C’est par ces mots que commence ce reportage de FR3 Midi-Provence consacré à David Chabert, fraichement Champion du Monde 16 ans de flat à l’époque ! L’équipe télé est venue le filmer sur son spot à Vitrolles pour un 1er reportage, avec une petite interview, puis il s’est retrouvé quelques jours plus tard sur le plateau de FR3 à « faire des pirouettes, un véritable one man show sur 2 roues ! »
David se souvient de cet épisode télé : « FR3 était venue pour faire un reportage et ils ne s’attendaient pas à ça, du coup ils ont diffusé le reportage aux infos du soir, et plus tard, ils m’ont demandé de participer à une émission en direct dans les locaux de FR3 Marseille. »
Philippe Roman, son manager de l’époque, intervient également dans le reportage et nous raconte notamment les débuts de David.
Merci à Philippe Roman pour la VHS et à David Chabert pour la diffusion.
En 1987, David Chabert est Champion du Monde 16 ans « flat », un titre remporté lors des Tizer World BMX Championships, un championnat itinérant sur 7 jours en Angleterre. David avait alors écrasé littéralement la catégorie 16 ans avec une routine hyper propre, caractérisée par deux tricks les plus cotés du contest, un squeaker backwards no hand et un backwards bar stand into backwards grip ride. A l’issue de ce titre, sa ville de Vitrolles avait tenu à le féliciter à l’occasion du Palmarès Sportif 1986/87 de l’OMS en produisant la vidéo ci-dessous.
David se souvient : « J’ai revu tout ça pendant le confinement avec le vieux magnétoscope de ma mère car j’ai une copie moi aussi de cette vidéo ! La ville de Vitrolles est à l’initiative de tout ça. C’est une vidéo réalisée par une équipe pro de l’époque. Ils m’avaient filmé au lycée, chez moi… C’était un peu gênant surtout au lycée ! Ca a un peu vieilli mais il y a des trucs sympas. »
Merci à Philippe Roman pour la VHS et à David Chabert pour la diffusion.
Pour les plus curieux, voici le run de finale de David lors de ces Championnats du Monde 1987, sur la chaine YouTube d’Andy Ruffell :
Pour resituer, sur ce même contest, un certain Matt Hoffman était quant à lui Champion du Monde 14 ans « vert ».
Voici l’histoire d’une vidéo par son réalisateur, Steve Emig, traduit avec son accord depuis son blog steveemigthewhitebear.substack.com. Dans les années 80, Steve bossait pour les magazines BMX Action et Freestylin’. Il travaillait également chez Unreel Productions (Vision Street Wear) qui avait signé la vidéo Freestylin’ Fanatics. Et plus tard, en 1993, Steve réalisait également la mythique vidéo S&M 44 Something, entre autre.
Pourquoi j’ai réalisé la vidéo de BMX freestyle The Ultimate Weekend en 1990 ? Par Steve Emig
Personne n’avait encore réalisé la vidéo de BMX freestyle que je rêvais de regarder à la fin des années 1980, puis le matériel vidéo bon marché est apparu, alors j’ai essayé de réaliser cette vidéo moi-même.
Ma mère avait une ultime copie de cette VHS, probablement non regardée depuis plus de 20 ans. Le titre est en haut, pour qu’il apparaisse facilement dans un présentoir de vidéoclub. Elle se trouve dans une boîte en noir et blanc parce que j’ai réalisé moi-même le graphisme de la boîte et que je suis nul en graphisme. Il s’agit d’un négatif Xerox d’une photo signée Mike Sarrail, avec Keith Treanor en high air au-dessus de John Povah du côté de Ocean View High. J’ai acheté la musique au groupe punk The Stain, des musiciens très talentueux de Toledo (Ohio), et je les ai crédité sur la jaquette. Voici la vidéo intégrale :
Ouais, cette version YouTube est brute, numérisée à partir d’une cassette VHS vieille de plus de 25 ans qui a été visionnée de nombreuses fois. Le son est mauvais, mais c’est la seule version de ma vidéo à laquelle j’ai accès aujourd’hui. J’ai perdu la cassette principale lors d’un déménagement en 2008, ainsi que toutes mes copies personnelles avant cela. C’est le projet vidéo dont je parle dans cet article. Cet article traite du fait de se lancer dans un projet créatif important (pour vous) que vous n’êtes pas sûr de pouvoir mener à bien. Je ne dis pas que j’ai réalisé la meilleure vidéo de BMX de tous les temps ou quoi que ce soit d’autre. Aller au bout du projet de produire cette vidéo a été un grand saut personnel pour moi, et cet article parle de la raison pour laquelle j’ai décidé de le faire.
Le BMX freestyle a changé le cours de ma vie et m’a donné une direction à suivre lorsque j’ai quitté le lycée. C’était à Boise, dans l’Idaho, en 1984. J’ai commencé à rouler sérieusement en BMX dans un terrain vague en 1982, et j’ai réussi à entrer dans l’industrie du BMX en 1986, à l’âge de 20 ans, grâce à un fanzine que j’avais publié. Ce fanzine a alors débouché sur un vrai job dans un magazine, qui consistait à éditer une newsletter et à être roadie pour les contests organisés par l’AFA (American Freestyle Association). Cela m’a aussi donné l’occasion de produire des vidéos à petit budget, ce qui m’a conduit à travailler chez Unreel Productions, la société vidéo de Vision. Pas de plan de carrière, un travail en entraînait un autre.
À la fin de l’année 1989, l’industrie du BMX était « dead » et la vague du skateboard des années 1980 commençait à s’effondrer. Unreel Productions, où je travaillais, a été dissoute en janvier 1990, alors que les USA entraient dans une longue récession. J’ai alors été transféré au siège de Vision pendant 6 mois et je restais assis à ne rien faire, m’ennuyant à mourir la plupart du temps. Mais j’avais un salaire régulier. Cela ressemble à un job de rêve pour beaucoup, mais ça m’a rendu fou. J’aime être occupé à faire des choses. Il fallait que je me projette sur autre chose…
Lors de la première vague des années 80, le BMX freestyle était une affaire de magazines. Nous lisions les news, qui dataient de trois mois, dans les magazines. On voyait les nouvelles figures sur des photos dans les magazines. Vous pouvez consulter des scans de vieux magazines BMX ici , ici ou là, pour voir ce que je veux dire.
