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2016 – Sylvain Billon Interview Part 3/4

On continue cette découverte de cette passionnante saga MBK au travers de Sylvain Billon.

OSBMXF : Qui était responsable du design des tenues, des cadres, modèles, géométries et autres ? Les pilotes étaient-ils impliqués ? Pour le free José Delgado m’a raconté pour le proto. Avant ils roulaient sur des vélos américains maquillés…

Concernant le design des tenues je m’en suis chargé qu’à partir des dernières tenues bleu/blanc/rouge, ainsi que les fluos rose/vert/noir. Je les avais dessinées et conçu avec la collaboration des équipementiers. Ensuite, il me fallait passer par le directeur marketing qui approuvait ou pas mon choix… Mais en principe il suivait mes idées sur ces points-là. Pour les premières tenues c’était bien souvent des fournisseurs qui venaient présenter des prototypes au directeur des achats qui lui-même venait les proposer au directeur marketing. D’autre part, c’est moi qui avait créé le logo « Racers Concept ». Pour les cadres c’est une autre histoire. Tout se décidait à l’usine de Saint Quentin au service des vélos spéciaux. Ce n’était pas simple d’obtenir ce que nous désirions, il y avait une sorte de rivalité entre le commercial/marketing qui se trouvait à Pantin et les « gens » de Saint Quentin. Pendant la période où nous avions Jean-Michel Basset comme directeur général les choses étaient plus faciles puisque ce que nous demandions, nous l’obtenions. Après son départ ce fut plus compliqué. Pour créer le MX400 et ensuite le MX500 les pilotes et moi-même avions apportés des idées au niveau de la forme et de la géométrie. Pendant une période Jean-François Lalli, Stéphane Collet et Edouard Cordier avaient été embauché à l’usine de Saint Quentin et pouvaient apporter quelques conseils au bureau d’études et tester des prototypes.

Un protoype MBK des Mad Dogs et la fameuse tenue fluo. Photo O. Weidemann - Béton Hurlant 2012 - Musée du Sport de Paris
Un prototype freestyle MBK des Mad Dogs, la fameuse tenue MBK fluo et José Delgado en arrière plan – Expo Béton Hurlant 2012 – Photo O. Weidemann

Par ailleurs, notre bureau d’études possédait grand nombre de BMX de marques étrangères pour étudier les modèles et éventuellement s’en inspirer. Il est vrai que les Mad Dogs ont eu quelques semaines des cadres BMX qui n’avaient pas été fabriqué chez nous, le temps de remédier aux différents problèmes de tenues que nous rencontrions avec les protos réalisés au service des vélos spéciaux. Mais cela n’a pas duré longtemps.

En tant que chef de produit bicross, c’est moi qui proposais l’équipement des MX400 et MX500, sachant qu’il nous fallait rester dans un prix de vente inférieur au BMX de marques américaines fabriqués en Chine ! Autre chose… Est-ce que José t’a raconté le tournage du film publicitaire pour la pub TV des « Whites et des Chromes ». Nous avions passé trois jours en bord de mer en Normandie et en studio en région parisienne. Je ne me souviens plus trop des garçons qui participaient à ce film, mais José devrait s’en souvenir…

OSBMXF : Et ce fameux Crazy Bike ? Une idée à toi ?
SB: Le Crazy Bike était une idée commune de moi-même et de Jean Bidalot, l’ingénieur MBK qui s’occupait des cyclomoteurs et qui avait conçu la 51 de compétition. Jean et moi étions un peu à part chez MBK, jamais à court d’idées. Il a fini par quitter MBK pour monter sa propre marque d’ailleurs.

Le Crazy Bike d’Olivier Varma (Florent Ferrari (filmaker & post prod) / Olivier Varma (concept, art director & bus passenger) / Julien Pipier (rider)

OSBMXF : T’es-tu occupé d’autres teams ou seulement MBK ? Aviez-vous des co-sponsors ? Qu’as-tu fait une fois que cette aventure s’est terminée ?
BXM02 - Oct 82 - Pub Buffalo SylvainSB: En 81, j’avais équipé des jeunes de Vaux le pénil en tenues « Buffalo »qui était une marque de bicross que j’équipais à la demande du client sur une base de cadre Tange que je faisais émailler par un artisan dans des couleurs dégradées et métallisées. Dès l’instant où j’ai pris contact avec Motobécane en septembre 81, je suis resté fidèle à la marque. Nous avons eu les jeans Loïs comme co-sponsor en 82 pour le Trophée Motobécane/Loïs. Ensuite pas d’autre partenaire.
BXM02 - Octobre 1982 - Trophee Motobecane
L’aventure bicross s’est terminée pour moi en 87. Nous pensions déjà au « Mountain Bike ». A cette époque MBK allait subir un deuxième plan social et Yamaha qui avait déjà des parts dans le groupe est devenu actionnaire majoritaire et a proposé un plan de licenciement à tous niveaux et services. Au service marketing nous étions 6 personnes, le directeur, un chef de produit cyclo/scooter, une chef de produit bicyclettes, deux secrétaires et moi chef de produit vélo-tout terrain. BXM14 - Nov 83 - Pub Stage Le RouretIl fallait une personne de moins dans ce service et ce fut moi qui a été désigné par mon directeur marketing pour faire partie de la charrette. Il faut dire qu’après Bercy 84 mon directeur général Jean-Michel Basset « m’avait à la bonne », son fils de 13 ans faisait du BMX et participait à mes stages du Rouret !  Cela a fait des jaloux, et lorsque monsieur Basset a quitté MBK en 86 , remplacé par un nouveau directeur, certains s’en sont donnés à cœur joie pour me descendre , dont mon chef de service. Cela doit être souvent comme çà dans les grands groupes.

Toutefois la nouvelle de mon licenciement n’est pas passée inaperçue dans le réseau de concessionnaires. Le président de l’association des concessionnaires MBK a écrit à la nouvelle direction du groupe pour demander ma réintégration dans l’entreprise. J’ai personnellement reçu beaucoup de messages de soutien de la part des concessionnaires. J’avais contribué au rajeunissement de la marque Motobécane et ils m’en étaient reconnaissants. Ils ne comprenaient pas pourquoi j’étais licencié.

Peu de temps après celui-là même que je soupçonnais avoir provoqué mon licenciement me convoquait afin de me faire une proposition. Mon licenciement ayant été accepté par l’inspection du travail, ils ne pouvaient plus me réintégrer dans l’effectif de la société, aussi m’ont-ils proposé un poste de consultant extérieur. Ils m’ont dit : «  voilà vous nous coûtiez à l’année, en salaire, charges et frais de déplacements la somme de tant, nous vous proposons le même montant augmenté de 10% avec un contrat de deux ans renouvelable et avec pour objectifs de prendre en charge le développement du VTT au sein de réseau MBK et de monter un team VTT capable des mêmes résultats obtenus en BMX ». De plus nous mettons à votre disposition un bureau avec une ligne téléphonique. Ils me laissaient par ailleurs la possibilité de monter des opérations promotionnelles, évènementielles, ou sportives à titre personnel sans que pour autant cela fasse concurrence à MBK. C’est à ce moment-là que j’ai créé la société STARBIKE.
Je suis donc devenu directeur sportif du premier team MBK de VTT et je suis allé chercher les meilleurs cyclocrossmen français de l’époque pour constituer une équipe d’une dizaine de coureurs. GammeMBK1987 Je ne donnerais pas de nom car je pense que très peu de membres de la BMX Old School ont connu ces garçons. Nous avons tout remporté. Championnat de France, Roc d’Azur, les plus grandes courses européennes et championnat du Monde.  J’ai dirigé le team MBK VTT pendant 3 ans. Ensuite la direction marketing du groupe a confié ce poste à un ancien coureur cycliste professionnel qui avait toujours couru sous les couleurs Motobécane/MBK, Alain Bondu. Il ne restera qu’une saison à la tête de l’équipe.

