord depuis son blog steveemigthewhitebear.substack.com. Dans les années 80, Steve bossait pour les magazines BMX Action et Freestylin’. Il travaillait également chez Unreel Productions (Vision Street Wear) qui avait signé la vidéo Freestylin’ Fanatics. Et plus tard, en 1993, Steve réalisait également la mythique vidéo S&M 44 Something, entre autre.
Pourquoi j’ai réalisé la vidéo de BMX freestyle The Ultimate Weekend en 1990 ? Par Steve Emig
Personne n’avait encore réalisé la vidéo de BMX freestyle que je rêvais de regarder à la fin des années 1980, puis le matériel vidéo bon marché est apparu, alors j’ai essayé de réaliser cette vidéo moi-même.
Ma mère avait une ultime copie de cette VHS, probablement non regardée depuis plus de 20 ans. Le titre est en haut, pour qu’il apparaisse facilement dans un présentoir de vidéoclub. Elle se trouve dans une boîte en noir et blanc parce que j’ai réalisé moi-même le graphisme de la boîte et que je suis nul en graphisme. Il s’agit d’un négatif Xerox d’une photo signée Mike Sarrail, avec Keith Treanor en high air au-dessus de John Povah du côté de Ocean View High. J’ai acheté la musique au groupe punk The Stain, des musiciens très talentueux de Toledo (Ohio), et je les ai crédité sur la jaquette. Voici la vidéo intégrale :
Ouais, cette version YouTube est brute, numérisée à partir d’une cassette VHS vieille de plus de 25 ans qui a été visionnée de nombreuses fois. Le son est mauvais, mais c’est la seule version de ma vidéo à laquelle j’ai accès aujourd’hui. J’ai perdu la cassette principale lors d’un déménagement en 2008, ainsi que toutes mes copies personnelles avant cela. C’est le projet vidéo dont je parle dans cet article. Cet article traite du fait de se lancer dans un projet créatif important (pour vous) que vous n’êtes pas sûr de pouvoir mener à bien. Je ne dis pas que j’ai réalisé la meilleure vidéo de BMX de tous les temps ou quoi que ce soit d’autre. Aller au bout du projet de produire cette vidéo a été un grand saut personnel pour moi, et cet article parle de la raison pour laquelle j’ai décidé de le faire.
Le BMX freestyle a changé le cours de ma vie et m’a donné une direction à suivre lorsque j’ai quitté le lycée. C’était à Boise, dans l’Idaho, en 1984. J’ai commencé à rouler sérieusement en BMX dans un terrain vague en 1982, et j’ai réussi à entrer dans l’industrie du BMX en 1986, à l’âge de 20 ans, grâce à un fanzine que j’avais publié. Ce fanzine a alors débouché sur un vrai job dans un magazine, qui consistait à éditer une newsletter et à être roadie pour les contests organisés par l’AFA (American Freestyle Association). Cela m’a aussi donné l’occasion de produire des vidéos à petit budget, ce qui m’a conduit à travailler chez Unreel Productions, la société vidéo de Vision. Pas de plan de carrière, un travail en entraînait un autre.
À la fin de l’année 1989, l’industrie du BMX était « dead » et la vague du skateboard des années 1980 commençait à s’effondrer. Unreel Productions, où je travaillais, a été dissoute en janvier 1990, alors que les USA entraient dans une longue récession. J’ai alors été transféré au siège de Vision pendant 6 mois et je restais assis à ne rien faire, m’ennuyant à mourir la plupart du temps. Mais j’avais un salaire régulier. Cela ressemble à un job de rêve pour beaucoup, mais ça m’a rendu fou. J’aime être occupé à faire des choses. Il fallait que je me projette sur autre chose…
Lors de la première vague des années 80, le BMX freestyle était une affaire de magazines. Nous lisions les news, qui dataient de trois mois, dans les magazines. On voyait les nouvelles figures sur des photos dans les magazines. Vous pouvez consulter des scans de vieux magazines BMX ici , ici ou là, pour voir ce que je veux dire.
Il y a eu des vidéos de BMX freestyle dans les années 80, mais elles étaient réalisées dans le style Wayne’s World, avec du matos de télé, ou bien les marques de BMX engageaient des sociétés de production vidéo industrielle pour réaliser leur vidéo. Le matériel de production vidéo coûtait très cher au début des années 80. Engager une société de production était très onéreux, et si ces personnes savaient comment réaliser de bonnes vidéos sur le plan technique, elles ne connaissaient rien au BMX freestyle. Ils avaient tendance à réaliser ces projets dans un style documentaire, ce qui a donné lieu à des vidéos comme celle de la BMX Action Trick Team, Rippin’, qui est sortie en 1985. Rippin’ était une vidéo très bien filmée et très bien produite en 1985. R.L. Osborn et Ron Wilton étaient de grands riders de l’époque. Mais la vidéo est vraiment chiante après 3 ou 4 visionnages. Ce n’est pas la faute des riders, c’est juste que les freestylers qui mataient ces vidéos voulaient voir plus d’action et moins d’images de la vie quotidienne, dans une vidéo qui coûtait 30$ plus les frais de port. Le problème était le format, et Rippin’ a fait perdre beaucoup d’argent à ses producteurs. Il n’y avait tout simplement pas assez d’action dans cette vidéo. Il n’y avait aucun moyen de le savoir à l’avance, et cette vidéo est devenu un cas d’école.
La même année, le magazine concurrent BMX Plus! a publié Freestyle’s Raddest Tricks et a pris une direction quelque peu différente. Il s’agit toujours d’une forme de vidéo documentaire, mais le rythme est plus rapide et la narration est assurée en partie par le pionnier du BMX freestyle, Bob Haro, par le rédacteur en chef de BMX Plus!, McGoo, et par le photographe John Ker. Cette vidéo comporte plus de top riders, et plus de ride, grâce à son format plus dynamique. Freestyle’s Raddest Tricks s’est bien vendue et a donné lieu à deux autres vidéos de BMX Plus!, Rad TV et 101 Tricks.