Il y a eu des vidéos de BMX freestyle dans les années 80, mais elles étaient réalisées dans le style Wayne’s World, avec du matos de télé, ou bien les marques de BMX engageaient des sociétés de production vidéo industrielle pour réaliser leur vidéo. Le matériel de production vidéo coûtait très cher au début des années 80. Engager une société de production était très onéreux, et si ces personnes savaient comment réaliser de bonnes vidéos sur le plan technique, elles ne connaissaient rien au BMX freestyle. Ils avaient tendance à réaliser ces projets dans un style documentaire, ce qui a donné lieu à des vidéos comme celle de la BMX Action Trick Team, Rippin’, qui est sortie en 1985. Rippin’ était une vidéo très bien filmée et très bien produite en 1985. R.L. Osborn et Ron Wilton étaient de grands riders de l’époque. Mais la vidéo est vraiment chiante après 3 ou 4 visionnages. Ce n’est pas la faute des riders, c’est juste que les freestylers qui mataient ces vidéos voulaient voir plus d’action et moins d’images de la vie quotidienne, dans une vidéo qui coûtait 30$ plus les frais de port. Le problème était le format, et Rippin’ a fait perdre beaucoup d’argent à ses producteurs. Il n’y avait tout simplement pas assez d’action dans cette vidéo. Il n’y avait aucun moyen de le savoir à l’avance, et cette vidéo est devenu un cas d’école.
La même année, le magazine concurrent BMX Plus! a publié Freestyle’s Raddest Tricks et a pris une direction quelque peu différente. Il s’agit toujours d’une forme de vidéo documentaire, mais le rythme est plus rapide et la narration est assurée en partie par le pionnier du BMX freestyle, Bob Haro, par le rédacteur en chef de BMX Plus!, McGoo, et par le photographe John Ker. Cette vidéo comporte plus de top riders, et plus de ride, grâce à son format plus dynamique. Freestyle’s Raddest Tricks s’est bien vendue et a donné lieu à deux autres vidéos de BMX Plus!, Rad TV et 101 Tricks.
C’est la première vidéo de BMX pour laquelle j’ai déboursé 35$, ce qui n’était pas rien quand je travaillais pour 3,25$ de l’heure chez Pizza Hut. Je l’ai regardée 7 fois le jour où je l’ai reçue, dont deux fois en faisant un balancing sur mon bike dans le salon. Réellement ! J’étais vraiment con. Mais c’était dingue de voir tous ces pros dans leurs tenues complètes, casqués, même pour faire du flat, et ils ridaient dans des endroits mythiques comme à Venice Beach.
En 1990, les principales vidéos de BMX freestyle que j’avais regardées étaient Freestyle’s Raddest Tricks, la GTV, et le film australien BMX Bandits, avec une jeune actrice rousse nommée Nicole Kidman. BMX Bandits, qui date de 1983, était diffusé en boucle sur HBO à la fin des années 1980, si bien que beaucoup d’entre nous l’ont regardé plusieurs fois. C’était l’un de ces films qui passaient souvent le samedi matin, lorsque nous nous ennuyions, avions la gueule de bois ou n’avions rien de mieux à faire. Unreel Productions a sorti Freestylin’ Fanatics en 1989, qui était meilleur, mais qui ne représentait toujours pas ce que mes amis et moi faisions tous les jours sur nos bikes. Ces vidéos, ainsi que les rushes des contests que je tournais pour Unreel, étaient les vidéos que je regardais le plus souvent, en tant que rider passionné à l’époque.
C’est aussi à cette époque que sont apparus le film Rad, le film Quicksilver sur les coursiers à vélo, qui comportait une scène de jam de flat, mais aussi le film autoproduit, épique et sans budget sur le BMX et le kung-fu d’Eddie Roman, Aggroman, les vidéos de Don Hoffman sur les contests dans les skateparks, et les deux premières vidéos de Mark Eaton, Dorkin’ in York, ainsi que la vidéo sur les Curb Dogs. La vidéo Curb Dogs, réalisée par un producteur professionnel qui avait une bonne distribution mais des valeurs pas terribles, ainsi que les vidéos Dorkin’ sont en fait les plus proches de ce vers quoi le BMX et tous les sports d’action ont fini par se diriger, une fois que de nombreux riders ont commencé à réaliser leurs propres vidéos.
Alors que la vague des années 80 atteignait son apogée, quelque chose d’autre se produisait. Un nouveau type d’équipement vidéo voyait le jour. Entre la VHS grand public et le matériel vidéo de qualité professionnelle, de nouveaux équipements pour les consommateurs sont apparus et ont commencé à être financièrement accessibles. Les caméras et magnétoscopes S-VHS, ainsi que les caméras Hi-8, sont devenus abordables pour le grand public. Fin 89, j’ai acheté une caméra S-VHS pour 1100$, c’était l’une des moins chères du marché. J’ai commencé à m’amuser, à tourner quelques séquences ici et là avant de me lancer sérieusement dans la production de mes propres vidéos.
Nous, les employés d’Unreel Productions, savions que les choses devenaient compliquées chez Vision, notre société mère, alors que la vague du skateboard commençait à s’estomper. Mais la dissolution d’Unreel a quand même pris la plupart d’entre nous par surprise. Comme j’étais le moins bien payé et que je pouvais faire fonctionner la plupart des équipements, j’ai été l’une des deux personnes à rester, et nous avons rapidement déménagé au siège de Vision à Santa Ana, en Californie. Rapidement, l’autre personne a trouvé un vrai travail à la télé à Hollywood, si bien que je me suis retrouvé seul dans le bureau, sans grand-chose à faire. Une fois par semaine, le patron de Vision avait un petit projet à me confier. Au printemps 90, alors que la saison des pluies en Californie du Sud touchait à sa fin, j’ai décidé qu’il était temps de produire ma propre vidéo de BMX freestyle. C’était un projet que j’avais en tête depuis quelques années, mais je n’étais pas du tout sûr de pouvoir le réaliser.