De mon côté, avec ma société Star Bike je me suis lancé dans des actions de promotions publicitaires pour lesquelles je fournissais des BMX, VTT ou patinettes. J’ai ainsi vendu pour Coca-cola 500 patinettes, pour le beurre Président 3000 BMX. Pour MBK j’ai créé et dessiné un modèle de sac à dos que j’ai fait fabriquer à Taïwan. Ce sac à dos MBK m’en a acheté 52000 pour offrir à tout acheteur d’un vélo au Noël 88 ! Ce sac à dos avait été décliné en 2 couleurs, blanc et vert olive avec des petits personnages en BMX et VTT que j’avais moi-même crée. Beaucoup doivent se souvenir de ces sacs. J’en possède encore quelques dizaines dans mon sous-sol.
En 87 j’ai également crée l’association Française de Patinette et Roller-Scoot ! Je croyais très fort à ce produit que MBK avait décidé de ne pas promouvoir après une apparition lBXM51-Decembre1986-PubFunscootors du Bicross de Bercy 86. J’ai organisé des animations à « droite et à gauche » pour des municipalités ou des concessionnaires. Je mettais à disposition des jeunes un parc de 15 patinettes, ayant préalablement réalisé un parcours balisé par des bottes de paille MBK .
« Mais les pionniers ont toujours tort… d’avoir raison trop tôt ». Vingt après on a vu que la patinette était revenue à la mode avec un marché très florissant .
Par ailleurs, j’employais les Mad Dogs et des skaters (dont Pierre André Sénizergue et José De Matos) pour des animations ponctuelles pour des salons et expositions.

A partir de 1987 j’ai commencé à organiser des épreuves de VTT. Les plus connues ayant été les « 24 heures du Rouret » , une épreuve d’endurance par équipe de trois en Ardèche, le « Rallye de la Vallée des Roys », une épreuve touristico/sportive sur deux jours  à Amboise, la « Corsica Bike » un raid extrême en orientation de cinq jours au travers de la Corse. C’était l’incontournable rendez-vous de l’extrême, celui des bikers passionnés, qui faisait vibrer les corps et rêver les esprits. Il y a eu également le « Rallye des 30 Dynasties » un raid avec road-book de 15 jours en Egypte. De 1988 à 1992 j’ai collaboré à l’organisation du Rallye auto/moto des Pharaons. Je m’occupais des relations extérieures, et prenais en charge les invités sur le rallye.

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Sylvain et son maillot Motobécane à la soirée Béton Hurlant – Avril 2012 – Photo C. Van Hanja

Après la guerre du Golfe j’ai rencontré des difficultés financières par manque de sponsors et en 93 j’ai dû déposer le bilan de ma société. (J’ai continué sous forme d’association à organiser la Corsica Bike jusqu’en 98). Après la cessation de mon activité commerciale, j’aurais certainement  pu trouver un job dans le milieu du cycle mais je n’ai pas vraiment cherché, j’étais quelque peu désabusé, j’avais investi et perdu beaucoup d’argent personnel et mon épouse ne voulait plus entendre parler de vélo ! Il faut dire que pendant plus de 10 ans elle ne me voyait pas beaucoup à la maison et je n’ai pas vu grandir mes enfants. C’est alors qu’un ancien collègue avec qui j’avais travaillé 13 ans auparavant dans une entreprise de constructions métalliques a pris connaissance de mes problèmes et m’a fait savoir que son entreprise recherchait un dessinateur Projeteur-Métreur et que si j’étais intéressé le poste était pour moi. J’ai donc accepté et repris 13 ans après mon premier métier. Je suis resté dans cette entreprise jusqu’à ma retraite en juillet 2014. Après la dernière édition de la Corsica Bike en Août 98 j’ai coupé tout contact avec le milieu du cycle en général. Ce n’est qu’en 2012 que j’ai découvert le site OSBMXF et retrouvé des amis de « l’époque ».

OSBMXF : Le BMX aux JO. Qu’en penses-tu ? Il n’y a que la race pour le moment, mais c’est toujours bien d’avoir du BMX au JO ?
SB: Le BMX aux J.O. j’ai pu suivre les épreuves de Londres 2012. Il est normal qu’il fasse partie des disciplines inscrites aux Jeux. Pour le freestyle pourquoi pas si l’on trouve des juges compétents pour noter les riders, ainsi qu’un règlement qui satisfasse tout le monde.

OSBMXF : Suis-tu encore l’activité du BMX ? Si oui, des riders en particulier ?
SB: Je suis l’activité du BMX par le biais du site OSBMXF uniquement. Mes 3 petits fils sont encore trop jeunes pour pratiquer et je ne sais pas s’ils s’y intéresseront un jour. J’ai encore dans mon garage 4 BMX dont un GT de 83, 2 Buffalo de 82 et un mini MBK qui est un prototype réalisé en 84 par le service des vélos spéciaux MBK à Saint Quentin. Ce BMX était destiné à mon fils qui avait 5 ans à l’époque.

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Soirée Béton Hurlant – Avril 2012 – Photo C. Van Hanja

OSBMXF : Que penses-tu de nos petits rassemblements oldschool comme en organisent pas mal de gens actuellement. On a été ravi de déjà t’y voir, avec ton super blouson MBK Team Manager (Il est top, garde le précieusement). Toujours partant ? Que ressens-tu quand tu revois tous ces pilotes dont tu t’occupais ?
SB: Ces rassemblements « oldschool » sont très bien, mais il ne faut pas qu’il y en ait plus d’un par an, et il me semble avoir constaté qu’effectivement il y en a plusieurs d’organisés dans l’année. Personnellement je pense qu’il vaudrait mieux en organiser un tous les deux ans afin d’en faire un évènement tel que celui de Cavaillon ( encore félicitations à Christophe Vico pour cette organisation).

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Oldschool Cavaillon 2013 – Photo Fabrice Passarelli

Il faut que nous ayons plaisir à nous retrouver pour évoquer le passé et notre présent, mais si c’est pour se revoir tous les quatre matins il n’y a plus d’intérêt. Seb et toi devriez trancher en choisissant le lieu et la date de cette rencontre et ne pas permettre une manifestation qui ne rassemblerait pas un minimum de personnes vraiment issues de la Old School. J’espère que tu as compris ce que je voulais dire.
(NDLR: Oui Sylvain, mais chacun est libre d’organiser ce qu’il veut, on a le monopole de rien du tout et on encourage toutes les initiatives, mais trop de OS tue le OS, ça c’est sûr)
Quant au fait de retrouver mes anciens pilotes, et mêmes les autres, cela me fait un énorme plaisir et naturellement me rappelle les bons moments passés ensemble. Je suis heureux de constater que la plus part d’entre eux ont réussi dans leur vie professionnelle. Je les revois alors qu’ils n’avaient que 14 ou 16 ans.

Ed Cordier / Claude Vuillemot - Cavaillon 2013 - Photo Jean-Paul_Jamet
Ed Cordier / Claude Vuillemot – Cavaillon 2013 – Photo Jean-Paul Jamet

J’ai du mal à admettre que plus de 30 années sont passées par là et que finalement moi aussi j’ai vieilli.

Je suis heureux de voir que mon ami Edouard est resté celui qu’il était à l’époque…toujours aussi apprécié de la communauté BMX. Heureux également de constater que Claude reste sportivement, le meilleur d’entre eux.

Pour une prochaine rencontre il faudrait faire en sorte que Jean-Luc (Ferré) fasse le déplacement. Cela nous ferait autant plaisir, si ce n’est plus, que d’avoir une ancienne gloire US . A méditer !

—— A suivre ici : http://oldschoolbmxfrance.com/2016/04/04/2016-sylvain-billon-interview-part-44/ ——

2016 – Sylvain Billon Interview Part 2/4

Comme promis, on continue avec l’interview de Sylvain Billon et c’est du bon…

OSBMXF : Quels pays as-tu visité grâce à ton statut de team manager ? Quels sont tes meilleurs souvenirs ?
SB : Comme Team Manager accompagné des pilotes nous avons fait les pays du Bénélux, la Grande-Bretagne, l’Espagne, la Suisse, les USA (Dayton, Orlando, New-York, Miami), le Canada (Montréal, Vancouver, Whistler), le Japon (Tokyo, Nagoya, Suzuka), la Martinique.
Comme chef de produit j’ai fait tous les grands salons internationaux du cycle et visité les plus grands fabricants de BMX (A PRO, Alun, CBC…). Je suis allé plusieurs fois aux salons de Tokyo, Taipei, Hong-Kong et Milan.
Mon meilleur souvenir c’est d’avoir pu à l’époque, visiter les usines des grands fabricants taïwanais et chinois.

