2018 – Lettre ouverte de Mat Hoffman: pourquoi nous devons garder l’UCI hors du BMX

Photo courtesy of the ALBION Magazine

Salut à tous.
Traduction un peu à l’arrache, mais bon, le message est là…
Je ne blâme pas certains jeunes de rêver de l’Or Olympique, ça peut se comprendre, même si je trouve ça complètement dérisoire par rapport à l’esprit du BMX Freestyle. Mais par contre, que l’UCI et le CIO n’intègrent pas les gens qui ont construit, développé et qui sont garants de l’esprit du BMX Freestyle, c’est juste dingue…
Pour rappel, le président de la commission BMX de l’UCI (Race & Free), Mr Artur Lopes, est un ancien escrimeur de 72 ans. Où est la légitimité et la crédibilité de ce monsieur concernant le BMX ?
Post original de Mat Hoffman ici

Je l’ai informé de la traduction de son texte. Voici sa réponse:
« Hey Franck,
Thanks for your support and taking the time to do this for us. It’s great to see the support of so many riders who hold common views and concerns.
We’ll keep you updated.
Respect.
-Mat »

Bon bah ça c’est fait… et vive le FREEstyle ! 😉
Bonne lecture ci-dessous :
 

Mat Hoffman : J’ai besoin de partager mon expérience avec l’UCI et le CIO au cours des 15 dernières années et d’expliquer pourquoi ils m’ont exclu, ainsi que d’autres leaders de notre communauté, en essayant de défendre notre engagement envers notre sport et pour protéger son caractère unique que nous avons construit et chéri.

En tant que président de l’IBMXFF, on m’a demandé de me battre pour maintenir la progression et l’indépendance de notre sport portés par ceux qui le vivent et l’adorent et qui évoluent en permanence. J’ai persisté à ne pas brader notre sport en discutant de l’implication olympique avec l’UCI. Ces discussions sont nées de l’intérêt du CIO pour les sports d’action et de leur désir de les ajouter aux Jeux Olympiques sous les fédérations reconnues par le CIO comme l’UCI et la FIRS, au lieu de reconnaître les sports d’action de manière indépendante. Pour la protéger, nous avons créé une fédération de BMX freestyle sans but lucratif avec des membres représentant 17 pays: la Fédération Internationale de BMX Freestyle (IBMXFF), officiellement créée en 2005. L’IBMXFF a été créée pour maintenir l’influence et le contrôle de notre communauté sur notre sport. A tous les niveaux. C’est une organisation formée par des individus qui ont façonné le BMX Freestyle dans le monde entier pendant des décennies, au fur et à mesure qu’il grandissait et évoluait.

La mission d’IBMXFF est: « Cultiver la participation et la progression en faisant la promotion du BMX Freestyle dans le monde entier. Fournir une orientation et des directives enracinées dans le style de vie et la culture uniques du BMX Freestyle. Encourager la coopération entre les riders, les organisateurs, l’industrie du BMX et les événements. Protéger et maintenir les multiples disciplines du BMX Freestyle avec authenticité et intégrité, pour le bénéfice de tous. « 

Les membres formateurs de l’IBMXFF ont d’abord rencontré l’UCI et Hein Verbruggen en décembre 2003. Nous étions accompagnés par Johan Lindstrom de l’UCI. Ils semblaient comprendre le caractère unique de notre sport et acceptaient de forger une bonne relation de travail, qui permettrait au BMX Freestyle certaines options qui étaient uniques à la structure de la fédération internationale. Nous avons tous commencé à travailler sur un «accord de coopération».

Il était clair que le BMX Freestyle ne ferait pas partie de la Fédération Nationale de Cyclisme et pourrait conserver son indépendance.

Cet accord a été signé lors d’une conférence de presse lors d’une grande manifestation au siège de l’UCI à Aigle, en Suisse, le 17 juin 2005. Nous avins apporté une rampe au vélodrome de l’UCI où Jay Miron, John Parker et Jamie Bestwick ont fait une démo.