J’ai commencé à tourner des séquences avec ma caméra vidéo S-VHS les week-ends, avec les riders que je côtoyais. J’avais déjà produit 7 vidéos de BMX, 6 pour l’American Freestyle Association en 1987, et j’en ai produit et monté une pour Ron Wilkerson chez 2-Hip en 1989. J’étais également présent lorsque Unreel a réalisé Freestylin’ Fanatics. Je n’ai pratiquement pas eu mon mot à dire sur la manière dont cette vidéo a été réalisée. C’était une partie de mon inspiration. Je voulais faire une vidéo de BMX freestyle qui sonne vraie, et surtout avec des images fraîches et actuelles. Le BMX freestyle, et en particulier le street, progressait incroyablement vite à l’époque, et personne ne documentait vraiment cette évolution.
Ma question était donc la suivante : « mais pourquoi personne ne réalise une vidéo de BMX digne de ce nom avec de vrais riders récents ? » Pas d’uniforme ou de casques de motocross pour le flatland ! Juste du vrai street riding sur de vrais spots de street, avec plein de riders différents avec des styles différents, faisant des tricks différents. Personne ne réalisait la vidéo que je voulais regarder tous les jours avant d’aller rouler, alors je me suis dit : « Eh ben, je vais la faire moi-même ! » C’est souvent comme ça que commencent de nombreux projets très intéressants.
J’ai commencé tranquillement, en filmant différents pilotes tous les 15 jours. Puis plus souvent et sur des spots différents lorsque j’ai commencé à rider avec les mêmes gars, à visiter des endroits qui n’avaient pas été filmés dans les quelques vidéos de l’époque. J’ai tourné des images de BMX freestyle dans la région d’Orange County au printemps et à l’été 90, l’année qui a suivi la « mort » du BMX freestyle. L’argent avait disparu de ce sport, les poseurs étaient tous partis poser ailleurs. Il ne restait plus que les purs et durs, et même la plupart des pros n’avaient pas de gros sponsors à l’époque, certains n’en avaient même pas du tout. Nous roulions pour l’amour du BMX et la progression était rapide, en particulier dans le street.
Au fur et à mesure que j’avançais dans le projet, que les images et les feuilles de dérushage s’accumulaient, je me suis demandé : « Mais quel est l’intérêt d’une vidéo de BMX freestyle ? ». J’ai passé pas mal de temps à réfléchir à cette question. Ma réponse a été la suivante : « Une vidéo de BMX doit vous donner envie d’aller rider… tout de suite ». L’intérêt de regarder une vidéo est de se lever du canapé et d’être prêt à aller rider, immédiatement, et à repousser nos propres limites. J’ai réalisé la vidéo que je pensais devoir être réalisée en 1990, alors qu’il n’existait pratiquement aucune vidéo de pur riding.
Pour les gens d’aujourd’hui, qu’ils réalisent une vidéo sur les sports extrêmes ou tout autre type de projet créatif, la question récurrente est la suivante : « Que pensez-vous qu’il faille vraiment faire MAINTENANT, dans notre monde d’aujourd’hui ? ». La réponse diffère d’une personne à l’autre et d’un type d’activité créative à l’autre. Mais le processus de base qui consiste à avoir des idées, à les trier et à prendre la décision d’aller jusqu’au bout d’un projet important (pour vos compétences) reste pratiquement le même. La technologie que vous utilisez changera au fil du temps et pour différents projets. Mais le processus mental qui consiste à décider, à s’engager, puis à se mettre au travail et à terminer le projet, reste pratiquement le même. C’est l’objet de cet article. Y a-t-il un gros projet auquel vous avez pensé ? Ce projet vaut-il la peine d’être réalisé ?
Au milieu du mois d’octobre 1990, j’ai terminé le long montage de The Ultimate Weekend. La priorité a alors été de le montrer à Keith Treanor, la star de la vidéo, dans mon salon. À l’époque, il n’y avait ni grande fête ni battage médiatique. J’ai travaillé avec un petit distributeur de vidéos de surf et de skate pour vendre la vidéo. Il a vendu environ 500 copies en quelques mois. J’ai dépensé environ 5000$ de mon propre argent pour réaliser cette vidéo, et j’ai récupéré environ 2500$. Financièrement, ce fut un échec…
Presque tous les freestylers des années 90-91 ont vu cette vidéo à un moment ou à un autre, parce qu’il y avait très peu de vidéos de BMX freestyle à l’époque. C’était la vidéo la plus propre et la mieux montée, réalisée par un rider, lorsqu’elle est sortie. À défaut d’autre chose, j’ai au moins montré la voie montré aux autres riders : « Hé les gars, on peut faire des vidéos correctes nous aussi ! » J’ai réussi à obtenir pas mal de tricks et de spots « jamais vus en vidéo », et j’ai montré des choses comme les mini rampes et le Nude Bowl, qui n’étaient pas apparues dans les vidéos de BMX auparavant.
The Ultimate Weekend a eu un certain impact sur le sport, il a montré un grand nombre de riders différents, des pros chevronnés et de jeunes amateurs, sur toutes sortes de rampes, du dirt, du street et du flat. Le plus important pour moi, c’est que j’ai prouvé que je pouvais réaliser une vidéo de BMX freestyle tout seul. C’était énorme, personnellement. J’avais ce qui était une très grande idée, pour moi, à l’époque. J’ai concrétisé cette idée. Et j’ai eu quelques autres contrats de production vidéo après avoir réalisé cette vidéo.
La vidéo était innovante, car peu de riders avaient réalisé leurs propres vidéos à l’époque. J’ai bossé, j’ai terminé la vidéo et je l’ai distribuée, dans une certaine mesure. The Ultimate Weekend était au final une « démonstration de faisabilité », pas seulement pour moi, mais aussi pour d’autres riders de BMX. C’est pourquoi j’ai passé neuf mois et dépensé 5000$ pour réaliser cette vidéo, en 1990.
Je vous pose donc à nouveau la question : « avez-vous de grands projets en tête ? L’un d’entre eux vaut-il la peine d’être réalisé ? »
Vous seul pouvez répondre à cette question.
Ecrit et et publié sur Facebook par Christophe Vico le 28/07/24
Le Bicross a perdu deux de ses pères en juillet, alors que nous attendions tous avec impatience le BMX aux JO, race et freestyle. Nous avons pensé chez OSBMXF qu’il était important de remettre l’église au milieu du village, histoire de rappeler à tous qui étaient ces 2 pionniers de notre sport.