1984 - Sylvain Billon - TF1 - JT Yves Mourousi
Capture extraite d’un reportage du JT de TF1 (1984) >> un petit « clic » sur l’image pour le voir…

Sur le plan sportif chacune des victoires de mes pilotes est un bon souvenir et plus particulièrement les titres de Champion du Monde 86 de Franck Chevreton et Jean Lengrand . Le titre de champion d’Europe de Jean-Luc Ferré en 82, ainsi que les victoires de Claude au Supertour Bicross 86 et son titre de Champion du Monde 87 à Orlando

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Jean Lengrand et Franck Chevreton Champions du Monde – Presse locale Cholet 1986
Jean-Luc Ferre 02 - Photo Sylvain Billon
Jean-Luc Ferre Champion d’Europe 1982 – Photo Sylvain Billon
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Claude Vuillemot – Worlds Orlando 1987 – BXM 61

Je n’oublierai surtout pas les bons moments passés avec les parents Kastler, Cassan, Lalli…le midi ou le soir à l’heure de l’apéritif au camping lorsque les entrainements étaient terminés.

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Stand MBK Salon du Cycle 1985 – BXM 38

Un autre bon souvenir : C’était les animations freestyle que nous avions fait sur le stand MBK des salons du cycle 1985 et 86. Nous avions 4 démos chaque jour et à chaque fois il y avait un public dingue au pourtour du stand MBK. Cela avait été une bonne opération marketing.

Encore un souvenir. En septembre 82 Motobécane avait invité à Paris , pour une projection privée et en avant première, l’ensemble des membres du Team avec leurs parents. Le film en question étant « E.T. » en version originale sous titrée.

1984 - Bercy - Stickers Cobranding MBK - Reseau MotobecaneMalgré tous les bons souvenirs ci-dessus il y en a un qui est encore meilleur et c’est le 1er Bicross de Bercy en 84. Comme représentant de la société Motobécane j’ai participé activement à cette organisation au côté des Editions Larivière (Bicross Mag). Depuis le projet initial, les négociations financières du partenariat, la campagne de publicité, la promotion de l’évènement au sein du réseau Motobécane et de la force de vente ainsi que de l’ensemble du personnel de la société.
Le directeur général de Motobécane Monsieur Jean-Michel BASSET a été à fond derrière ce projet et nous avions pour consigne d’en faire un évènement « MBK ».

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Promo MBK en direct sur TF1 – Bercy 1984 – Photo Marc Le Noir

On devait voir du MBK partout le jour de l’épreuve. Avant la manifestation, avec notre attachée de presse Françoise Holtz (à l’époque la femme de Gérard) nous avions rencontré le responsable des sports de TF1 afin de faire en sorte que MBK soit le plus souvent possible à l’image durant la retransmission en direct de l’épreuve. Cela nous a coûté un beau scooter !!!

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Promo MBK en direct sur TF1 – Bercy 1984 – Photo Marc Le Noir

Le Bicross de Bercy 84 a été la transition entre Motobécane et MBK. Du jour au lendemain nous étions devenus MBK. Il y avait du MBK partout à l’écran. Les bottes de paille, les grandes portes dans chaque angle du Palais omnisports, des banderoles, les banks.

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MBK Branding – Bercy 1984

De plus j’avais organisé une distribution pour l’ensemble du public de sacs plastiques MBK avec dedans des prospectus de la nouvelle gamme de BMX MBK, des stylos, une crécelle, sifflet, stickers, des chewing-gums…
Cela a été une consécration pour MBK et pour moi. J’avais été convoqué le lendemain par le Président du directoire MBK qui m’a félicité pour cette organisation. J’ai reçu des messages de tous les concessionnaires MBK. C’est vraiment mon meilleur souvenir !

OSBMXF : Tu as eu des grands noms dans ton team, peux-tu nous en citer quelques-uns ? Et surtout, en as-tu des bonnes à nous raconter sur ces pilotes que tout le monde admirait ? Tu peux balancer, depuis le temps, il y a prescription et on adore les anecdo_0012_12tes croustillantes !
SB: Je pense que pendant la période MBK Bicross 82/87 j’ai pu avoir dans mes teams MBK/MONGOOSE les meilleurs pilotes de l’époque dans quasiment toutes les catégories d’âges.
Chez les plus jeunes j’avais Benoist et Laurent Villet, Julien Lalli, Eddy Rimasson, puis Fred Cassan, Manuel Prospero, Franck Roman, Franck Chevreton, Denis Labigang, David Kastler, Philippe Leleu, Christophe Berthiaux, Luc Khoeler, Jean-François Lalli, Claude Vuillemot, Jean-Luc Ferré, Jean-Lengrand, Jean-Claude Walliko et notre cher Edouard Cordier.

Chez les demoiselles nous avions trois représentantes : Erika Legrand , Delphine Breillat et Nathalie Vendresco (du club de Mours dirigé par la famille Vicat) sous les couleurs MBK.

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Xavier Redois avec un logo MBK – Trophée Motobécane Vern-sur-Seiche 1982

Pour l’anecdote je n’ai jamais démarché Xavier Redois pour qu’il intègre mon team. En 82 Xavier était sous les couleurs GITANE. Son père travaillant à leur usine de Machecoul il lui était impossible de porter d’autres couleurs. Mais par la suite Gitane ne faisant pas d’effort pour promouvoir le bicross Xavier pourra voir ailleurs.

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Xavier Vuillemot et Claude Redois – BXM 41

Avant qu’il signe pour GT, Pierre Bormans, gros concessionnaire MBK de Nantes et importateur GT, m’avait fait part de son intention de créer un team et m’avais demandé mon avis sur quels pilotes choisir. Je lui avais donné 3 noms : Xavier Redois, Christophe Delarche (Beaune) et Christophe Vico qui aurait pu être dans le team MBK/MONGOOSE

BXM 43 - Avril 1986 - Vuillemot Vico Redois
Vico / Vuillemot / Redois – BXM 43 – Avril 1986

Les trois ont été choisi par monsieur Bormans, Xavier ayant un statut privilégié. Bau de la Ferté Gaucher (77) les rejoindra dans le team. Richard Simon, (également  concessionnaire MBK de La Ferté Gaucher, le père de Laurence Ballard) jouant le rôle de manager sur certaines courses.

Franck Roman 01 - Photo Sylvain Billon
Franck Roman – Photo Sylvain Billon

Pour ce qui concerne des anecdotes relatives à mes pilotes  il y en a tout de suite une qui me vient à l’esprit. Elle concerne Franck Roman. Nous avions une compétition en Belgique et pour une raison dont je n’ai plus souvenir il n’avait pas pu partir en voiture avec les pilotes de son club de Cavaillon ou ceux d’Apt.
Au dernier moment c’est son père qui l’amena en Belgique avec sa moto, le bicross MBK accroché dans le dos de Franck, y compris toile de tente et duvets !!!

BXM 12 - Birmingham - Vuillemot Colley
BXM 12 – Vuillemot & Collet – Birmingham 1983

Une autre anecdote qui s’est passée en Birmingham en 83, lors de la manche du championnat d’Europe. Tous les français nous y étions allés avec les bus couchettes de « Love 94 » qui s’occupait de tous les déplacements à l’étranger de l’AFB. Nous nous sommes retrouvés sur un terrain de camping où certains avaient planté leur toile de tente et d’autres dormaient dans les bus. Toutefois nous nous sommes aperçus au petit matin que certains étaient rentrés par effraction dans des caravanes qui restaient à demeure sur le camping. Il me semble qu’il y avait Claude Vuillemot, Franck Roman et Stéphane Collet entre autres !

BXM57 - Juin 1987 - Franck Roman en jean
Franck Roman, le racer en jean – BXM 57

Mise à part ces deux anecdotes je n’en vois pas d’autre. En ma présence les garçons étaient sérieux et respectueux de la marque. Ils avaient toujours des tenues impeccables, sauf peut-être Franck Roman qui avait pris l’habitude de temps en temps de courir en jeans.
C’est peut-être à eux qu’il convient de demander des anecdotes, car le soir après les qualifications du samedi je n’étais pas toujours là pour les surveiller.

OSBMXF : Gérer les racers et les freestylers était-il différent ? A l’époque, le bicross était une grande famille, pas comme maintenant où les deux milieux sont quand même assez séparés.
SB: Lorsque Adolphe, José et Michel ont incorporé le team cela n’a causé aucun problème. Ils ont été accepté  immédiatement par le reste de l’équipe. Comment des garçons comme eux n’auraient-ils pas pu s’intégrer aux autres ?  Et pourquoi les autres n’auraient pas accepté des gars comme eux ?

A aucun moment il y a eu des crises de jalousie entre racers et freestylers MBK . Pour le Championnat  du Monde de Whistler au Canada j’avais même emmené les Mad Dogs qui après les compétitions étaient descendus en Californie en bus depuis Vancouver.

OSBMXF : Qui était responsable du design des tenues, des cadres, modèles, géométries et autres ? Les pilotes étaient-ils impliqués ?