C’est la première vidéo de BMX pour laquelle j’ai déboursé 35$, ce qui n’était pas rien quand je travaillais pour 3,25$ de l’heure chez Pizza Hut. Je l’ai regardée 7 fois le jour où je l’ai reçue, dont deux fois en faisant un balancing sur mon bike dans le salon. Réellement ! J’étais vraiment con. Mais c’était dingue de voir tous ces pros dans leurs tenues complètes, casqués, même pour faire du flat, et ils ridaient dans des endroits mythiques comme à Venice Beach.
En 1990, les principales vidéos de BMX freestyle que j’avais regardées étaient Freestyle’s Raddest Tricks, la GTV, et le film australien BMX Bandits, avec une jeune actrice rousse nommée Nicole Kidman. BMX Bandits, qui date de 1983, était diffusé en boucle sur HBO à la fin des années 1980, si bien que beaucoup d’entre nous l’ont regardé plusieurs fois. C’était l’un de ces films qui passaient souvent le samedi matin, lorsque nous nous ennuyions, avions la gueule de bois ou n’avions rien de mieux à faire. Unreel Productions a sorti Freestylin’ Fanatics en 1989, qui était meilleur, mais qui ne représentait toujours pas ce que mes amis et moi faisions tous les jours sur nos bikes. Ces vidéos, ainsi que les rushes des contests que je tournais pour Unreel, étaient les vidéos que je regardais le plus souvent, en tant que rider passionné à l’époque.
C’est aussi à cette époque que sont apparus le film Rad, le film Quicksilver sur les coursiers à vélo, qui comportait une scène de jam de flat, mais aussi le film autoproduit, épique et sans budget sur le BMX et le kung-fu d’Eddie Roman, Aggroman, les vidéos de Don Hoffman sur les contests dans les skateparks, et les deux premières vidéos de Mark Eaton, Dorkin’ in York, ainsi que la vidéo sur les Curb Dogs. La vidéo Curb Dogs, réalisée par un producteur professionnel qui avait une bonne distribution mais des valeurs pas terribles, ainsi que les vidéos Dorkin’ sont en fait les plus proches de ce vers quoi le BMX et tous les sports d’action ont fini par se diriger, une fois que de nombreux riders ont commencé à réaliser leurs propres vidéos.
Alors que la vague des années 80 atteignait son apogée, quelque chose d’autre se produisait. Un nouveau type d’équipement vidéo voyait le jour. Entre la VHS grand public et le matériel vidéo de qualité professionnelle, de nouveaux équipements pour les consommateurs sont apparus et ont commencé à être financièrement accessibles. Les caméras et magnétoscopes S-VHS, ainsi que les caméras Hi-8, sont devenus abordables pour le grand public. Fin 89, j’ai acheté une caméra S-VHS pour 1100$, c’était l’une des moins chères du marché. J’ai commencé à m’amuser, à tourner quelques séquences ici et là avant de me lancer sérieusement dans la production de mes propres vidéos.
Nous, les employés d’Unreel Productions, savions que les choses devenaient compliquées chez Vision, notre société mère, alors que la vague du skateboard commençait à s’estomper. Mais la dissolution d’Unreel a quand même pris la plupart d’entre nous par surprise. Comme j’étais le moins bien payé et que je pouvais faire fonctionner la plupart des équipements, j’ai été l’une des deux personnes à rester, et nous avons rapidement déménagé au siège de Vision à Santa Ana, en Californie. Rapidement, l’autre personne a trouvé un vrai travail à la télé à Hollywood, si bien que je me suis retrouvé seul dans le bureau, sans grand-chose à faire. Une fois par semaine, le patron de Vision avait un petit projet à me confier. Au printemps 90, alors que la saison des pluies en Californie du Sud touchait à sa fin, j’ai décidé qu’il était temps de produire ma propre vidéo de BMX freestyle. C’était un projet que j’avais en tête depuis quelques années, mais je n’étais pas du tout sûr de pouvoir le réaliser.
J’ai commencé à tourner des séquences avec ma caméra vidéo S-VHS les week-ends, avec les riders que je côtoyais. J’avais déjà produit 7 vidéos de BMX, 6 pour l’American Freestyle Association en 1987, et j’en ai produit et monté une pour Ron Wilkerson chez 2-Hip en 1989. J’étais également présent lorsque Unreel a réalisé Freestylin’ Fanatics. Je n’ai pratiquement pas eu mon mot à dire sur la manière dont cette vidéo a été réalisée. C’était une partie de mon inspiration. Je voulais faire une vidéo de BMX freestyle qui sonne vraie, et surtout avec des images fraîches et actuelles. Le BMX freestyle, et en particulier le street, progressait incroyablement vite à l’époque, et personne ne documentait vraiment cette évolution.
Ma question était donc la suivante : « mais pourquoi personne ne réalise une vidéo de BMX digne de ce nom avec de vrais riders récents ? » Pas d’uniforme ou de casques de motocross pour le flatland ! Juste du vrai street riding sur de vrais spots de street, avec plein de riders différents avec des styles différents, faisant des tricks différents. Personne ne réalisait la vidéo que je voulais regarder tous les jours avant d’aller rouler, alors je me suis dit : « Eh ben, je vais la faire moi-même ! » C’est souvent comme ça que commencent de nombreux projets très intéressants.
J’ai commencé tranquillement, en filmant différents pilotes tous les 15 jours. Puis plus souvent et sur des spots différents lorsque j’ai commencé à rider avec les mêmes gars, à visiter des endroits qui n’avaient pas été filmés dans les quelques vidéos de l’époque. J’ai tourné des images de BMX freestyle dans la région d’Orange County au printemps et à l’été 90, l’année qui a suivi la « mort » du BMX freestyle. L’argent avait disparu de ce sport, les poseurs étaient tous partis poser ailleurs. Il ne restait plus que les purs et durs, et même la plupart des pros n’avaient pas de gros sponsors à l’époque, certains n’en avaient même pas du tout. Nous roulions pour l’amour du BMX et la progression était rapide, en particulier dans le street.