Ensuite, j’ai rencontré l’UCI à son siège à Aigle en 2006. Un autre plan se dessinait, tous avec l’approbation et la direction de l’UCI et du CIO. Le fait que le Skate utilise les mêmes sites que le BMX Freestyle, il a semblé logique que le Skate puisse également entrer en relation avec l’UCI pour que le Skate puisse à la fois entrer dans les Jeux et lui permettre également de conserver son intégrité. Ces discussions étaient en cours et tout semblait se passer parfaitement. La réunion finale sur cette idée a eu lieu au siège du CIO le 4 juin 2007 à Lausanne en Suisse, où Gary Ream, président de l’ISF, et Patrick McQuaid, président de l’UCI, ainsi que de nombreux membres du CIO et le directeur des sports du CIO. Les représentants d’IBMXFF ont été informés que tant que l’UCI approuverait la relation structurelle entre l’IBMXFF et l’UCI, le CIO l’accepterait. Si l’UCI pouvait conclure un accord avec la Fédération Internationale de Skateboard (ISF) et faire du skate une discipline de l’UCI, le CIO l’approuverait également. Il n’y avait pas de fédération internationale désignée pour le skateboard reconnue par le CIO, donc une structure a été conçue pour permettre au BMX Freestyle et au Skate de gérer leurs sports de manière indépendante sous une fédération internationale commune appelée Fédération Internationale d’Action Sports (ASIF).

« L’UCI a empêché Dennis (McCoy) d’assister à leur réunion à Lisbonne, en dépit de ses contributions légendaires à la construction de notre sport, à ce qu’il est aujourd’hui. »

Le plan était que les deux sports seraient ajoutés en tant que nouveaux sports aux Jeux de Londres de 2012.

Ensuite, il y a eu des problèmes politiques importants avec le CIO, et le Skate a changé ses plans et tout ce travail a été mis de côté.

J’ai continué à défendre l’indépendance de notre sport. Je crois que le Comité International Olympique (CIO) s’est intéressé à notre sport parce que notre indépendance l’a gardé authentique et que les jeunes pouvaient s’identifier à lui. Il a été estimé que les sports olympiques sont devenus trop gouvernés et contrôlés et ont cessé de faire appel aux générations actuelles. Donc, s’ils voulaient que nos sports continuent de séduire les générations actuelles et futures, nous devrions être certains que nous avons influencé et modifié la relation entre leur gouvernement et le sport pour le garder authentique. Mon objectif était de garder l’IBMXFF comme une voix indépendante au sein de l’UCI qui évoluerait sans cesse en tant qu’outil pour le BMX Freestyle afin de garantir l’esprit  de notre sport, même quand nous serons tous partis.

Si nous nous conformons à ce que l’UCI veut faire du free, sans gestion de notre part, de l’IBMXFF, pour garantir les valeurs du freestyle, alors cela contredit l’intérêt du CIO pour notre sport et la contribution globale de notre sport aux Jeux Olympiques.

Lors des négociations précédentes, on m’a demandé de céder les droits, y compris les droits de propriété intellectuelle de notre sport, les Championnats du Monde, la Coupe du Monde et de s’abstenir de toute action pouvant avoir un impact sur BMX Freestyle sans l’accord écrit préalable de le Comité de Freestyle BMX UCI. On m’a demandé de dissoudre l’IBMXFF et tous ses actifs au profit de l’UCI. Je ne pouvais pas être d’accord avec ça et j’ai refusé.

« Bref, je ne céderai pas notre sport à une instance dirigeante qui n’y a jamais participé et qui n’y portait aucun intérêt véritable … »

 J’ai insisté pour obtenir une place directe à la table pour l’IBMXFF et notre communauté (athlètes et leaders de l’industrie) ) au sein du comité avec un vote majoritaire.

Ce processus agressif de l’UCI pour contrôler notre sport est maintenant encouragé par le CIO. Le CIO a exigé que le BMX Freestyle soit ajouté aux jeux pour attirer les jeunes. J’ai communiqué avec le CIO sur ces questions en août 2017 et de nouveau en janvier 2018 et ils ont affirmé que nous serions d’accord lorsque le nouveau président sera élu. Depuis que M. Lappartient a été élu président de l’UCI, j’ai tendu la main et expliqué notre situation, notre histoire, elles ont été ignorées. J’ai ensuite eu des échanges avec le CIO qui ne se souciait pas de s’impliquer. Avec l’UCI obligé d’accueillir le BMX Freestyle, ils ont alloué le minimum: 9 places pour les hommes, et 9 places pour les femmes.

Au début de l’année dernière, en février 2017, je me suis rendu à Lisbonne pour discuter de cela. J’ai proposé que Dennis McCoy (vice-président d’IBMXFF) et moi-même les rencontrions pour partager nos préoccupations. Ils ont refusé à Dennis de se joindre à la réunion à cause du discours qu’il a prononcé lors de son intronisation au BMX Hall of Fame. Il a expliqué qu’il n’était pas favorable à l’annonce de l’UCI qui revendiquait l’une de nos disciplines sans consulter ni impliquer l’IBMXFF. Au lieu de respecter sa position et d’essayer d’apprendre de ses erreurs, l’UCI a empêché Dennis d’assister à leur rencontre à Lisbonne, malgré sa contribution légendaire à notre sport, à ce qu’il est aujourd’hui. J’étais donc très préoccupé par le manque de respect qu’ils avaient pour la plus vieille légende de notre sport, toujours en compétition, simplement parce qu’il n’était pas d’accord avec leurs exigences.