…. A suivre ici : http://oldschoolbmxfrance.com/2016/03/28/2016-sylvain-billon-interview-part-34/……

2010 Pro Town: Greenville

En 2010, Mark Losey réalisait un très chouette documentaire sur l’incroyable scène BMX de Greenville en Caroline du Nord. Cette ville de l’est américain a longtemps été le berceau d’un bon nombre de riders pros : Dave Mirra (RIP), Colin Winklemann (RIP), Ryan Nyquist, Ryan Guettler, Colin Mackay, Rob Darden, Josh Harrington, Allan Cooke et bien d’autres…
Le docu remonte le temps en s’attardant sur l’arrivée de Dave Mirra dans la ville en 1995, pour se rapprocher de son frère Tim, puis fait un focus sur la disparition tragique de Colin Winklemann en 2005… Un documentaire qui prend une toute autre dimension quand on connait la triste suite des événements en 2016… A voir absolument !

2016 – MBK Story – Sylvain Billon Interview Part 1/4

Cela faisait longtemps qu’on avait pas fait d’interview. On eu des racers, un freestyler, une dame et maintenant, un team manager ! Pas toujours au devant de la scène, mais élément indispensable d’une équipe, Sylvain Billon s’occupait du team MBK, race et freestyle. C’est dire si il doit en avoir à nous raconter, lui qui s’est occupé des plus grands bicrosseurs français de notre époque.

OSBMXF : Hello Sylvain, merci de nous accorder un peu de ton temps. Alors que devient le manager emblématique du team MBK ?

SB : 65 ans en Mars prochain et en vacances éternelles depuis Août 2014. J’habite en sud Seine et Marne à Chartrettes près de Fontainebleau. J’ai terminé ma vie professionnelle comme je l’avais commencé dans le bâtiment, dans une entreprise de constructions métalliques où j’occupais un poste de Chargé d’Affaires. J’ai trois enfants, Virginie 43 ans ambulancière, Thibault 36 ans adjudant dans l’Armée de Terre et Camille 27 ans Ostéopathe.

Nous partageons mon épouse et moi notre temps entre notre maison de Chartrettes, l’Ardèche et le Maroc. J’aime le bricolage, la peinture et beaucoup la pétanque (entrainement et compétition). Lorsque les beaux reviennent je sors les motos, l’une de mes passions. Je suis Harley depuis 1974. Actuellement je possède une Electra Glide Ultra Classic de 2002 et un Sportser 883 de 2007.

Enfin pour en terminer avec ce que je deviens, j’ai appris en Juin dernier que j’avais un cancer du sang… Je suis suivi, ça devrait se guérir, mais ce sera à surveiller de manière régulière.

OSBMXF : Peux-tu nous dire quand et de quelle façon tu as eu cette place de team manager ? Quelle a été la genèse de cette histoire ?

SB : Cela remonte à 1980. A l’époque j’habite Ajaccio où je suis dessinateur projeteur dans une entreprise de menuiserie bois et alu. Je pratique la compétition vélo et m’intéresse toujours à la moto. Si je me suis bien intégré et accepté parmi les Corses, mon épouse a eu beaucoup plus de mal, si bien que nous envisagions notre retour sur le continent. Mais il n’était pas question pour moi de retravailler dans le bâtiment. Si je revenais cela serait pour ouvrir un magasin de cycles…mais pas que ! En effet je lisais régulièrement la revue Moto Verte et dans un numéro de septembre 1980 il y avait un reportage sur le BMX aux Etats Unis, et dans l’article il était également question d’un type de Beaune (René Nicolas) qui venait de créer un club de bicross et invitait toutes les personnes intéressées par le BMX à le contacter. Ce que j’ai fait immédiatement car j’ai tout de suite pensé que c’était du BMX qu’il me fallait vendre dans mon futur magasin.

1982 - Rene Nicolas sur un MX15
1982 – René Nicolas sur un MX15
1980 - Batavus De Luxe - Photo wejowe (BMXMuseum)
1980 – Batavus De Luxe – Photo wejowe (BMXMuseum)

Nous sommes revenus sur le continent en Décembre 1980, dans ma région de naissance à Vaux le Pénil, où j’ai acheté un local brut de décoffrage dans un petit centre commercial. Le temps que les travaux se fassent j’ai travaillé 5 mois en intérim comme projeteur dans une entreprise de constructions métalliques à Melun. J’y ai rencontré deux collègues que j’allais embringuer dans mon projet de création de club bicross. Parmi ces copains il y avait Jean-Daniel DAVIOT qui a été l’un des tous premiers speakers de l’AFB. Le club a été fondé durant le premier semestre 81 sous le nom de Bicross Club d’Ile de France. J’en ai été le premier président. Quant à mon magasin il a été ouvert le 11 Mai 1981 avec en vitrine des bicross Batavus (un rouge et jaune en premier prix et le « haut de gamme » or et jaune) , mais également des bicross Motobécane (MX10, MX15 et MX 25 dont j’avais démonté les dérailleurs de ces deux derniers).

1980 - Motobecane Catalogue
1980 – Catalogue Motobécane
Worlds Dayton 82 - JL Ferre, Yannick Pucel, Sylvain Billon, Yann Catel, David Lebrun
Worlds Dayton 1982 – Jean-Luc Ferré, Yannick Pucel, Sylvain Billon, Yann Catel, David Lebrun

Tous les gamins du village venaient voir ces « drôles » de vélos. Une compétition était annoncée à Beaune en cette année 81 et j’avais bien l’intention d’y emmener des gamins du village. Aussi ai-je mis à leur disposition deux bicross Batavus et deux MX10 afin d’y participer. Il y avait Yannick Pucel, David Lebrun, Yann Catel et Robert Chalat. Tous quatre feront partis du premier team Motobécane 82 . A notre retour de Beaune tous ont fini par acheter des BMX. Dans les mois qui ont suivi le magasin ne désemplissait pas de gamins.

Le club était né et le nombre de licenciés augmentait tous les jours.

BXM09 - Mai 1985
BXM 09 – Mai 1985

Nous n’avions pas encore de piste et nous nous entrainions dans une carrière et en forêt de Fontainebleau. La commune a fini par nous allouer un terrain mais il nous a fallu nous débrouiller pour aménager une piste. Il nous fallait des engins de terrassement et beaucoup de terre. Pour ce faire j’avais téléphoné un soir à Max Meynier de RTL pendant son émission « les routiers sont sympa ». A l’antenne il m’a permis de présenter notre projet de construction de piste, de recherche de matériaux et d’engins de travaux publics, mais également de pouvoir parler de ce nouveau sport venu des Etas-Unis : le Bicross, et naturellement de parler de notre club, le seul en Ile de France !

Les jours qui ont suivi, non seulement nous avons obtenu les matériaux et les engins avec le personnel qui va avec, mais aussi de nombreux nouveaux licenciés au club. Fin 81 nous devions être entre 100 et 120 licenciés. Dont Jean-Luc Ferré, les frères Eric et Thierry Minozi, Gilles Lebihan…

Je vendais beaucoup de bicross Motobécane que j’étais obligé d’acheter chez le concessionnaire de Melun, car personnellement j’étais considéré comme agent (je ne vendais pas d’autres produits Motobécane en dehors des bicross) de la marque et ne pouvait pas les obtenir directement de Pantin. Ma marge était moindre puisqu’une commission était reversée au concessionnaire. En trois mois j’avais dû vendre une centaine de bicross dont plusieurs MX25.

MotoVerte95-Mars1982
Moto Verte 95 – Mars 1982
BXM00 - Mai 1982 - TropheeMotobecane
BXM 00 – Mai 1982 – Trophée Motobécane
BXM01 - Juillet 1982 - Claude Vuillemot (2) à Vaux
BXM 01 – Juillet 1982 – Claude Vuillemot (#2 – Team Number One) à Vaux-le-Penil
BXM 04 - Decembre 1982 - Finale Vaux-le-Penil
BXM 04 – Décembre 1982 – Finale Vaux-le-Penil

Au début j’étais le seul en France qui arrivait à en vendre (des MX25). J’ai donc contacté directement la direction commerciale de Motobécane à l’été 81 pour négocier la possibilité de ne plus passer par le concessionnaire local. J’ai obtenu gain de cause et même plus. Ils étaient vivement intéressés par mon action en faveur de la promotion de bicross en région parisienne. Ils se sont déplacés à Vaux le Pénil pour voir la piste, l’environnement, les jeunes du club et mon magasin. Quelques jours après ils me faisaient part de leur projet en faveur du BMX pour l’année 82  . Dans un premier temps constituer un team sur les bases du club de Vaux le Pénil et de créer un Trophée national sur dix épreuves réparties sur toutes la France . La première devant se dérouler le 25 Avril à Vaux le Pénil, tout comme la finale prévue le 24 Octobre. Il fallait avoir participé à au moins 3 épreuves de ce trophée pour pouvoir être classé dans sa catégorie d’âge. A l’issue de la finale les premiers de chaque catégorie devaient intégrer le team Motobécane. Et naturellement la direction Motobécane m’a demandé si je voulais bien diriger ce team.