Au fur et à mesure que j’avançais dans le projet, que les images et les feuilles de dérushage s’accumulaient, je me suis demandé : « Mais quel est l’intérêt d’une vidéo de BMX freestyle ? ». J’ai passé pas mal de temps à réfléchir à cette question. Ma réponse a été la suivante : « Une vidéo de BMX doit vous donner envie d’aller rider… tout de suite ». L’intérêt de regarder une vidéo est de se lever du canapé et d’être prêt à aller rider, immédiatement, et à repousser nos propres limites. J’ai réalisé la vidéo que je pensais devoir être réalisée en 1990, alors qu’il n’existait pratiquement aucune vidéo de pur riding.
Pour les gens d’aujourd’hui, qu’ils réalisent une vidéo sur les sports extrêmes ou tout autre type de projet créatif, la question récurrente est la suivante : « Que pensez-vous qu’il faille vraiment faire MAINTENANT, dans notre monde d’aujourd’hui ? ». La réponse diffère d’une personne à l’autre et d’un type d’activité créative à l’autre. Mais le processus de base qui consiste à avoir des idées, à les trier et à prendre la décision d’aller jusqu’au bout d’un projet important (pour vos compétences) reste pratiquement le même. La technologie que vous utilisez changera au fil du temps et pour différents projets. Mais le processus mental qui consiste à décider, à s’engager, puis à se mettre au travail et à terminer le projet, reste pratiquement le même. C’est l’objet de cet article. Y a-t-il un gros projet auquel vous avez pensé ? Ce projet vaut-il la peine d’être réalisé ?
Au milieu du mois d’octobre 1990, j’ai terminé le long montage de The Ultimate Weekend. La priorité a alors été de le montrer à Keith Treanor, la star de la vidéo, dans mon salon. À l’époque, il n’y avait ni grande fête ni battage médiatique. J’ai travaillé avec un petit distributeur de vidéos de surf et de skate pour vendre la vidéo. Il a vendu environ 500 copies en quelques mois. J’ai dépensé environ 5000$ de mon propre argent pour réaliser cette vidéo, et j’ai récupéré environ 2500$. Financièrement, ce fut un échec…
Presque tous les freestylers des années 90-91 ont vu cette vidéo à un moment ou à un autre, parce qu’il y avait très peu de vidéos de BMX freestyle à l’époque. C’était la vidéo la plus propre et la mieux montée, réalisée par un rider, lorsqu’elle est sortie. À défaut d’autre chose, j’ai au moins montré la voie montré aux autres riders : « Hé les gars, on peut faire des vidéos correctes nous aussi ! » J’ai réussi à obtenir pas mal de tricks et de spots « jamais vus en vidéo », et j’ai montré des choses comme les mini rampes et le Nude Bowl, qui n’étaient pas apparues dans les vidéos de BMX auparavant.
The Ultimate Weekend a eu un certain impact sur le sport, il a montré un grand nombre de riders différents, des pros chevronnés et de jeunes amateurs, sur toutes sortes de rampes, du dirt, du street et du flat. Le plus important pour moi, c’est que j’ai prouvé que je pouvais réaliser une vidéo de BMX freestyle tout seul. C’était énorme, personnellement. J’avais ce qui était une très grande idée, pour moi, à l’époque. J’ai concrétisé cette idée. Et j’ai eu quelques autres contrats de production vidéo après avoir réalisé cette vidéo.
La vidéo était innovante, car peu de riders avaient réalisé leurs propres vidéos à l’époque. J’ai bossé, j’ai terminé la vidéo et je l’ai distribuée, dans une certaine mesure. The Ultimate Weekend était au final une « démonstration de faisabilité », pas seulement pour moi, mais aussi pour d’autres riders de BMX. C’est pourquoi j’ai passé neuf mois et dépensé 5000$ pour réaliser cette vidéo, en 1990.
Je vous pose donc à nouveau la question : « avez-vous de grands projets en tête ? L’un d’entre eux vaut-il la peine d’être réalisé ? »
Vous seul pouvez répondre à cette question.
Retour sur une folle soirée oldschool plutôt passée inaperçue ! C’était le 28 août 2024 et ça se passait dans les rues de Paris ! Vous trouverez 25 mn de vidéo de cette soirée en fin d’article.
Pendant qu’une partie du monde s’émerveillait devant la Cérémonie d’Ouverture des Jeux Paralympiques à la Concorde, une poignée de chanceux parisiens passait un moment hors du temps avec quelques légendes du free américaines, anglaises et françaises !!
Si je remonte vite fait dans le temps, il y a quelques mois, Dave Nourie, Ron Wilkerson et Brian Blyther planifiaient pour cet été 2024 une tournée Back For More In 24 avec quelques démos en Europe. Une sorte de revival du Team Haro de la grande époque, 40 ans plus tard, histoire de faire quelques démos, mais surtout passer du bon temps et croiser les vieux potes européens ! Et entre leur séjour à Cologne à l’occasion du BMX CGN organisé par Stephan Prantl et leur trip en Angleterre, ils ont improvisé quasi dernière minute une halte à Paris. Pas de démo prévue, juste du kiff entre potes et une envie folle de rider sous la Tour Eiffel ! Très compliqué d’organiser autre chose ce jour-là sur Paris avec la Cérémonie d’Ouverture des Jeux Paras… Bref !
Et nos 3 ricains étaient bien accompagnés puisque se sont greffés au voyage quelques prestigieux rampriders : Simon Tabron, Stephan Prantl et Stéphane « Shogun » Meneau. Côté légende du flat, Mark Eaton était également de la fête, en mission pour réaliser un documentaire du trip, on espère dans la lignée de ses mythiques vidéos Dorkin et autre Joe Kid on a Sting-Ray. Kevin Martin, le mythique speaker des 2Hip KOV et autres Meet The Street s’était aussi glissé dans le crew ! Trois autres cascadeurs moins connus suivaient également la troupe, le chilien Juan Carlos, son collègue du Colorado, Brian Gavagan, et Lars Dorsch, speaker des Worlds de Cologne. Et tout ce beau monde était managé par le très sympathique et chaleureux Vince « Vinny » Higgs de RadVille BMX. Un casting de ouf !!!