Bernard Jeannin, dit « Tonton », créateur du mythique team Number One à Beaune, ainsi que Pierre Paret, alias « Killer Pédro », rédacteur en chef de Bicross Magazine et Tracks, nous ont quitté récemment.
On ne présentera plus Bernard Jeannin, ou alors vous vous êtes égarés sur cette page… Dès 1981, Bernard créait le team Number One en Bourgogne et se lançait par la même occasion dans l’importation et la vente de matos US de bicross, via un magasin du même nom. Rapidement, le Team dominait largement les compets avec leurs maillots verts, et plus tard bleus. Des riders tels que Claude Vuillemot, Christophe Delarche, Christophe Gallardo, Emmanuel Jeannin dit Doudou, Yaya, Fifi, Canard… avaient déjà tous le style ou des surnoms inspirés du BMX US, et ridaient sur des bikes qu’on ne voyait nulle part ailleurs. Je me souviens lors de ma première course à Apt en 1982 que les BMX Torker, PK Ripper (SE Racing), Hutch et Skyway illuminaient mes yeux d’adolescent. Ma passion pour le BMX a commencé ce jour là. Tonton fut en quelque sorte un ricain au pays du Bourgogne.
Le team Number One fut également le premier à faire des démos de freestyle, qui ont inspiré de nombreux riders plus tard en France. Bernard Jeannin laisse donc une trace indélébile dans les origines de notre sport et sera Number One pour toujours. « J’ai passé des moments inoubliables avec Tonton en Hollande », dixit Valérie Huber.
Pierre Paret fut d’abord assistant rédacteur de Bicross Mag en 1984, juste après Bercy 1. C’est Didier Coste himself qui fit son choix entre Pierre et Jean-Philippe Béquet. Ce dernier restera avec Killer Pédro dans l’aventure comme pigiste et photographe. C’est donc au 15-17 quai de l’Oise à Paris, dans un petit bureau de 4 m2 seulement, que cette fine équipe nous concocta 98 numéros de Bicross Mag. Je comprends mieux pourquoi Yann ‘OTB » Renauld préférait rester sur sa plage de l’Atlantique.😁 🏄♂️
La rédac s’étoffa aussi avec des photographes et pigistes comme Jean-Pierre Montiel, Vincent Ranchoux, Philippe Roman
et d’autres furieux de BMX. 98 numéros disais-je, et pas 97 ? Et bien oui, car le dernier BXM fut stoppé sur la presse juste avant sa parution, dixit Vincent Ranchoux. Donc techniquement il y’a bien eu 98 numéros.
Killer Pédro était toujours fourré au milieu des pilotes lors des championnats de France Superclass ou du Supertour. Un mec gentil, un artiste même, mais rock’n’roll en toute circonstances. J’ai toujours cette image en Hollande, le jour où Pierre m’annonça que je ferai la prochaine couverture de Bicross Mag. J’étais comme un gosse ! Une autre anecdote lors de l’interview de Frédéric Cassan, où j’étais présent : au dernier moment Pierre eut une idée de ouf, déguiser Fred en Rambo-Cassan. Cette photo piqua les yeux des filles à sa parution, c’était bien vu. Plus tard avec Armen Djerrahian, Corinne Régnier et Vincent Ranchoux, il sera le rédac chef de Tracks Magazine, espérant faire survivre la presse BMX encore quelques temps. Mais le monde changeait, et Pierre se retirera définitivement du Bicross à la fin des années 90.
Ces deux bonhommes resteront gravés dans ma mémoire comme des innovateurs dans leurs domaines. On en aura passé du bon temps ensemble autour des pistes, les mecs ! Bon voyage Tonton, salut mon Pédro, et un grand merci pour tout ce que vous avez apporté au BMX. 🙏❤
La bonne nouvelle culturelle de cette fin d’année ! Notre ami Alain Massabova (Art BMX Mag, Cream, BMXicos…) est entrain de boucler son nouveau projet, un très chouette bouquin sobrement intitulé « BICROSS – L’HISTOIRE DU BMX FRANCAIS » ! 300 pages de photos et d’archives avec 75 interviews des principaux acteurs du BMX français de 1978 à 2022, le tout préfacé par Bob Haro ! On a eu la chance de le feuilleter en avant-première, et on vous l’annonce direct, ça dé-fonce ! Le contenu est super riche ! Jetez un œil au sommaire et au casting ci-dessous (photo cliquable), et vous comprendrez rapidement que l’objet s’annonce des plus passionnants ! Attention, il sortira fin janvier avec un tirage limité à 1000 exemplaires, pas un de plus !
Et comment qu’on fait pour se le procurer ?
Facile, il est disponible en précommande au bout de ce lien : www.bicrossbook.com, avec 2 options, soit le livre seul, soit en pack avec un joli t-shirt quali de chez Jonsen Island et un sticker ! A vous de voir, mais à votre place je n’hésiterais pas trop trop longtemps…
Salut toi, jeune vieux rider !
Tu as raté le BOMD ? Dommage pour toi (et pour moi 🙂 ), mais le Superclasse Vico, qui n’a pas manqué la fête, nous fait l’honneur de son récit et croyez-moi, même si c’est un peu long, c’est qu’il n’a voulu rien omettre et ça vaut son pesant de cacahuètes. A lire et partager sans modération !
Mais avant-tout, rendons à César ce qui appartient à César et commençons par la genèse de cet événement, racontée par son organisateur un peu dingue comme le sont tous les passionnés, le désormais célèbre dans le monde entier du BMX OS, Mr Fabien Rolland en personne.