Beeck en Donk 82 - Team Motobecane - Photo Sylvain Billon
Beeck en Donk 1982 – Team Motobécane – Photo Sylvain Billon

Au départ ils m’ont fourni un minibus pour aller sur les courses avec les membres du team qui habitaient Vaux le Pénil et mes frais de déplacement étaient pris en charge. Mais moi ce qui m’intéressait le plus était d’intégrer la société en tant que salarié à plein temps. Mon souhait était d’obtenir une formation marketing que je n’avais pas et de devenir chef de produit. Motobécane m’a donné son accord et j’ai été embauché comme responsable de la promotion Bicross et vélo tout terrain. J’ai suivi des cours à l’Ecole Supérieure de Science Economique et Commerciale de Paris, à l’issue desquels de suis passé Chef de produit Bicross et Vélo Tout Terrain, tout en conservant le rôle de manager des teams Motobécane/Mongoose.

OSBMXF : Quels pays as-tu visité grâce à ton statut de team manager ? Quels sont tes meilleurs souvenirs ?

…. A suivre ici : http://oldschoolbmxfrance.com/2016/03/21/2016-sylvain-billon-interview-part-24/……

Dave Mirra / 1974-2016

Jeudi 4 Février 2016, Dave Mirra nous a quitté brutalement… Le monde du bmx a bien du mal à réaliser, le choc est violent, tristesse et incompréhension se bousculent et les témoignages émouvants se multiplient sur la toile.
En voici quelques-uns, de notre famille oldschool, pour ne pas oublier, illustrés de quelques documents, photos et vidéos des rares passages du « Miracle Boy » en France…

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Pépé | California Style represent

« JOURNEE DE MER……
Notre grande famille du BMX est en deuil.
Après la disparition il y a quelques mois du « Godfather of BMX » Scot Breithaupt, aujourd’hui c’est une légende de notre sport qui nous a quitté.
J’ai découvert ce kid Dave Mirra alors qu’il n’avait que 14 ans dans une cassette VHS AFA (American Freestyle Association) qu’on commandait par fax via la presse US dans les années 80. Et puis le kid de Caroline du Nord est devenu grand, très grand.

Dave / Amélia Somsois / Mat Hoffman
Dave, Amélia Somsois, Mat Hoffman / Worlds Limoges 1993

En 1993, on m’annonce que Mirra sera présent avec Mat Hoffman et Chase Gouin aux Worlds en France, à Limoges, quelle surprise, ma ville ! Mirra n’avait que 19 ans, il allait très haut sur son Big Daddy. Au practice, au retour d’un air à plus de 14 pieds, il raccroche le coping et casse sa Peregrine. C’est le père Peyrichoux (mon grand-père) qui lui réparera sa roue en un temps record.

Kiki Bioules / Dave / Gérard Garcia
Kiki Bioules, Dave, Gérard Garcia / Worlds Limoges 1993

J’ai eu l’immense privilège ce jour-là d’être le speaker de la finale par équipe qui opposait le Team Hoffman Bikes au Team Starlight (mon pote Gérard Garcia, Kiki Bioules et Ollie Matthews). Je vois encore les images de cette finale quand j’entends la musique de Fugazi.

Puis il y a eu les années Haro pour Dave, il a tout gagné, multiples médailles d’or aux X-Games (nos J.O. à nous), la Nora Cup et son Haro plaqué or, etc, etc… puis sa marque Mirra Co et sa reconversion dans d’autres sports où il excellait également.

DaveMirra-Fise99-byVanHanja
Indian Air / Fise 1999 / by C. Van Hanja

Dave est revenu en France pour le Festival International des Sports Extrêmes à Palavas. Je me souviens lui avoir filé un sweat-shirt car il avait froid entre 2 runs.
Notre shop California Style avait eu le privilège d’être sollicité par Adidas France pour être distributeur des chaussures BMX « Dave Mirra Signature ».
Du coup je ne regarderai plus mes vieilles Adidas de la même manière sur leur étagère.
Aujourd’hui la planète média/sport parle de cette disparition jusqu’en France où le journal « L’Equipe » a partagé l’info, mais ces incompétents qui ne se sont jamais intéressés à notre sport ont trouvé le moyen de se tromper de photo d’illustration ! Heureusement la bienveillance de notre ami Daniel Mini a encore fait son job !
Voilà je suis triste, ce kid nous a fait rêver, il a repoussé les limites du BMX moderne. Pour nous aujourd’hui c’est un peu comme si les footeux avaient perdu Zidane, ou bien si Usain Bolt avait disparu en athlétisme.

Ride In Peace Mirracle Boy. »

Pépé évoque la finale par teams aux Worlds de Limoges en 1993, on a remis la main sur le run de dingue du Team Hoffman Bikes, des images signées Tone et Simon Stojko (Prodok Bmx TV) :

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Daniel Mini | Frame represent

« Samedi 6 février. Il est minuit et douze minutes. Poussé par mon copain Masto je commence à écrire ces mots. Bigre, le bougre sait être persuasif. Ça fait maintenant presque deux jours que le petit monde du bmx, vite suivi par la planète toute entière, a appris et relayé la nouvelle de la mort de Dave Mirra. Sale coup… Sensation étrange, légèrement perdu. Toute la journée de vendredi je me suis senti comme en plein dead saillor au dessus d’une des doubles de Grabels… Quand j’ai appris la nouvelle ce matin-là, sur le coup, j’ai pensé à un horrible fake. Je me suis dit « Pfff… C’est quoi c’te connerie encore? » Il faut dire que mon connard de téléphone venait de bipper pour me dire que la batterie était trop faible, à 5h15 du matin… Bien fait pour moi je n’avais qu’à l’éteindre…Ayant oublié de fermer Facebook, je tombe ébahi sur cette news… irréelle… Frénésie des doigts sur l’écran… Il faut se rendre à l’évidence… De sites en sites, de posts en posts la nouvelle devient… triste réalité… Je n’arrive pas à comprendre… Hein? Quoi? Mirra? LE Dave Mirra? Mon Dave Mirra à moi?!? Oui, MON Dave Mirra.

Nothing / Worlds Köln 1996 / by Olivier Weidemann

Ce gars faisait tellement partie de ma culture, ce gars m’était tellement devenu familier à force de le suivre par magazines et VHS interposés, il était tellement ancré dans mon inconscient depuis la fin des années 80, que bizarrement, j’ai réellement l’impression que c’est un de mes potes qui vient de commettre l’irréparable. Non je n’exagère pas, et je sais que je ne suis pas seul. Je sais que tous mes potes bmxers de ma génération ressentent un certain malaise en ce moment même, et ça me réconforte un peu. Dave Mirra, qu’on ait aimé ou pas sa période « X Games Athlète », et son côté « bigger than life » à l’américaine, c’était un pilier de la culture skate/bmx, et je sais, je suis certain que c’était quelqu’un de bien.