Après un semblant de comm à l’arrach’ sur les réseaux sociaux pour rameuter un peu de monde, rendez-vous était pris vers 19h à l’excellente brasserie La Goutte d’Eau dans le 14e, sous l’impulsion de Christian Van Hanja, hébergeur de freestylers pour un soir, « Bicross Magazine » represent et habitué des lieux. Et quel bonheur de débarquer à la brasserie et de papoter avec ces légendes, en toute simplicité. Les gars étaient à la cool, sainte bière à la main pour tout le monde ! Gros kiff de les revoir, quelques années après les bons moments partagés avec certains à l’expo Béton Hurlant (2012), aux Worlds de Cologne (2012), à Cavaillon (2013) ou plus récemment à Avignon (2019). Toujours surréaliste de croiser ces mecs dont dont on avait les posters sur les murs de nos chambres dans les années 80 et qui te reconnaissent en te faisant un bon gros hug à l’américaine.
Ron Wilkerson est le premier que je salue, en pleine discussion avec Christian. C’est le plus punk de la bande, au moins dans son look, toujours aussi cool et tranquille ! Le gars ne change pas ! Pas sûr qu’il se souvienne de notre dernière virée parisienne il y a quelques années, en mode « dégustation d’absynthe » dans le quartier Bastille avec l’ami Jean-Louis Bommer, entre autres !
Simon Tabron me salue à son tour, on ne se connait pas personnellement mais le gars est extrêmement chaleureux et visiblement très heureux de (re)vivre après ces graves problèmes de santé en 2021. ! La dernière fois que je l’avais « croisé », c’était sur la plateforme du halfpipe du Fise à Palavas en 2000, j’avais la chance de filmer et lui se jetait en 900 !!
Puis Brian Blyther me fait un hug en sirotant sa bière, on avait passé quelques jours ensemble à Avignon, avec Mat Hoffman et Dave Nourie. Souvenir de ouf, spéciale dédicace à mon team-mate Franck Belliot ! Brian est officiellement blessé sur cette tournée mais il a quand même son Haro Sport rouge pour circuler avec la bande.
J’aperçois Dave Nourie très occupé sur son ordi, l’air soucieux. Kevin Martin me salue à son tour et m’explique que Dave s’est fait voler son smartphone quelques minutes plus tôt dans un bar à côté… Début de soirée très galère pour lui, je ne vais pas le déranger tout de suite !
Puis Shogun me présente à Mark Eaton, très sympa, mon nom lui dit a priori quelque chose, on avait échangé à l’époque de la vidéo Joe Kid puis de l’expo Béton Hurlant. Je lui glisse rapidement qu’il m’a beaucoup inspiré lorsque j’ai débuté la vidéo au début des années 90. Il est le premier rider à avoir sorti une série de vidéos de bmx homemade dès 1988, les fameuses Dorkin’, références absolues en termes d’inspiration et d’innovation dans le riding ! C’était l’époque où il ridait avec son pote Kevin Jones sous l’étiquette Plywood Hoods. Et il réalisera plus tard les mythiques vidéos Madd Matt puis Joe Kid on a Stingray. Un mec super créatif dans sa manière de rider, de filmer et de monter les images, très très chouette d’échanger avec lui. Je suis vraiment ravi de le croiser en vrai !
Puis on papote avec Stephan Prantl, organisateur des Worlds de Cologne depuis un bon paquet d’années. On échange notamment sur la lassitude liée à l’organisation d’évènements bmx, vaste sujet qui nous rapproche un petit peu, à des échelles différentes… La dernière fois qu’on avait partagé du temps, il distribuait des barres de chocolat Shokomonk – Bob Haro aux happy few présents à la soirée OS de Béton Hurlant en 2012.
Puis Vinny se greffe à la conversation, interpelé par mon teeshirt Bad Boy Club qu’il s’empresse de prendre en photos. Le gars est hyper chaleureux et bavard. Il me raconte la genèse de son projet Radville BMX, créé en hommage au shop Rockville BMX, que les plus anciens connaissent certainement via les pubs dans les vieux magazines US de l’époque, un haut lieu du free de la Côte Est américaine, où tous les teams ont posé leurs banks un jour ! « The greatest BMX shop in the world » pour la plupart des ricains ! Radville BMX, c’est une grosse collection OS et l’orga d’events, dont cette tournée « Back For More In 24 ». Il me donne quelques stickers avec son logo clairement inspiré de Rockville BMX, mais relooké pour l’occasion avec un fond bleu-blanc-rouge ! Chaque pays traversé a sa propre version de sticker, le sens du détail !
Malgré l’orga dernière minute de l’événement, quelques rares parisiens motivés ont quand même fait le déplacement, merci Arnold Velay et Steve Baz Uno, c’était bien cool d’être venus !
Puis Armin Batoumeni, de retour de l’énorme orga du BMX Park au JO quelques jours plus tôt, nous rejoint rapidement, heureux de recroiser ses vieux potes de riding. Ses retrouvailles dans la brasserie avec Simon Tabron sont extrêmement touchantes.
Et puis surprise, c’est au tour d’Alex Jumelin de débarquer au resto tout sourire, accompagné de Marie et Maria, 2 jeunes flatlandeuses curieuses de voir des anciens et qu’il coachait à l’occasion de son Bootcamp dans les Yvelines.
Le casting de cette soirée est assez surréaliste ! Après l’apéro bière, tout ce beau monde passe à table, entre délicieux burgers et salades françaises bien gourmandes. Ça déconne, ça rigole, ça refait le monde et ça selfie à tout va ! Puis l’appel du bike et de la Tour Eiffel se fait rapidement sentir chez nos amis ricains, Dave Nourie en tête ! Comme d’hab, Dave est chaud bouillant et attaque la démo sur le trottoir devant le resto en attendant le reste de la bande. Il y a forcément un peu d’inertie vu le nombre de riders ! En attendant, les jeunes attablés à la terrasse du resto se souviendront longtemps de cette démo quasi privée. Il enchaine les classiques de sa routine, du pedal spin au célèbre gumby, et ses tricks sont tellement visuels que les whaouuu et autres applaudissements remplissent vite l’espace sonore de cette petite rue tranquille du 14e. Sacré Dave ! Alex Jumelin enchainera quelques tricks, Shogun viendra également poser sa patte avec un énorme spiderman bien oldschool sur le mur du resto et Juan Carlos viendra y taper un gros fackie wall sous le nez de Mark Eaton, histoire de signer les lieux de sa trace de pneus. Et avant de quitter les lieux, Dave et Alex prendront quelques minutes pour initier un des jeunes de la terrasse, novice en bmx mais bien chaud pour apprendre un trick ou deux. Il rentrera le premier spinbar de sa life ! Séquence émotion !