BOMD: La genèse by Fabien Rolland
« Il y a presque 10 ans, je me souviens d’une course de BMX lorsque je travaillais pour Bmx Racer, avoir eu comme une nausée en voyant plein de gamins se fracasser dans un virage en bitume, les pieds accrochés à leurs pédales auto… Clavicules, traumas crâniens, poignets, etc. Des pleurs, de la peur, de la tension… Un sentiment profond de dégoût en moi, et de peine. « Mais il est où le BMX que j’ai connu lorsque j’avais 10 ans en 1980, où c’était que du fun, du lifestyle, et même pas vraiment un sport? ». Obstiné, seul au monde et allant toujours au bout des choses, il n’en fallait pas plus pour que germe l’idée de retrouver un jour, cette liberté de faire du bicross, sans contrainte, sans peur, sans notion de performance absolue… Mais entre une idée et la concrétisation, il y a un gap, qu’il n’est pas toujours facile de franchir. Il y a 5 ans, je créais la page Facebook « ENTRAV’R », pour remettre au goût du jour les fameux « travers » que les pionniers nous offraient sur les photos des premiers magazines US, Moto Verte ou Moto Journal… Créer une page, imaginer un truc, ok, mais s’arrêter là à quoi bon? Pourquoi ne pas imaginer un évent qui recréé le bmx du début 70’s sur les hauteurs des collines de Californie, avec poussière, descente et vélocross? Il fallait donc essayer de trouver le lieu idéal, avant d’envisager de concrétiser quoi que ce soit. J’appelle Lionel Lapert, qui je sais, a la même vision, et il m’invite à aller voir des champs en Aveyron, proche de chez lui. Mais rien qui peut le faire. Et donc, mon envie de faire, s’estompe et je me dis que je ne suis pas dans le bon timing, je ne le sens pas ou plus… Les années passent, puis, il y a 1 an et demi de ça, je passe par hasard devant un champ à la sortie de Montdoumerc… Et là, me reviens cette idée folle… Je vois devant moi, une fameuse descente californienne, alors qu’on est en plein dans le LOT, où la Californie évoque peu… Faut que je sache, à qui est ce champ ! Je contacte des potes du coin (Christophe x 2 ) qui me mettent en relation avec l’exploitant. On se retrouve sur le champ avec lui et ce dernier est entousiaste face à l’idée et me donne son accord pour éventuellement organiser un truc… Les planètes commencent à s’aligner, mais je dois monter un projet et le présenter à la commune, car sans eux, rien de possible. Je me retrouve donc face aux élus de la commune, et au maire. J’ai soit disant 15 mns pour leur présenter le projet. Je reste à la barre 1 h 30 ! Exténué, car je n’aime pas parler … Mais à la fin, ils sont convaincus, le maire Francis Cammas m’avoue qu’il attendait un jour qu’une idée de ce type arrive à Montdoumerc. Je n’y crois pas, on pouvait envisager un projet… C’est donc au début 2022 que je m’entoure d’ami(e)s et de personnes de confiance, et je lance le truc. Premier post sur les réseaux et plus de 250 partages et 1000 likes, ok… Je décide de créer une assos, on trouve un nom et je crée un logo qui corresponde au spirit et aux couleurs que je veux. Le « Bicycle Of Motocross Day » est né, et en plus B.O.M.D, ça sonne pas mal … La suite, vous la connaissez, avec en 6 mois, l’élaboration pas à pas d’un évènement, qui samedi 20 août, a ouvert une faille spatio temporelle… on est revenu en 1970, du côté de L.A, guidés par Scot Breithaupt…
Merci encore à tous, bénévoles, le crew track, partenaires, riders, exposants, public, speakers, commune de Montdoumerc, Francis, JP, les voisins du champ, le monde rural et tous les gens impliqués.
ON A FAIT UN BOMD DANS LES ANNEES 70 ! Fabien Rolland a eu un rêve et il l’a réalisé. Le BOMD (Bicycle Of Motocross Day), c’est un concept, une idée originale et surtout créative. Faire revivre en Fance les débuts du BMX des années 70 ce n’était pas une mince affaire. Fabien m’avait parlé de son idée à Cavaillon lors de la old school 2014. Il aura attendu 8 ans pour concrétiser le BOMD.
D’abord il a dû trouver le lieu idéal, spacieux et suffisamment en pente pour réaliser une piste de 450 m de longueur. Puis il a dû fédérer une équipe de bénévoles autour d’un truc que finalement personne ne connait. J’ai commencé le Bicross en 1982 bien après la naissance du BMX aux USA et c’est le cas pour tous. On avait bien quelques MX 30 ou Cricket à vitesses étant gosses mais aucune compète avec. Fabien et son équipe ont donc dessiné et creusé une piste dans un champ immense capable d’accueillir à la fois des stands mais aussi de nombreux camping-cars. Il a fabriqué lui-même des tas de panneaux pour décorer l’évent, communiquer un max partout, chercher des sponsors… creuser à la pelle…dormir un peu…passer le rouleau… prendre des coups de soleil… ne plus se raser… dormir un peu…
20 Aout 2022 Montdourmerc, petit village du Lot d’environ 550 habitants, là on est bien ! Pour les lecteurs qui n’étaient pas sur place et qui se bouffent les doigts de regrets depuis plusieurs jours déjà, je vais essayer de vous décrire le lieu et l’ambiance.
C’est vallonné et sec. En bas il y’a un étang ou flottent des flamands rose. Les camping-cars et bagnoles sont superbement rangés au bas de la piste grâce à l’efficacité minutieuse de Lionel Lapert. En face dans un champ ombragé, des dizaines de tentes sont en mode camping à la ferme. Toilettes sèches et douches froides construites par Mac Gyver permettront aux 300 participants d’avoir un minimum de confort. 40 mètres plus haut c’est le paddock façons US.
BMX Corsica Museum et leurs superbes bikes dont le fameux Kuwahara E.T, les Maldes avec leur boîte Matchbox juste magnifique et des bikes rutilants comme le premier Gary Turner. Il y’a aussi le shop BMX Gangster de Fred Scalvinoni, les combis VW de ouf de Pépé, des food trucks, une buvette, une bourse aux vélos et même un simulateur d’hélicoptère de l’armée. Sans oublier les nombreux exposants locaux. Le totem érigé aux noms des plus célèbres riders de jadis surplombe la piste comme pour nous dire :
« Nous sommes avec vous les gars ! » Au milieu, le staff à construit un salon en bottes de paille qui donne le ton de l’ambiance BOMD : Ça va être cool et pas prise de tête les gars.