Dave en barspin sur le « gap des toilettes » imaginé par Daniel / Fise 1999 / by Kay Clauberg

Je l’ai croisé à deux reprises, et malgré la star qu’il était il ne se prenait pas au sérieux, ne prenait personne de haut. C’était un rider normal quoi, intensément passionné par le bmx, sauf que lui sur un bike il n’était plus du tout normal…C’était un monstre de talent et de volonté. J’ai conscience de n’avoir aucune légitimité pour écrire un tel texte, avant de l’attaquer je me disais « mais qui je suis moi? De quel droit moi Daniel Mini, vieux freestyler de 47 ans tout moisi je parle de Mirra sur internet? ». Oui mais fuck, fallait que ça sorte et à mon petit niveau je me devais de lui rendre hommage pour tous les moments magiques qu’il m a offert. Je sais bien que dans quelques jours tout le monde sera passé à autre chose. Mais pour moi, pour beaucoup d’entre nous, le souvenir de Dave Mirra flottera toujours à une dizaine de pieds au dessus de nous, tout comme ceux de Dave Vanderspeck, Neil Ruffel, Colin Winkelman, Philippe Perreira, tous partis de la même façon. Triste constat… Terrible constat. Je me dis que si vous avez un freestyler dans votre entourage, prenez-en soin.. malgré les apparences il est peut-être plus fragile qu’il n’y parait…
Thanks Dave, merci pour nous avoir autant fait rêver. »

Daniel fut à l’origine de l’aire de street du fameux FISE 1999 à Palavas, avec la venue exceptionnelle d’un charter de pros américains mené par Dave Mirra. Un événement incroyable pour l’époque ! Nous avons déniché et compilé les extraits de l’émission « Sports Evènements – Spécial FISE » (M6) consacrés à Dave :

Puis j’ai retrouvé un peu par hasard des rushes du FISE 1999 que m’avait confié à l’époque Hariss Bapikee. Un souvenir dingue ! J’ai monté rapidement les images consacrées à Dave, 11 minutes d’images brutes, sans musique, commentées en live par l’excellent Hariss en mode « fan de ». J’avoue que revoir tout ça a été très riche en émotion…

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Thomas Caillard | Clandé represent

« Parlons peu parlons franc. Je suis très sincèrement touché et même choqué d’apprendre le décès d un type que j’ai beaucoup admiré. La plupart des riders de ma génération ont tous voulu rider comme Dave Mirra, personne n’a réussi, il a toujours été au-dessus de nous tous et nous le savions bien. Par contre il a toujours été très humble et moi qui suis passionné par les paradoxes c’est un contraste que j’ai énormément apprécié chez lui. C’était une superstar et il était gentil.

Backflip / Limoges 1993
Backflip / Worlds Limoges 1993 / by 23Mag

Quand on a fait les Championnats du Monde à Limoges en 1993 les organisateurs ne parlaient pas anglais. Paradoxe. Bref pas grave ils m’ont demandé de gérer les américains, Dave Mirra était là, la première nuit on a dormi au foyer des jeunes travailleurs, endroit assez sordide. Je lui ai dit « écoutes je suis désolé c’est la France tu vois blablabla il m’a répondu t’inquiètes pas je ne suis pas venu ici pour ça, je suis là pour rider et représenter! » et il a rit. J’oublierais jamais. On a passé 2/3 soirées ensemble, on discutait, il était toujours au top, vraiment le type sympa. Je n’ai pas honte du tout de l’avouer, je l’admirais et j’aurais aimé rider comme lui, j’avais le même casque etc…. Je lui ai dit, il m’a répondu « ce que je fais c’est pas dur, c’est dans la tête, viens chez moi on ride tous les jours tu verras c’est facile. » J’ai pas pu.

Barspin tailwhip / King Of Concrete 1993 / by Armen Djerrahian
Barspin tailwhip / King Of Concrete Southsea 1993 / by Armen Djerrahian

Je l’ai revu a Southsea pour le King Of Concrete, j’ai fait un pauvre backflip sur une funbox improbable, il est venu me féliciter. Je tiens à ce que les gens sachent qu’il était comme ça. Je ne vais pas refaire l’historique de sa vie mais son attitude comparée à son statut de superstar c’était fantastique, même les riders new yorkais en ont parlé il était fantastique.

Le suicide est un choix qu il faut respecter. Je suis choqué parce que je n’aurais jamais imaginé qu’un tel type puisse en arriver là. Si on savait ce qu’il se passe dans la tête des gens…. Les vieux dictons sont vrais, la preuve, c’est toujours les meilleurs qui partent les premiers. Un jour avec lui à Limoges j’avais gagné oulala Champion du Monde de rien du tout, lui il avait une entorse à la cheville et des shows prévus à Los Angeles, du coup je lui ai dit « viens avec moi on va rigoler un peu », j ai dépensé 700 francs de Kriter, du champagne dégueulasse pas cher, on s’est fendu la gueule. Ça reste un bon souvenir.

Nike 6.0 BMX Open / Getty Images
Nike 6.0 BMX Open / Chicago 2009 / Getty Images

Comme beaucoup et je le dis fièrement, j’ai admiré Dave Mirra et j’aurais voulu rider comme lui, j’en étais pas capable. Personne. Je suis choqué par sa mort qui m’attriste beaucoup même si très franchement on était pas les meilleurs potes, il n’est jamais venu chez moi ni moi chez lui. Il a été une source d’inspiration pour pas mal de gens et au delà de ça, il m a fait rêver. Merci a la vie de m’avoir permis de le côtoyer. Je souhaite à ses proches, sa femme et ses filles en particulier, tout le courage nécessaire, ça va être surement très dur pour elles, je refuse d’écrire « rip dave mirra » comme tous les cons sur Facebook, moi j’écris « MERCI DAVE MIRRA » pour l’ensemble de ton œuvre et comme l’a dit Simon Tabron, puisses-tu avoir trouvé la paix. Je suis triste. »

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Mikaël Legrain | BMX Up represent

BMX Up #12 / ITV Dave Mirra / Juin 1998
BMX Up #12 / Interview Dave Mirra / Juin 1998

« A la fin des années 90, j’ai eu le plaisir de participer à l’aventure BMX-Up avec mes amis Jwel et Mat G., aventure pendant laquelle j’ai eu la chance de parcourir la France et un peu l’Europe pour couvrir quelques évènements comme la Backyard Jam, les Worlds et divers contests à droite ou à gauche. Avec le recul, je me dis que c’était une époque formidable car on sentait vraiment que notre sport redémarrait tout doucement notamment grâce au phénomène des X-Games après le gros creux du début des années 90, on entrait dans une nouvelle ère et ça c’était sympa à vivre.
A cette époque, les contests étaient encore rares et seulement quelques riders sortaient vraiment du lot contrairement à aujourd’hui où chaque jour nous apporte son lot de top riders dont le niveau ne cesse de nous étonner. Parmi ces quelques riders qui sortaient du lot, il y avait évidemment le déjà légendaire Mat Hoffman mais surtout la star montante Dave Mirra qui en quelques années avait pris une dimension dépassant les frontières de notre petit milieu pour devenir une véritable star des sports extrêmes, au même titre qu’un Tony Hawk et qui était presque aussi connu du grand public que de notre petit milieu.

Big Air / Glissexpo 1998 / by Stéphane Boussac
Big Air / Glissexpo 1998 / by Stéphane Boussac

Du coup, quand Jwel m’annonça que Dave Mirra, Mat Hoffman et Tony Hawk étaient sur Paris pour une démo à Glissexpo, on était déjà comme des gosses à Noël, ravis de pouvoir approcher à nouveau ces stars que j’avais eu la chance de croiser une première fois lors des Worlds à Limoges en 93.
En quelques jours, on avait récupéré nos pass pour l’évènement, il ne restait plus qu’à attendre le jour J. On s’était donné comme objectif d’interviewer Mat et Dave sur l’évènement. Facile à dire mais plus chaud à faire, sachant qu’en tant que journaliste en herbe, j’étais plus en mode « fan de » qu’en mode reporter d’investigation imperturbable…
Le premier à être interviewé par nos soins, c’est Mat Hoffman, la légende. Grosse pression, le mec n’est pas connu pour être des plus loquaces. L’interview se passe bien mais on sent une certaine distance, peut être lié à une certaine usure des interviews et des démos à répétition… Mais bon, c’est Mat Hoffman, c’est la légende, donc je me dis que ça doit être normal…

Indian Air / Glissexpo 1998 / by Stéphane Boussac
Indian Air / Glissexpo 1998 / by Stéphane Boussac

Le second à y passer, c’est Dave Mirra, la nouvelle star. Et là c’est le choc par rapport à Mat. Déjà on le sent plus friendly avec nous. Direct ça accroche. Il nous met tellement à l’aise qu’on a l’impression d’être avec un pote alors qu’on ne le connaît que depuis quelques minutes. On oublie tout de suite la distance qui peut se créer naturellement entre une star et ses fans, il se met à notre niveau, il est clairement super cool.
Je n’ai évidemment pas le souvenir de tout ce qui s’est dit pendant cet interview après ces plus de 15 ans écoulés, mais c’est vraiment ce qui m’avait marqué à l’époque, ce côté hyper abordable du type, souriant et surtout passionné. Passionné comme nous l’étions à l’époque mais lui on savait que c’était son métier, et du coup ça faisait toujours chaud au cœur de voir que cette passion était restée intacte malgré les dollars et la notoriété.