La nuit est tombée, il est temps de filer vers la Tour Eiffel comme prévu : 8 bornes de bmx pour rejoindre la Dame de Fer et ses anneaux olympiques sous la houlette de Christian Van Hanja qui a ressorti son Haro Sport turquoise pour l’occasion. Imaginez une vingtaine de riders lâchés dans des rues de Paris assez peu encombrées pour cause de Cérémonie d’Ouverture des Jeux Paras, et motivés par un Mark Eaton qui sort sa GoPro et sa light à la moindre occasion ! Autant dire que les feux rouges et la signalisation n’existent plus ! La maréchaussée qui a envahi Paris depuis le début des JO est en mode « on s’en fout » et n’hésite pas à prendre la troupe en photo pour le fun. Le sourire est d’usage a priori, ambiance JO oblige, nous rappelant de rares fois avec le sourire qu’il ne faut pas rouler sur les trottoirs. C’est ouf !
On enchaine rue de la Santé, rue St Jacques, direction le Panthéon pour éblouir nos amis américains. Juan Carlos tape des gros wallrides dès que l’occasion se présente, Brian Gavagan fait des hang five sur des kilomètres, Vinny est en live sur Insta pendant tout le trajet, son téléphone dans une main et son appareil photo autour du cou, il documente à bloc… Puis on enchaine dans les artères des 6ème et 7ème arrondissements, surfant entre les installations des JO et nous approchant de la Tour Eiffel. Cette virée me rappelle les sessions street nocturnes de ma jeunesse… En arrivant à l’angle de l’avenue de la Bourdonnais et de la rue de Belgrade, tous les yeux se tournent vers la Tour Eiffel, dont on aperçoit le lumineux sommet entre deux immeubles. L’excitation monte ! Et quelques tours de pédales plus tard, toute la troupe se pose aux pieds de la Dame de Fer !
Passées les quelques minutes d’extases, à grands coups de whaouuu et de smartphones en l’air pour immortaliser la Tour, Christian rassemble tout ce beau monde pour une photo souvenir ! Puis Dave prend les choses en main et définit une zone de démo au milieu des touristes un peu perdus parmi cette faune de vieux bmxers. Il attaque direct avec quelques tricks bien visuels et la mayonnaise prend rapidement. Le public s’écarte et une grosse jam se met en place.
L’ambiance est très fun, pas de stress, tout le monde participe plus ou moins. Dave est le plus fougueux dans l’histoire mais Alex le rejoint rapidement en mode battle ! Les deux showmen enchainent les tricks, dans des styles forcément très différents, oldschool vs. newschool, mais l’énergie est la même et le public exulte ! Alex défonce tout avec des rolling tricks hyper chauds malgré un sol bien bancal ! Ça envoie ! Dave se met le public dans la poche avec son légendaire vander roll, la fameuse roulade avant avec le bike ! Shogun pose lui aussi quelques tricks signature, dont un balancing into bilboquet du plus bel effet ! Brian Gavagan et Simon Tabron optent plutôt pour quelques tricks orientés street, à base de 3-6 et autre fackie. Et Maria, la jeune chinoise fraîchement coachée par Alex, n’hésite pas à rentrer dans le game avec quelques petits tricks brakeless. Dave viendra lui donner quelques tips et lui expliquer une ou deux figures dont il a le secret. Et détail croustillant, Mark Eaton la mettra au défi de rentrer un steamroller, figure qu’il a lui-même inventé en 1986 !! Un trick qu’elle finit par plus ou moins rentrer sous la caméra de mister Dorkin’ himself ! Puis au milieu de ce cocktail de tricks, dans une ambiance super positive, la Tour Eiffel finira par scintiller, incitant tout le monde à redoubler d’énergie pour immortaliser l’instant ! Arrivés au bout de leur battle, Dave et Alex captent des volontaires dans le public pour s’essayer à quelques tricks. Très bonne ambiance !
Après une bonne grosse heure de démo, il est temps de refaire le chemin inverse pour la plupart, pour rejoindre le point de chute du 14ème. Même scénario qu’à l’aller, en mode peut-être plus speed ! C’est reparti pour 8 bornes de pédalage à 1h du mat’ ! La médaille du moulinage revient à Dave sur son bike de flat, un Reklamation Bikes signature qui est loin d’être en 44×16, et qui affole les manivelles comme un malade pour tenir la cadence ! La médaille du cruising est attribué à Ron et Brian, que je n’aurai pas vu faire un seul trick de la soirée et qui sont en mode « touriste in Paris » ! La médaille du cascadeur est décernée à Simon qui a frisé la correctionnelle en grillant un feu rouge sans anticiper la voiture qui lui arrivait dessus… C’était moins une ! La médaille de l’émerveillement revient à Vinny qui a filmé en non-stop live l’intégralité des 16 bornes de balade dans les rues de Paname, la plupart du temps à la peine avec son Haro Sport jaune, à des kilomètres derrière la troupe ! La médaille « actor studio » sera pour Mark qui n’arrête pas de se mettre en scène avec humour dans des selfies Insta ! Priceless !
Arrivés dans le 14ème, chacun regagne rapidement son lit et on se dit au revoir comme avec des potes qu’on reverra rapidement. En résumé, ce fut une putain de bonne soirée ! Improbable, surréaliste et très à la cool ! Merci les gars, ne changez rien !
Certains de ces moments seront évidemment à retrouver dans le docu que Mark Eaton est en train de nous concocter et dont la sortie est normalement prévue pour la fin de l’année. Pour les aider à financer cette tournée, n’hésitez pas à l’acheter en ligne. Les chouettes maillots de la tournée sont également dispos. Mais en attendant le docu, voici ci-dessous un bout-à-bout vidéo de 23 mn des différentes stories Insta filmées par quelques-uns des protagonistes de cette folle soirée… Un très très gros merci à eux !