FLASH BACK
Nous sommes arrivé le jeudi après-midi avec Valérie Huber et ma fille Bérénice histoire d’avoir le temps de monter cette vieille tente « Raclet » old school dont la notice avait disparu avec le temps. Pas simple donc et ne nombreux riders déjà présent comme Nicolas Loison sont venus assister au spectacle de la prise de tête. Ça s’installe tranquillement un peu partout, Gérald Barascud, Nicolas Mondon, Cyril Alabouvette, Mika Bonvarlet, Fabrice Aubier, Fred Argenson etc…
Ça discute du bon vieux temps autour d’une bière fraiche et quand King Édouard Cordier arrive et déballe tout son matos, là c’est carrément Barbès ! On fait la connaissance du couple de Hollandais présent, Werner épate tout le monde avec son Yamaha stylé moto à rétropédalage. Ça commence à sentir bon cette histoire. La douche est toutefois un peu fraîche à 22h et on y reste pas 3 plombes.
Vendredi matin çest le grand carnaval et ça arrive de tout les côtés. Ça va être compliqué pour moi de vous parler de toutes les personnes que j’ai rencontré et je m’excuse par avance si j’oublie beaucoup de monde mais je n’ai pas la prétention d’écrire le BOMD en 3 volumes. Aussi à partir de maintenant ça va être en free-lance. Les riders découvrent la piste : gros devers dans les virages, le premier est à peine à 30 m du départ. Ça va être chaud !
« Vous l’avez voulu votre BOMD vous l’avez ! » semble nous dire ce track de ouf. Heureusement les bosses sont à l’ancienne et les bottes de paille tout autour te le rappellent. C’est du très old old old school cette piste. Allo Huston on a un problème avec la piscine ! Trop longue, pas de kick, on va tous devoir se dégueulasser dans la boue. Heureusement les techniciens que nous sommes, Jérôme Mollier, JR, Édouard, Lionel et des jeunes bénévoles réagissons rapidement pour raccourcir le monstre et y planter un passage très utile en cas de refus. Pratique aussi pour les sides. Ça aurait été dommage d’avoir des photos de riders crasseux. Au passage merci au mec du tracto très réactif.
20h, on découvre le village pour l’apéro avec le maire et le staff du BOMD. Petit speach de Fabien devant le banquet. Je serre des pinces et bise des joues « Salut m’sieur Redois, Minozzi, Clerté, Camacho, Diaz, Michelot… OTB mon dieu il est là en vrai ! Je l’ai rencontré une seule fois à Bercy3 ». A chaque fois c’est pareil les souvenirs remontent, mais là ça commence à sentir « l’exceptionnel » quand même.
On a récupéré notre pack rider avec les belles plaques OS et on a bien rigolé. Petit repas improvisé chez Lolo Sky Adrian, ça déconne un max et ça parle de BMX forcément. Ce soir pas de dodooo !
Denis Casamata en fait l’expérience puisque nous rentrons un peu tardivement à notre campement accompagné de Nelson Neves le Portugais le plus sympa de la planète BMX. Mais on n’est pas très frais pour être honnête et on ne doit pas être les seuls. La mini tente de Nelson est entre la nôtre et celle de Denis. Une niche de clébard quoi, prévue pour Nelson et David Michelot. Ce dernier optera pour la banquette de sa bagnole. « Y’en a qui ont course demain bordel, fermez là ! ». Bien sur quand on connaît le Den on sait bien que son grand cœur d’enfant le pousse malgré lui à taquiner tout le monde. Il aura même droit à son panneau perso le lendemain au départ » Ta gueule Casa ! » . Et comme si ça ne lui suffisait pas le dimanche midi il mettra en rogne la dynamique Anne du staff, en lui faisant croire que le mec en bas au camping ne voulait pas bouger son cul. Elle est partie au quart de tour pour le dégager ! On était mort de rire car le mec, c’était lui en fait. Le Pauvre Den avait pété l’embrayage de sa caisse le vendredi et était totalement immobilisé. Il est rentré chez lui vers Montpellier le dimanche soir à 23h30 sauvé par une copine charitable. Vers 1h du mat c’est Xavier Robleda qui réveillera carrément toute le BOMD en arrivant « discrètement » en grosse Harley.
Et nous y voilà, c’est Samedi et y’a BOMD ! Un p’tit café au réchaud gaz et il va falloir se préparer car à 10h on teste le track. Problème Valérie est en PLS… Le restau asiatique de la veille l’a tuée. Elle ne pourra pas rouler. Dégoûtée…
C’est à ce moment que l’ex manager de l’équipe de France de freestyle Serge Froissartet t et l’ex freestyleuse et championne du monde 2012 de race Magalie Pottier se ramènent devant notre tente. Ces deux-là je les aime, ils sont grave cool comme Jérôme Mollier, ils sont humbles et ce sont des bons. Très vite on élabore un plan pour sauver le team Chips. Magalie Huber, ça claque non ? Et croyez moi les mecs sur la piste n’y ont pas gagné au change. Mag sur le Peugeot de Val de 1984 n’a pas enfilé des perles.
10h15 je suis sur la grille de départ enfin plutôt sur « l’élastique de départ ». Première descente, les pneus Maxxis larges à crampons fonctionnent bien. Le guidon me donne l’impression d’être sur une trottinette mais je ne regrette pas d’avoir un frein avant (aussi merdique soit-il ) sur mon Motobec MX10. C’était mon premier bike en 1982 et je roulais sous les couleurs Superbowl un magasin de moto. Je suis raccord, c’est trop bien je retrouve des sensations oubliées de jeunesse avec en plus le confort de la selle banane. Ça passe crème, même la piscine. Tous les riders déboulent aux essais et quand on voit la vitesse dans le premier virage on comprend le mot « battle » employé par Fabien.
Avec Canitrot, ça rigole pas trop !
12h petit briefing au départ. Lionel Lapert nous explique le déroulement et on est tous impatient d’aller rouler. Une séance de dédicaces est improvisée avec maître OTB, JR et la clique de vieux riders. Tout la haut dans le ciel Azur, quatres parachutistes font le spectacle avant de se poser sur le track. Ça se charge tout autour de la piste. 1000 visiteurs en tout d’après la mairie. Les deux speakers Chris Gentizon et Philippe Goudroie (Ridervétéran sur FB) chauffent l’ambiance. Y’a pas les feuilles de race affichées, c’est Xavier Robleda qui t’appelle, tu montes sur la butte et tu tires ta place à l’épingle à linge à l’ancienne. On s’installe, c’est Christophe Canitrot qui donne le départ et t’as pas intérêt à « voler l’élastique » avec lui.