Enorme Flair / Glissexpo 1998 / by Stéphane Boussac
Enorme Flair / Glissexpo 1998 / by Stéphane Boussac

Évidemment, comme tout le monde, j’ai été et je suis toujours choqué par la mort de Dave, j’ai même du mal à l’écrire tellement c’est difficile à croire. Je me dis que j’ai eu vraiment de la chance de passer ces quelques moments en sa compagnie et j’en suis heureux, encore plus aujourd’hui. Au final, à travers ces quelques lignes, je voulais juste lui dire un grand MERCI pour sa gentillesse vis à vis de nous mais surtout pour nous avoir fait rêver tout au long de ces années. Tu vas nous manquer Miracle Boy. »

Nous avons retrouvé cette interview de Dave signée Mikaël Legrain et ses camarades de « BMX Up ». Il suffit de cliquer sur les images ci-dessous pour pouvoir lire :

bmxup01webbmxup02webEt à force de fouiner, j’ai également fini par remettre la main sur quelques rares images vidéos de cette mythique démo de Dave à Glissexpo Paris, des rushes extraits de ma vidéo « Bicloune » :

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Eric Rothenbusch | 23Mag represent

Deux heures de découpage au milieu des années 90 pour un pochoir du Mirracle Boy
Deux heures de découpage au milieu des années 90 pour un pochoir du Mirracle Boy

« Je suis né une dizaine de jours après Dave Mirra. Comme lui, j’ai commencé le bmx au milieu des années 80 et comme lui j’ai aimé ça. J’ai suivi ses aventures dans les médias, je l’ai vu progresser jusqu’à dépasser Mat le patron. J’ai croisé sa route une première fois à Limoges. J’ai ensuite halluciné sur son engagement, sur ses combats à coups de tricks lors des BS contests. J’ai aussi vu l’argent arriver et observé comment les champions du marketing réussissaient à le transformer en superstar.

Eric "23Mag" Rothenbusch et Dave / Fise 2009
Eric Rothenbusch et Dave / Fise 2009

J’ai croisé de nouveau sa route et compris que malgré les apparences il restait un cycliste comme toi et moi avec la foi du bmx et l’envie de partager la passion. J’ai été triste de le voir s’éloigner pour affronter d’autre défis mais prenant de la distance moi aussi, j’ai compris. Quel démon a enfin pu le conduire à mettre fin à ses jours, l’aveuglant au point de ne plus voir ceux qui l’aimaient ou l’estimaient, au point de ne plus avoir conscience qu’on a toujours de nouveaux défis, de nouvelles aventures à vivre, de nouveaux jeux à découvrir ? Alors que je pensais le connaître, je ne suis pas sûr de trouver la réponse un jour. Quoi qu’il en soit tu étais un bon gars et tu resteras dans nos cœurs et nos mémoires. Repose en paix le Dave. »

Je vous invite à parcourir la bio très complète de Dave compilée par Eric sur le légendaire « 23Mag.com ».

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Christophe Boul | Boul Planet represent

Boul03« Quelle immense tristesse d’apprendre sa brutale disparition…et immense regret de ne pas avoir pu lui envoyer son dessin… prévu la semaine dernière… par manque de temps je n’ai pas pu lui faire… j’en suis encore plus dévasté de peine et de regrets… Rip Dave promis ton dessin sera flamboyant comme ta vie de Freestyle de génie ! »

Boul-600x300

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Pour compléter ces vibrants témoignages, nous avons déniché quelques petites pépites qu’il nous semblait intéressant de partager… Pour le souvenir !

Urban #7 / Mars 1998
Urban #7 / Mars 1998

En Mars 1998, Dave avait fait la une du magazine « Urban », sa seule une sur un magazine français… C’était à Glissexpo Paris, lors de ce fameux show avec Mat Hoffman et Tony Hawk entre autre, et cette journée restera à tout jamais gravée dans ma mémoire ! J’avais eu l’immense privilège de pouvoir filmer le show depuis la plateforme du half (voir montage plus haut), et j’ai encore du mal à trouver les mots… L’amplitude de ses aérials, la fluidité de ses runs, la facilité de son riding… Quelle folie ! Je n’oublierai jamais !… Lionel Cardoso avait interviewé Dave, Guedz et Armen l’avaient illustré. Je vous laisse lire ou relire en cliquant sur les images :

Urban02web

Urban03web

Pour l’anecdote, vendredi 2 avril 1999, quelques jours avant le FISE de Palavas, Dave était invité en direct dans la première partie de l’émission « Nulle Part Ailleurs » sur Canal Plus. J’avais eu le réflexe d’appuyer sur le bouton rec de mon scope et de garder la VHS. L’interview vaut ce qu’elle vaut, les animateurs ont mal préparé leurs fiches (…), mais la petite démo de flat par l’un des meilleurs rampriders de la planète restera le moment fort… Pour le souvenir, encore une fois !

Et au rayon « encore plus léger », nous avons remis la main sur une courte interview de Dave pour le fanzine « 23Mag » début 2000, un petit condensé de joli n’importe quoi auquel il s’était prêté avec gentillesse et simplicité lors du Glissexpo à Disneyland Paris. Il savait être parfaitement disponible pour ses nombreux fans…

23Mag-ITVMirraWebPlus récent, en 2003, Dave avait enflammé le Fise de Montpellier avec son tout premier « wall to flair » puis un « flip tailwhip over the spine » intersidéral. Ci-dessous la vidéo « hommage » proposée par le Fise :

Puis en 2007, le magazine « Cream » avait également interviewé « Miracle Boy ». Je vous laisse relire les réponses aux questions de Christian Van Hanja et Arthur Dietrich :

Cream25-Oct2007-01webCream25-Oct2007-02webCream25-Oct2007-03webPour terminer, je vous invite à lire le très bel hommage de Ben Bello sur le site du magazine « Soul », et le témoignage de Matthias Dandois sur le site « Vice »…

Merci pour tout Dave.

dave-mirra1

2015 – Hoffman Bikes – The Countdown

Le 19 Novembre 2015, Hoffman Bikes lançait sur Youtube un compte à rebours de 43 jours, histoire de fêter le 25ème anniversaire de la marque en 2016 ! Grosso modo un petit clip par jour jusqu’à fin 2015, soit 43 vidéos, qu’avec les moments forts de ces 25 dernières années et les anecdotes qui vont bien… Si vous l’avez raté, y a option rattrapage :

. 43 – Naissance d’Hoffman Bikes

« The Countdown Has Begun. In 1991 Mat Hoffman needed a bike he could trust with his life… That’s when Hoffman Bikes and the Condor Frame were born. »
Continuer la lecture de 2015 – Hoffman Bikes – The Countdown

Scot Breithaupt / 1957-2015

Scot BreithauptLe monde du BMX, et particulièrement celui du oldschool, est en deuil… Le légendaire Scot Breithaupt nous a tragiquement quitté ce samedi 4 Juillet, laissant derrière lui de nombreux « orphelins » du BMX.

Scot était une des légendes à l’origine de notre sport, The Founding Father of BMX, le premier à avoir organisé une course de Sting-Ray, l’ancêtre du BMX, à l’automne 1970. Il avait 13 ans et allait créer dans la foulée la Bicycle United Motocross Society (B.U.M.S.), à l’origine du 1er Championnat de Californie de BMX en 1972. En 1977, il lançait la mythique marque Scot Enterprises, plus connue sous le nom de SE Racing, en innovant avec le fameux Quadangle, puis le PK Ripper. Il avait également fondé le célèbre magazine BMX Plus en 1978 avec Jim Stevens, et il est membre du BMX Hall Of Fame depuis 1990. Les aléas de la vie l’avait finalement éloigné de sa marque, mais il avait rebondi en se lançant dans la prod télé via sa société LM Productions, avec plus de 400 émissions autour du BMX et des sports extrêmes pour ESPN et FOX à son actif.

Le monde du BMX lui doit énormément!… Malheureusement il se battait contre la maladie depuis plusieurs années, et de sérieux problèmes d’addiction ont fini par l’anéantir… Il a été retrouvé sans vie, seul, dans un abri de fortune sur un terrain vague à Indio, pas très loin de Los Angeles… Une bien triste fin!