Les copains de snakebitebmx.com nous ont dégoté 2 petites vidéos inédites du Contest AFA Masters à Columbus (Ohio) en Septembre 1988, avec messieurs Christophe Chevalier et Patrick Roman à la rampe ! Le Blix, alias Team Explorateur, avait traversé l’Atlantique pour l’occasion, Christophe terminant 4ème en 16 ans, quelques places derrière un certain Mat Hoffman. En 18 ans, Patrick prenait la 8ème place avec un run vite interrompu par une mauvaise chute…
On ne les voit pas en vidéo mais Patrice Kharoubi gagnait en rampe 13 ans et moins, Jean Somsois finissait 5ème et David Chabert se classait 14ème en flat 18 ans.
17 juillet 2021, Le Castelet (83) – Pour relancer les events dans le sud-est, la marque de surf wear Jonsen Island (les anciens organisateurs du King of Paca) ont proposé une jam-show oldschool pendant le festival Ya Degun (dégaine, musique, art, food et sport culture) au Castellet, au milieu des vignes. Au programme : une jam à la cool en flat avec le banks (quarter) du Team Starlight. Avec l’incontournable rider de Marseille Patrice Kharoubi et la star des années 80, le cowboy Erick Marchello, le show a été assuré ! En plein cagnard, sous 40° fracassant, quelques riders motivés ont su résister à l’appel de la plage pour rider avec les anciens du sud. Les pros du show Jérôme Vormbrock et Gérard Garcia, accompagnés de Chris Kat, Florian Win, François-Rémi Clément (newschool), Johann Bellon ou encore Steve Magro, ont accepté mon invitation et ont vraiment assuré le show dans ce festival avec des concours de whips, bunny up, high airs (…) et une jam oldschool.
On a ridé comme en 40, les vieux sont toujours au top, rien ne les arrête, le niveau était fort ! Une ambiance vraiment cool, un vrai plaisir de se retrouver et de rider ensemble après la longue pause covid. Beaucoup de riders n’ont pas pu venir à cause des restrictions sanitaires mais d’autres évènements oldschool sont prévus dans le sud, restez connecté… Merci encore à ceux qui sont venus malgré tout et à bientôt dans le sud !
Petite nouveauté dans le paysage OS français, notre ami François Debroux a eu l’excellente idée de lancer sa chaine de podcasts, The Hang 5 Podcast, l’idée étant de converser tranquillement avec des anciens qui ont « fait » le bmx. Le premier à se lancer est Monsieur David Chabert, bmx flat rider, membre du Blix à la grande époque et Champion du Monde en 1987, entre autre… Donc asseyez-vous tranquillement, cliquez sur le lien ou bien sur l’image ci-dessous et vous vous retrouverez propulsé pendant près de 2h dans les anecdotes d’un de nos plus grands champions de free :
Et pour ceux qui souhaiteraient compléter les propos de David Chabert par des images, essentiellement vidéos, nous nous sommes plongés dans nos archives pour illustrer certaines de ses anecdotes :
Ou comment, en partant d’une simple vidéo filmée aux US dans les 90’s, on en est venu à évoquer l’organisation de la « résistance » française de l’époque… Tranche d’Histoire !
Avec la participation de Armen Djerrahian et Bruno « Pépé » Peyrichoux
Au début des années 90, le bmx n’est pas au meilleur de sa forme… Il n’y a plus de magazine en France, les riders se font rares, les marques de cycles et les médias préfèrent le vtt, mais heureusement quelques irréductibles se bougent pour maintenir le sport à flot ! Aux USA, des riders ont repris le business en main, Mat Hoffman en tête, avec sa marque Hoffman Bikes et sa folle série de contests, les Bicycle Stunt Series. Rick Moliterno lance sa marque Standard, Chris Moeller développee S&M… Et en France, Jean-Claude (Cycles Jean-Claude à Chelles) et Pépé (California Style à Limoges) font figures de résistants dans ce paysage morose où l’avenir du bmx ne tient qu’à un fil. Alors quoi de plus logique que d’unir leurs forces pour proposer le meilleur matos US du moment aux riders français !? Cette entente se fera via la société de distribution Fresh Bikes, avec Armen Djerrahian puis Lionel Cardoso. Et lorsqu’en Septembre 1994 Mat Hoffman organise son Bicycle Stunt Comp chez lui à Oklahoma City, à une date proche du salon Interbike Trade Show de Los Angeles, nos 4 frenchies foncent de l’autre côté de l’Atlantique, à la source du bmx business… Pépé, Jean-Claude, Armen et Lionel (avec son bike) font une première halte à Oklahoma City, chez Mat avec le gratin du free du moment, pour un contest complètement barré, à des années-lumières des compèts aseptisées qu’on verra 20 ans plus tard… Les riders balancent leurs runs au milieu d’un public out-of-control et les mecs prennent tous les risques avec leurs bikes de 20 kg ! Le contest avait fait l’objet d’un report dans une vidéo Props (issue 4), avec quelques secondes du run de flat de Lionel, cocorico, mais Armen avait lui aussi dégainé son camescope pour nous ramener des images inédites des riders pros !!