Pedals ready, riders ready Go ! L’élastique part des deux côtés extérieurs (en foutant de temps à autres Robleda) et tu plonges dans le vide. 3 coups de pédales suffisent pour arriver à Mach 2 dans le premier virage. La foule crie. On n’avait jamais vu ça en France depuis…heu… jamais en fait !
C’est comme être pionnier, mais d’un vieux truc, c’est un nouveau concept. Toute la journée les riders roulent avec la banane sur des bikes improbables. Avec leurs premiers BMX comme moi, mais parfois comme Fred Scalvinoni avec un OVNI acheté une semaine avant pour 60 € sur le Bon coin histoire de venir rouler. JR « the Pink panther » vice-champion du monde 2022 fait le show comme à son habitude. Édouard Cordier, 67 bougies au compteur, envoie encore du pâté sur son vieux Mongoose, c’est beau.
Y’a de la Technicolor, les photographes comme Jean Philippe Lale vont se régaler. Vans est partout sur la piste, mais aussi BMX Action et Bicross Mag mais pas que sur la banderole. Didier Coste & fils sont présents ainsi que Yann Renauld aka le légendaire OTB. Le team Funnoo a placé la barre haute, ça éblouie même. Entre les courses on boit 1 litre d’eau, 32 degrés, c’est la Californie aujourd’hui. Je rencontre un vieil adversaire que je n’ai pas revu depuis 1987, Vincent Genre et il s’éclate comme un fou. Cyril Bourdon est là aussi. Valérie Huber admire son sosie Magalie Pottier rouler devant les garçons comme au bon vieux temps. Xavier Redois et Micka Clerté se font des papouilles dans le premier virage, ça dérape partout, y’a de la poussière et des sorties de pistes de tous les côtés mais jamais dangereuses.
D’ailleurs tu peux rouler avec un casque jet comme Jerome Mollier ou pas, avec des bikes rouillés ou refaits à neuf, le tout avec avec un look improbable style Bonvarlet. Si tu t’appelle Denis Casamatta, tu peux tirer tout droit dans le premier virage et faire un énorme ABUBACA sur la paille qui ferait avoir un AVC à un arbitre officiel de la fédé.
C’est le BMX à la cool tel qu’on l’a vécu au début de ce sport et on est en plein dedans, quelle chance on a !
Cerise sur le track y’a les sides. Sur cette piste en descente le mot EN TRAVERS prend toute sa valeur. Ce sont des malades en fait les mecs, t’as toujours l’impression qu’ils vont partir en tonneaux, mais ça passe. En plus Fred King s’invite dans la meute avec son buggy électrique, c’est génial. Victime d’un accident de BMX il y’a plus de 20 ans ce grand pilote m’a dit qu’il n’avait jamais rouler sur une piste en mode compète depuis. Imaginez son kiff ! Fred est venu tout seul de Cagnes-sur-mer à 700 km avec son van aménagé pour son handicap, juste pour faire le con avec nous. Respect Fred, je kiffe. D’ailleurs tout le monde kiffe tout le monde.
Lorsque Yohan Dodeler le boss de 4NIX déguisé en Cru Jones gagne en catégorie vintage, c’est carrément le remake du film RAD. Au passage Fred Legall #1 qui mange la piste en finale et Stéphane Baumont ont ridé sévère toute la journée. Ma fille Bérénice découvre également les joies de la poussière et l’importance de la bonne traj quand t’as qu’un frein arrière. Werner le hollandais, lui il passe tout à fond juste avec un rétropédalage sur son Yamaha. Enfin ça c’était juste avant le drame, car en finale Early il glisse dans le premier virage et part en civière. Heureusement plus de peur que de mal. C’est dingue même des profanes viennent me questionner «C’est quoi votre vélo monsieur, c’est vieux ? «.
Ben oui mon pote c’est vieux et c’est justement pour ça que c’est bon !
En bas de la piste y’a un tracteur/remorque qui te remonte après chaque descente. Pendant l’ascension, je vois des paillettes dans les yeux de tous les pilotes. Et ça recommence mais ç’est trop court. Fabien le savait, sur une journée c’était trop chaud pour tout faire. Le water-jump est annulé pour cause de sécheresse. On aura droit quand même à un concours de saut bien rétro gagné par Sasha Cambon devant JR, une chanteuse de pop rock à la guitare et une mini piste en descente pour les kids. Les finales enflamment le BOMD, les riders se prennent au jeu et font le spectacle sur la piste dans toutes les catégories. Mention spéciale à Fred Scalvinoni qui gagne en Early sur un engin dont on ignore encore Aujourd’hui la marque… Derrière lui j’étais mort de rire car quand tu pédales à fond assis sur la une selle banane t’as l’air ridicule. Ce BOMD est tellement improbable qu’on redécouvre un truc : nous sommes toujours des gosses de 10 ans et pas que des adultes sérieux.
Fin des battles, la nuit tombe, une douche vite fait à – 8000 et on enfile nos tenues des années 70. Direction la place du village à 100 m de la piste à peine.
J’ai l’impression d’être Frodon qui arrive en pleine fête du village de Hobbitebourg (je m’suis auto-cassé là non ?). Valérie aussi hallucine tant le contraste est surprenant avec la pénombre du camping. C’est illuminé partout, la piste de danse est déjà blindée et ça bouge sur du madison. Bérénice attaque direct. Les dizaines de tables sont prises d’assaut. Tout Montdoumerc est là ainsi que les alentours.