ScotBreihauptOn avait pas mal échangé à l’époque de l’expo Béton Hurlant, un gars très chouette, passionné, malheureusement un peu dépassé par les évènements qu’il subissait… Il avait lui aussi monté une expo sur l’histoire du BMX, 40 Years of BMX, c’était toute sa vie! La première avait eu lieu à Long Beach en Novembre 2010 et il avait essayé d’en faire un concept itinérant. Il aurait aimé traverser l’Atlantique avec son projet mais ce n’était pas simple, on en avait beaucoup parlé et on avait toujours ce projet dans les tuyaux… Pour son expo, je lui avais envoyé l’intégrale des Bercy sur DVD, il avait participé à la 1ère édition mais n’avait jamais vu les images à l’époque! Ça l’avait marqué! Il m’avait aussi envoyé pas mal de documents d’époque, de sa collection personnelle, en guise de soutien pour ma modeste implication dans l’histoire de notre sport. J’avais été très touché…

Pour ceux qui veulent se souvenir, je vous invite à revoir un extrait de l’excellent documentaire Joe Kid on a Sting-Ray le concernant, ci-dessous… Des milliers de témoignages, photos, vidéos inondent la toile depuis l’annonce de sa disparition, contraste parfois dérangeant avec sa fin de vie malheureuse ! Retenons sa joie de vivre, son énergie et sa vision pour notre sport… Il était LE BMX!
Ride In Peace Scot!

« C-Ya »

Seb Ronjon

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2014 – Collision Hoffman – McCoy

Dimanche 20 Juillet 2014, dans sa propriété de L’Oklahoma, Mat Hoffman ride sur sa rampe avec son pote de toujours Dennis McCoy. Ils roulent ensemble, en même temps sur le half, comme à l’époque, et tout d’un coup… c’est le drame ! Un crash qui aurait pu coûter la vie à Dennis…

L’histoire n’a pas été médiatisée tout de suite, mais 10 mois après, Mat et Dennis ont finalement partagé la vidéo de ce crash bien violent… Attention les yeux dans la seconde partie, les images sont bien gores et ça pique un peu !

Le 28 Mai 2015, à propos de ces images, Mat raconte : « Ce sont des images que j’espérais ne jamais montrer. Il me semblait impossible qu’un truc positif ne ressorte de cette expérience, mais c’était sans compter sur DMC. Dennis aurait pu mourir il y a moins d’un an, en se coupant les tendons qui tiennent les muscles de sa jambe à sa hanche, et il est maintenant parfaitement rétabli. Et après une telle blessure, il participera la semaine prochaine aux X-Games à Austin, à l’âge de 48 ans. Un surhumain, un modèle. Voici donc en vidéo une histoire qui a été l’un des pires moments de ma vie, mais qui par amour, détermination et persévérance est devenue une véritable source d’inspiration et de motivation.« 

Quelques semaines après le crash, Mat racontait, en VO dans le texte :
« Dennis McCoy came down to ride and I talked him into jumping out of a plane with me. It was most amazing day until… We got back to my house and jumped on the vert ramp for a quick session before Dennis hit the road. We were doing doubles on 7/20 for the first 720 Worldwide BMX Day. Well… I messed up and head on collided with DMC. Nearly killed him, seriously. I bruised and fractured my pelvic but I wish I took more for Dennis. His bars hit me and stabbed him in the side and sliced him open, like a machete. It barley missed his artery, which was hanging out. We were both on the ground asking if each other could get up and how our injures were. Neither of us could move. Then Dennis noticed his gouge and said, I have to go to the ER. So I got myself to my feet and climbed back on the ramp. Once I got there I could barely move anymore. We were baking in the sun, so Dennis got up, walked off the ramp somehow, for water. He slowly got to a chair, sat down, gulped some water and said we have to get a car and our phones are on the deck. I dropped into survival mode, I sucked it up, climbed each deck, got our phones and crawled to my nearest car, which happen to be a little Japanese mini truck that’s right hand drive with a left shifter. I got in, drove down this dirt hill to get D and realized I couldn’t lift my leg to the clutch to shift, so I kept it in first. By this time he can barely move and the car I chose didn’t make it any better. After a few painful moments Dennis made it into the truck and I got it in gear and we were off to the ER. Dennis keeps making me feel better by being in the best spirits cracking jokes about the absurdity and ridiculousness we were experiencing. I’ve been cursing myself out since I first saw we were headed into each other. Dennis and I get to the hospital but realized I couldn’t get out of the car now, but then I know D can’t because he’s way more injured than I. Nobody comes out of the hospital to help, so I hobble to a wheel chair, than use it as a walker to get Dennis. It looked painful transferring from the truck to the wheel chair. After a few screams I got D in the chair. Now I use him as a walker and hobble up to the front desk and registered. I don’t have my ID, but I was admitted for a collapsed lung recently so no ID needed. The doctors don’t know what to do with Dennis. It’s too severe for them to touch it. So they have to call a specialist from the main hospital to come down for emergency surgery. I go in for xrays. I come back and text Dennis to see where he is. Then my phone dies. He sends a message to me through a nurse and I find his room. I’m scared for D, he’s worried about me and the Doctors are standing around shaking their heads at Dennis’s wound, which makes me more nervous. I look at D and he says “Sprocket Jockeys 4 life” I look at the clock and look at D and say, “guess what time it is?” It’s 7:20p and it’s 7/20/2014.« 

1985 – Championnat d’Europe Superclass – Mours – TF1

Les 30 et 31 Mars 1985 se tenait la 1ère manche du Championnat d’Europe Superclass à Mours-St-Eusèbe dans la Drôme. Fort du succès TV de la 1ère édition du Bicross International de Paris-Bercy, TF1 avait remis le couvert avec un direct exceptionnel d’une quarantaine de minutes. Les organisateurs avaient à nouveau invité Eddie Fiola pour la partie free, accompagné cette fois-ci de David Breed !! Plus de 700 participants étaient venus de 13 pays, 8000 spectateurs avaient fait le déplacement et le succès fut total !!

Ci-dessous la vidéo intégrale enregistrée à l’époque par Michel « The Muke » Marchetti ! Merci à lui…

Et pour les freestylers, voici la démo US seule avec Eddie Fiola et David Breed:

Tous les détails de cet événement dans le numéro 32 de Bicross Magazine de Mai 1985, en ligne ici :
https://issuu.com/osbmxfrance/docs/bxm8505-32

Mours01-BXM

Mours02-BXM

A l’époque, le magazine Newlook en avait également fait une double page, au milieu d’un sujet sur le free US :Mours01-NewLook

1993 – La Nuit du Jump – Lyon

13 Février 1993 : la Nuit Du Jump est organisée au Palais des Sports de Gerland par des étudiants d’une école de commerce lyonnaise. Un énorme halfpipe trône au milieu de la salle et les riders invités sont les meilleurs du moment, à savoir Mat Hoffman, Dennis McCoy, Simon Tabron, Jamie Bestwick, Stéphane Curaudeau et Patrice Kharoubi pour le bmx. Plus Tony Hawk, Hosoï et Chris Miller pour le skate ! Et Taïg Khris pour le roller ! Gros gros niveau donc !

Voici des images exclusives de practice (12 mn + 30 mn) et des extraits du show filmés depuis les gradins (12 mn + 20 mn) par 2 caméras différentes (si les caméramen se reconnaissent, merci de vous manifester):


Nos amis suisses, Olivier Rosset et ses potes, ont également filmé le show depuis les gradins pour leur vidéo « BigTV ». L’extrait est ici :

Après le show, André Gardiol a réussi à se faufiler en backstage avec sa caméra, l’occasion de suivre notre Shogun national en mode « Nelson Monfort » avec Simon Tabron, Dennis McCoy et Mat Hoffman ! Simon révise son français, Dennis essaye de vendre ses teeshirts « On Edge » aux quelques privilégiés présents (Bones, Rémi Gonthier, Seb Ronjon, Pierre Ardoin…) et Mat nous parle de sa plus grosse gamelle avant d’exhiber son « necklace cancan-no-foot » accroché autour de son cou…

14 Février 1993 : le lendemain de la Nuit du Jump à Lyon donc, rendez-vous devant l’hôtel Ibis de Gerland où Mat Hoffman et Dennis McCoy ont roupillé. Les ricains nous rejoignent rapidement, Mat est out, blessé à l’épaule la veille en double tailwhip foireux, et Dennis est avec son Mongoose, prêt à rider. Daniel Mini est également dans les parages et une battle de street se met rapidement en place entre eux deux sur les gros curbs de l’hôtel. Puis direction le skatepark de Perrache et sa mythique mini à spine ! Grosse session de Dennis qui retourne notre spot de l’époque, avec un Vincent Garreau qui vient le taquiner à la fin sur une battle d’abubacas :

Et le petit reportage TV signé TLM, la chaine locale lyonnaise :

D’autres détails ici : www.23mag.com/events/ndj/ndj.htm

Seb Ronjon – Avril 2015

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