Au programme, 25 mn d’une folle session nocturne de park avec Rob Nolli, Dennis McCoy, Mat Hoffman, Jay Miron, Rick Thorne… Puis 20 mn de flat avec les pointures du moment : Day Smith, Trevor Meyer, Sean McKinney, James White, Albert Retey… Et pour finir, 25 mn de big rampe avec Dennis McCoy, Mat Hoffman, Jay Miron, Kevin Robinson, Steve Swope, le vent violent n’empêchant pas quelques folles tentatives de 900…
Mai 2020, Pépé se souvient : « C’est un super souvenir ! Si tu demandes à un catho si il veut aller à Lourdes ou un musulman à la Mecque, nous on était chez Mat !! Un super souvenir grâce à Jean-Claude… et au tour operator Armen. Sur le contest, un truc qui m’avait marqué, c’était Brad Blanchard (Dirt Bros) sur la funbox, il avait inventé le « bike varial », une sorte de backflip du vélo où t’avais juste la poignée qui tournait dans la main. Il lâchait une main et les 2 pieds… Première fois que je voyais ça ! Je me souviens aussi de Jay Miron, les sessions de nuit, avec des gros 3-6 table sur le spine ! Je me souviens avoir discuté avec mon anglais moyen avec Eddie Roman, j’étais fan de ses vidéos bien sûr…
C’est l’année où on avait fait une sorte d’entente morale pour Fresh Bike avec Jean-Claude, avec Armen qui s’occupait des commandes chez toutes les marques du moment : Hoffman Bikes, S&M, Standard, UGP, Homeless, Poor Boy, 2B… »
Armen se souvient lui-aussi : « On établissait notre plan de survie… On voulait éviter que tout le monde aille acheter leur matos en direct chez les marques, parce que ça squeezait par rapport aux prix, et surtout il restait très peu de magasins de bmx en France… Il valait mieux regrouper nos forces et faire un truc qui soit plus crédible auprès des marques, plutôt que chacun aille de son côté et appelle Chris Moeller ou Mat Hoffman pour faire des trucs… Si Jean-Claude ne m’avait pas suivi dans ma folie, le bmx en France aurait certainement vécu un bien triste destin. »
Et quand on creuse un peu l’histoire, Armen se prête volontiers aux confidences sur cette période creuse : « Avais-je le choix? Personne ne faisait rien et laissait le bateau couler. Ce qui m’a motivé, c’est notre crew de parisien en vérité. Je ne pouvais pas accepter qu’on soit autant et que l’on ait rien. Faire partie d’une organisation officielle type FFC, je me voyais pas faire des courbettes. J’avais des rêves plus ambitieux. Il nous fallait du matos qui ne soit pas de mauvaises copies thaïlandaises venant de chez V2000 et qui ont failli coûter la vie à Patrice Kharoubi.
Y’avait rien en France alors que l’Angleterre ou l’Allemagne étaient à la page. Je suis allé voir Jean-Claude qui était le dernier magasin en région parisienne. Quand je suis rentré dans le shop, j’ai flippé, y’avait « RIEN »… Jean-Claude m’a dit « tout le monde me réclame du matos que je ne peux pas avoir ou qui sera trop cher une fois en boutique ». Je lui ai dit « on s’en fout des autres, vient on fait notre truc, nous ». Il m’a d’abord payé un premier voyage aux US où je suis parti seul et ai ramené deux sacs énormes de pièces rares et surtout de tee-shirts, vidéos et autres pegs… Tout est parti en 48h!!!! Jean-Claude m’a donné le OK, et Fresh Bike est né.
Un des points de départ de Fresh Bike ça a surtout été les vidéos que je ramenais. Et surtout, le fait que j’ai forcé tous les ricains à se démerder pour nous faire des versions PAL. Même les anglais ou les allemands achetaient tout en NTSC, si t’avais pas un magnétoscope international, t’étais cuit… Tout est parti des vidéos en vérité ! C’est ça que l’on a ramené en premier : Head First, Ride On, Baco, Props…
Puis on s’est fait un premier voyage avec Jean-Claude et 3 potes à lui de Marseille (rien à voir avec le bmx) et nous sommes partis en Pennsylvanie sur un contest de malade ou j’ai rencontré Joe Rich et Luc-E, revu les Baco Boys qui étaient devenus des potes… Puis nous sommes allé chez Kevin Jones à York où nous avons passé la journée avec les Plywood Hoods. Partout où nous allions, on ramenait des trucs pour la boutique. Kevin fabriquait ces rondelles « Washer » pour trafiquer les moyeux à rétro, on lui en a acheté je sais pas combien. Jean-Claude a tout de suite compris l’émergence du marché parallèle et l’importance de faire confiance aux pros ricains qui eux reprenaient tout en mains. Finis les importateurs V2000, ou l’autre qui faisait GT, mais dont le bmx était sa dernière priorité. C’était à nous de reprendre les rennes. C’est comme ça et dans cette dynamique que l’on a monté le team avec Alexis Desolneux et John Petit, puis Lionel Cardoso. John a dû mettre le bmx de côté pour finir ses études et est parti vivre en Guadeloupe, alors on faisait les voyages à trois avec Alex et Lionel.
Et surtout, on se devait de ramener du matos pour la boutique, les voyages n’étaient pas gratuits. Tout le monde mettait la main à la pâte. Mat, Kevin et les autres, j’avais déjà leur confiance depuis Bercy, il nous fallait obtenir S&M qui était plus compliqué parce que la demande était folle. Quand Chris Moeller m’a dit « je sais que tu fais Hoffman Bikes et qu’ils sont contents de vous, on vous donne la distrib exclusive pour la France », on était en fusion… Sauf que S&M ne livrait pas. Tout partait aux US, puis UK… Ils avaient du mal à suivre en terme de production. Et nous ne commandions pas assez pour que cela représente quoi que ce soit à leurs yeux. Certains magasins ont essayé de nous squeezer en contactant les marques en direct qui bien sûr nous alertaient direct. Pépé m’a justement rappelé cet épisode où un jour il avait dû commander du matos en Angleterre parce que nous n’avions pas été livré à temps. La réflexion de tout cela c’est que seul on ne fait rien, il nous fallait un associé et réunir nos forces. Jean-Claude est parti voir Pépé car pour nous le plus important était la crédibilité du magasin et qui le tenait. C’est comme ça que Pépé et Jean-Claude on fait ce partenariat sur S&M et que nous sommes partis sur ce contest en Oklahoma chez Mat puis à Los Angeles pour le Interbike Trade Show.
