Hommage à Sam Matthews

Sam Matthews, ancien BMX rider devenu passionné de moto, domaine dans lequel il était était extrêmement doué également, nous a quitté le 24 juillet dernier des suites de ses blessures. Impliqué dans un terrible crash collectif lors d’une manche Superbike à Magny Cours le 1er juillet sur son Aprilia RSV, il avait été transporté d’urgence à l’hôpital. On se souviendra sa 3ème place aux Championnats du monde 1989 à St Ouen derrière Philippe Pereira (RIP) et Jamie Bestwick, son fameux BX Grind avec la voiture de ses parents et ses nombreuses apparitions dans Bicross Magazine. Je ne l’ai rencontré qu’une seule fois à Paris lors de la soirée Béton Hurlant, un mec vraiment sympa.

Notre ami OS rider et son pote de toujours, Laurent Juillet, tenait à lui rendre hommage, mais avait besoin d’un peu de temps pour cela. Vous trouverez en bas quelques images de Sam, après le magnifique texte de Laurent. RIP Sam, nos pensées vont vers sa famille, Elodie, Mike et Lou Matthews.

« Peut-être est-ce l’ironie du sort de t’avoir accompagné aujourd’hui pour ton dernier sacrement, le jour de la Saint Laurent, de t’avoir porté vers ton dernier voyage en l’église Saint Anne de Mantes la Jolie, bâtisse qui porte le prénom de ma fille.

En fait non, je suis certain que le sort y est pour rien là-dedans, je reconnais bien ta marque, ton humour. Cette façon que tu avais de prendre la vie toujours du bon côté. Cette ironie positive qui tournait en dérision la moindre petite contrariété afin d’aller de l’avant. Je t’entends encore raconter ton accident avec la voiture de ta mère, ce « BX grind » sur cette glissière de sécurité dans la forêt de Marly. Tu sais, dans cet enchaînement de virages qu’il fallait passer en une seule courbe que l’on a fait des dizaines de fois ensemble.

Plus que ton humour, c’est ton humanité que j’admirai et que je retiendrai. Jamais tu n’as cessé d’être bienveillant envers les autres, de te préoccuper d’eux, mieux de t’intéresser à eux. Tu avais ce don de trouver les mots justes qui aident à avancer ou à se surpasser. Avec toi, tout était toujours possible, car tu savais faire comprendre que les solutions se trouvent en chacun de nous. Ton intelligence, ton talent et ton imagination étaient sans limites. Tu étais de ces personnes qui irradient une assemblée par leur présence. Je sais que tu tenais cela de ton père, Bob que tu admirais tant. Je suis certain que de là où il est, il est très fier de son fils et de l’homme qu’il est devenu.
C’est le BMX qui nous a réuni à la sortie de l’adolescence, et c’est la musique qui a fini de sceller notre amitié. Ces passions communes m’ont données la chance de vivre des moments privilégiés en ta compagnie.

La passion, voilà certainement le mot qui te caractérisait le plus. Ta passion nourrissait la mienne parce que nous étions curieux de tout. Tu te souviens de cette soirée d’orage passée à regarder la foudre tomber assis dans la voiture au milieu des champs, à se demander où elle allait frapper la prochaine fois. Des répétitions durant lesquelles nous refaisions l’histoire du Rock et du Funk. Je crois d’ailleurs que j’ai encore une cassette qui contient nos œuvres de l’époque qui traîne dans un tiroir du studio. Tu te rappelles des tricks que nous essayions de décortiquer pendant des heures, à ce jeu, tu étais nettement meilleur que moi. Et les soirées passées à refaire le monde. Notre trip à Saint Malo avec Jean-Sé et Isa. Je te revois encore me parler la première fois d’Elodie, celle que tu as tant aimé et qui t’a donné Mike et Lou, tes enfants dont tu étais si fier. Evoquer tout cela fait remonter tellement d’images en moi.

Que de souvenirs dans la maison des Matthews à l’Etang la ville. Comme le dit Pauline ta maman, il y avait toujours des freestylers ou des musiciens qui trainaient par là. Je revois encore ta chambre couverte de posters du sol au plafond. C’est certainement à cette époque que nous avons pris conscience que nous voulions vivre comme des artistes. Tu es parti à Coventry pour devenir un designer au talent reconnu, et moi j’ai choisi la musique. Nous voulions que notre passion guide notre vie et finalement c’est elle qui nous sépare aujourd’hui. La tienne t’a emportée au départ d’une course de moto, le 30 Juin dernier. Tu pars comme tu as vécu, à fond. Alors voilà, maintenant c’est sans toi. C’est comme ça. Je mets donc de côté notre projet de reformer un groupe pour faire la fiesta avec tes potes des paddocks, la séance photo au guidon de ta bécane, et tant d’autres choses encore. On se fera tout ça plus tard.

Avant de te dire au revoir, je voulais que tu saches que tu as eu une cérémonie magnifique. L’église était pleine. Les hommages furent dignes de l’homme que tu étais. Mais comment aurait-il pu en être autrement, tu as fait tant de bien autour de toi. Tes potes du Rush Racing Team étaient là, avec moi, pour t’accompagner à l’entrée et à la sortie de cette cérémonie. Je sais aussi que nous veillerons ensemble sur ta famille, alors ne t’inquiète pas. Pars en paix

Sam, pour terminer je tenais à te dire que j’ai au l’immense privilège d’être ton ami et tu as été un de mes plus précieux. Tu m’as tant donné, et je suis persuadé que tu m’apporteras tellement encore.

Laurent Juillet »

Dédicace à Sam après une session riding avec Mickaël Legrain, Michel et José Delgado, Stéphane Bones Vervins et Laurent Juillet.

 

Merci à François aka « Bobby » pour les scans.

   
   
   

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