Avec les 300 participants du BOMD ça fait du monde ! Certains ont joué le jeu avec des tenues de soirée seventies qui claquent. Comme le disait Charles Trenet « Y’a de la joie ! » Juste avant de lancer les hostilités, tout le staff du BOMD monte sur le podium et est acclamé comme ils se doit. Ils ont fait un boulot incroyable. On remet les récompenses aux 3 premiers finalistes (Vans, BMX action, panier garni…). Fabien récompense aussi toutes les filles avec une mention spéciale pour Valérie Pottier*
*(Voir plus haut si t’as pas compris la vanne). Puis vient le grand moment où Jérôme Mollier, Christophe Gentizon et moi même remettons à
Fabien le superbe dessin de Christophe Boul afin de le remercier pour tout ce qu’il a fait. Il est juste magnifique. La soirée bat son plein dans une ambiance extraordinaire, jusqu’à 2h30 du mat. Une session free est improvisée avec Alain Massabova, l’inoxydable Pépé, Olivier Varma et la joyeuse bande de freestylers devant la piste de danse laissant les villageois sur le cul ! Et nous aussi par la même occasion. Debout sur une table Ed Cordier danse avec sa chemise Hawaïenne. Nelson Neves est chaud bouillant, plus loin des hippies se trémoussent sur la piste de danse. On se retrouve à danser le rock sur du Céline Dion avec la famille Clerté et Redois. Mais quand ça arrive ça dans ta vie ? Montdoumerc, mais de quelle planète venez-vous ?
Je finirai la soirée aux abords du camping-car de Mika Bonvarlet très bien entouré, à déguster des vins d’Alsace (je l’aime l’Alsace) que Fabrice Ratelli à eu la bonne idée de ramener. 4h30 du mat fin de la partie.
Le Dimanche matin donc c’est pas « try again » car nous sommes tous claqués. Démontage de la tente et accolades d’aurevoirs. Nous montons faire la bise à Fabien. Ils ont tout viré et ça fait trop bizarre de voir le champ nu. Une dernière bise à Den qui attend seul au monde qu’on vienne le chercher et nous décollons direction le Luberon 500km plus bas.
Aujourd’hui, à l’heure où j’écris cet article, il s’est passé 7 jours et on est toujours pas redescendu de la planète BOMD. Vous savez : tout nous semble fade, sans saveurs… Je comprends mieux aujourd’hui ce qu’ont ressenti les participants de la oldschool de 2013 à Cavaillon. J’étais comme Fabien, trop pris dans l’organisation pour arriver à profiter pleinement. Il va te falloir du temps mec crois moi.
Le BOMD 2022 à fait le tour du monde, les photos sont juste énormes. Fabien Rolland a déjà annoncé une édition 2023 sur la page du BOMD. J’ai rarement vécu un truc pareil dans ma vie, jamais en fait. Mille merci Fabien, tu es un magicien. Le BOMD ça ne s’explique pas (même si j’ai essayé) ça se vit et puis c’est tout !
Ce samedi 20 Août aura lieu du côté de Montdoumerc, près de Cahors, un événement unique et bien fou-fou concocté par le plus-que-passionné Fabien Rolland : le Bicycle Of Motocross Day, surnommé le BOMD !! Un petit bout de Californie importé au cœur du Lot, pour des courses vintage sur une piste en descente de 500 m créée spécialement pour l’occasion ! Rentrez dans l’histoire de la naissance du bmx et venez participer à l’évènement vélocross le plus cool de l’année !!!
Les copains de snakebitebmx.com nous ont dégoté 2 petites vidéos inédites du Contest AFA Masters à Columbus (Ohio) en Septembre 1988, avec messieurs Christophe Chevalier et Patrick Roman à la rampe ! Le Blix, alias Team Explorateur, avait traversé l’Atlantique pour l’occasion, Christophe terminant 4ème en 16 ans, quelques places derrière un certain Mat Hoffman. En 18 ans, Patrick prenait la 8ème place avec un run vite interrompu par une mauvaise chute…
On ne les voit pas en vidéo mais Patrice Kharoubi gagnait en rampe 13 ans et moins, Jean Somsois finissait 5ème et David Chabert se classait 14ème en flat 18 ans.
Après 2 années de pérégrinations et discussions diverses, le long métrage « THE RIDE » est enfin sorti le 13 Novembre 2020 sur la plateforme Amazon Prime Video US, avec du bmx à l’intérieur ! Pour ceux qui n’auraient pas suivi, ce film est l’adaptation ciné de Ride – BMX Glory, le livre autobiographique de John Buultjens, actuel Brand Manager de la marque Haro à San Diego et instigateur de toutes les rééditions récentes de la marque.
Le film raconte son histoire, son enfance difficile en Écosse au milieu de parents violents, avant d’être adopté par une famille d’accueil bienveillante. Sa passion pour le bmx naitra en voyant le film E.T. au cinéma, une passion qui changera sa vie et le début d’une passionnante aventure… John roulait fort au début des années 90, entre l’Ecosse et l’Australie, en plein boum du street, mais le film situe l’action aujourd’hui et en Californie.
On peut voir au casting les « jeunes » Larry Edgar, Dennis Enarson, Tyler Fernengel, Krys Fox, Chase Hawk… mais aussi Mat Hoffman, Eddie Fiola, Mike Escamilla, Brian Blyther, Mike Dominguez ou encore John Buultjens himself dans le rôle de son père violent…
Le film n’est visionnable qu’aux USA pour l’instant. Mais en modifiant votre localisation à l’aide d’un VPN, vous pourrez le voir au bout de ce lien : https://www.amazon.com/Ride-Shane-Graham/dp/B08N73MW1J
Et en cherchant un peu, d’autres sources moins légales ont déjà émergé sur la toile…
Pour l’anecdote, John Buultjens avait réuni la plus grosse collection de bikes Haro au monde, 128 pro models au total, de 1982 à 2020 ! Une belle source d’inspiration pour sa réédition des modèles Haro les plus emblématiques !… Il a finalement tout vendu en 2020, aux 4 coins du monde…
Petite nouveauté dans le paysage OS français, notre ami François Debroux a eu l’excellente idée de lancer sa chaine de podcasts, The Hang 5 Podcast, l’idée étant de converser tranquillement avec des anciens qui ont « fait » le bmx. Le premier à se lancer est Monsieur David Chabert, bmx flat rider, membre du Blix à la grande époque et Champion du Monde en 1987, entre autre… Donc asseyez-vous tranquillement, cliquez sur le lien ou bien sur l’image ci-dessous et vous vous retrouverez propulsé pendant près de 2h dans les anecdotes d’un de nos plus grands champions de free :
Et pour ceux qui souhaiteraient compléter les propos de David Chabert par des images, essentiellement vidéos, nous nous sommes plongés dans nos archives pour illustrer certaines de ses anecdotes :