Fresh Bike étant donc un sous-label de Cycles Jean-Claude, les magasins n’aimaient pas ça. Ils étaient persuadés que Jean-Claude gardait tout pour lui, mais la vérité c’est que les marques ne fabriquaient pas assez pour satisfaire le marché mondial. S&M se fabriquait dans le garage de Chris Moeller. T’imagines la demande ??!!! Les seuls qui étaient « on time » c’était Standard Bikes, ils devaient avoir une usine. Et surtout très important, il fallait tout payer à l’avance !!!!! En gros, les ricains dépendaient de nos commandes en Europe pour produire. Imagine les sommes que Jean-Claude sortait sans aucune assurance que l’on ait le matos en temps. »
Après le contest, Armen, Jean-Claude et Pépé ont donc filé vers le salon Interbike Trade Show de Los Angeles, abandonnant Lionel à ses 24h de bus pour rejoindre son stage de 12 mois chez Full Cycle, un bmx shop de Philadelphie…
Et pour les plus curieux, voici le reportage de la Props 4, à 33:12, dans une version bien abimée par le redimensionnement automatique de YouTube. On y voit Lionel Cardoso en plein run à 34:34 :
Côté presse papier, les magazines anglais Ride UK et Dig avaient publié un reportage sur ce contest :
Et pour la petite anecdote, un an plus tôt, au même endroit le bike park Hoffman Bikes sortait juste de terre, Mat y organisait déjà une manche de ses Bicycle Stunt Series et pour donner le ton, il se faisait tracter par une moto avant de s’envoyer en l’air sur sa fameuse rampe de plus de 6m… L’histoire était en marche !
_____________________________________ Texte / interview : Seb Ronjon Vidéos : Armen Djerrahian, Props Visual Ltd Photos : Brad McDonald, Bruno Peyrichoux, Armen Djerrahian, Mark Losey, Jason Cox, Jay Simmons
Documentation : Eric Rothenbusch
Merci à tous…
Mai-Juin 2020, c’est la période « Jay Miron » visiblement ! Absent des écrans radar « bmx » depuis 2009, voilà que surgissent coup sur coup sur la toile une interview écrite de la légende canadienne chez nos amis oldschool anglais de Ride On BMX puis une jolie rétro/interview vidéo signée X Games.com.
Ce mec savait tout faire sur un BMX, les blessures ont mis un terme à son immense carrière, mais l’homme s’est trouvé de nouveaux talents et est aussi reconnu dans son nouveau domaine. Un must watch !
Et pour lire l’interview en anglais de Ride On BMX, il suffit de cliquer sur l’image ci-dessous, l’occasion également de (re)voir certainement la meilleure part vidéo de Jay, extrait de l’excellente VHS Schwinn « American Muscle » (1997).
YOUPI, on est le 20 du mois, c’est le jour du nouveau Bicross Mag dans ta boite aux lettres ! Un numéro totalement inédit et imaginaire, dispo en PDF ! Un numéro spécial « Bob Haro in Paris » ! Et comme le hasard fait bien les choses, ça fait pile 8 ans jour pour jour que Bob Haro(l’inventeur du freestyle, pour ceux qui n’ont pas suivi…) nous faisait l’honneur de passer un week-end à Paris à l’occasion de l’expo « Béton Hurlant » au Musée du Sport. Beaucoup connaissent l’histoire, mais je répète vite fait pour les nombreux nouveaux (ils trouveront toutes les infos/vidéos sur cette expo sur notre site), cet événement avec Bob ayant eu son importance dans ma vie et surtout dans la forte croissance de notre petit groupe Facebook OSBMXF…
Avant de le lire, pour mieux comprendre le délire, je t’invite à d’abord regarder la vidéo postée ici il y a quelques semaines, avec les pages du magazine qui se tournent toutes seules (mais pas que !) :
Et après ce petit visionnage, tu seras au top pour lire le magazine tranquillement, en tournant les 94 pages à ton rythme… Il te suffit de cliquer sur l’image :
Tu vas voir, tu vas découvrir plein de trucs trop fun, en plus des rubriques habituelles… Les coulisses de ce week-end oldschool « Béton Hurlant » de ouf, des tonnes d’anecdotes en tout genre autour du Godfather of Freestyle, plein de sourires d’anciens mis en boite lors du chouette photocall de Christian Van Hanja, plein de pubs Haro que p’t’être t’as jamais vu, la BD inédite de OTB (celle qui aurait dû sortir dans le vrai BXM #98 en Mai 1991), mais aussi une BD de Bob… Tu pourras aussi partager l’émotion de Daniel Mini devant la Masterclass de Bob, à moins que tu préfères son astuce « stoppers » dans la rubrique « Truc et Troc »… Tu croiseras des pubs inédites, pour le mythique 23Mag de Eric Rothenbusch, pour les barres chocolatées Shokomonk « Bob Haro » de Stephan Prantl, ou encore pour les shoes OSBMXF avec nos égéries Martin Aparijo et Eddie Fiola… Tu pourras lire ou relire des interviews de Bob, vieilles ou récentes, empruntées à Bicross Mag, Art Bmx Mag ou encore The Albion… Tu pourras peut-être même commander un nouveau cadre & fourche chez Jean-Claude, ou encore la VHS de la Masterclass à la boutique du Musée du Sport… Au rayon ferraille, tu pourras admirer les protos MBK Freestyler 87 et Haro Sport 86 remis d’équerre par Stef « Bones » Vervins pour être offerts à leurs proprios originels, José Delgado (Mad Dogs) et Jean Somsois (Blix), avant de les voir en action pour des leçons de free totally kowabonzicales… Tu verras aussi des photos de riding engagé avec Armin Batoumeni, Stéphane « Shogun » Meneau, Patrice Kharoubi, José Delgado, Jean Somsois, Bones, Daniel Mini, Olivier Varma, Eric Rothenbusch, et même Bob… Quelques talentueux artistes en devenir illustrent le concours dessins, Christophe Boul, Christophe Vico, Taj Mihelich, Nolan Ronjon et d’autres… Et en bonus de dernière minute, Alain Massabova partage quelques scoops et photos de son séjour 2020 chez Bob à San Diego, en mode « Back to the Future »! Bref, tout un tas de bonnes raisons pour le feuilleter… et peut-être te retrouver propulsé l’espace de quelques minutes dans les années 80!
Évidemment, ce numéro de Bicross Mag est purement fictif, pour le fun, gratuit, une modeste manière de rendre hommage et remercier ceux qui ont œuvré pendant 97 numéros pour faire vibrer chaque mois des dizaines de milliers de jeunes ados qui ne pensaient que « bicross »… Je pense notamment à Alain Kuligowski, Didier Coste, Pierre Paret, Jean-Pierre Montiel, Jean-Philippe Béquet, Vincent Ranchoux, Yann « OTB » Renauld, Armen Djerrahian, Philippe Roman et tous les autres! Merci à vous!