Je leur ai fait savoir que nous avions créé le BMX Freestyle selon notre propre définition du sport et de nos valeurs. Le BMX Freestyle est « le sport comme un art » et un life style. L’IBMXFF a été formée avec nos athlètes chevronnés et les leaders de l’industrie pour aider à diriger notre sport pour le garder authentique.

Lors de la réunion de Lisbonne, nous avons discuté de la commission à mettre en place au sein de l’UCI. L’élément le plus important pour représenter véritablement le BMX Freestyle, comme nous l’avons fait à de nombreuses autres occasions. J’ai ajouté combien il est important que cette commission soit complète, avec des opinions pures, pour façonner l’avenir du BMX Freestyle d’une manière légitime pour le sport et ses racines. J’ai demandé comment on pouvait devenir membre de la commission et comment ils comptaient conserver l’esprit du freestyle en son sein. Ils ont dit qu’il n’y a pas de processus de nomination et que n’importe qui pouvait y participer (NDT: Même un escrimeur*).  J’ai souligné que c’était la partie la plus importante, nous devions créer un système pour s’assurer que les bonnes personnes siègent au comité. Le BMX Freestyle a de nombreuses opinions dans le sport, ce qui en fait ce qu’il est, ce qui doit être adopté et protégé. Je leur ai proposé de profiter des formidables ressources de l’IBMXFF pour organiser et sélectionner les meilleures personnes pour guider notre sport pour la BMX Freestyle Commission.

« Cela a été abandonné, je l’ai proposé à plusieurs reprises et ça a été ignoré, je pense que c’est un message indiquant que je ne suis pas assez respectable aux yeux de l’UCI pour être impliqué dans le BMX Freestyle et le mouvement olympique. Ils savent que je garantirai l’indépendance de notre sport et ils n’en veulent pas. « 

Maintenant, comme vous avez pu le constater, cette commission a été créée récemment par l’UCI sans l’IBMXFF. L’UCI franchit une nouvelle étape dans son objectif de prendre en charge les droits sur notre sport sans pour autant permettre à notre communauté de gérer sa future orientation à travers l’IBMXFF au sein de l’UCI. Ils gravitent autour de l’IBMXFF et tentent d’appâter des riders, parce qu’ils savent qu’il y a du pouvoir et du soutien au sein d’IBMXFF. Ils cherchent à manipuler des individus. De plus, l’engagement d’IBMXFF assure une voix plus unifiée et un processus équitable pour la communauté BMX Freestyle.

L’UCI a cessé tout contact avec moi et ne m’a pas invité à faire partie de cette commission de BMX Freestyle dont nous avons discuté dès 2003. Il semble qu’ils essaient plus ou moins de m’exclure de ce mouvement, comme ils l’ont fait avec Dennis , parce que j’ai proposé à plusieurs reprises que l’IBMXFF fasse partie de la commission BMX Freestyle pour préserver un élément indépendant au sein de l’UC, pour représenter le cœur de notre sport, pour le garder authentique.

J’ai proposé un moyen très simple de soutenir ce mouvement avec l’UCI en incluant notre communauté (leaders de l’industrie et athlètes) pour aider à gérer notre sport pour le meilleur de tous, comme indiqué dans notre accord de coopération passé: Le Comité de BMX Freestyle sera composé de 5 membres. Trois (3) membres de l’IBMXFF et deux (2) membres de l’UCI. IBMXFF et l’UCI soumettront leurs membres à l’élection du Comité de gestion de l’UCI. Chaque membre du Comité de Freestyle BMX aura un droit de vote égal. Le quorum pour une réunion valide du Comité de BMX Freestyle sera fixé à trois membres comprenant au moins deux (2) membres de l’IBMXFF et un (1) membre de l’UCI.

Cela n’a pas fonctionné. J’ai proposé cela plusieurs fois, et ça a été ignoré. Je suppose que c’est un message indiquant que je ne suis pas assez respectable aux yeux de l’UCI pour être impliqué dans le BMX Freestyle et le mouvement olympique. Peut-être parce qu’ils savent que je garantirai l’indépendance de notre sport, sans rentrer dans leurs considérations politiques.

« Si une division est inéluctable, la faction de notre sport que je représente continuera à être celle qui s’occupera du BMX Freestyle de manière indépendante. Une gestion par les riders et pour les riders. »

J’ai gardé l’espoir que l’objectif déclaré du CIO «d’adapter et de renforcer davantage les principes de bonne gouvernance et d’éthique aux demandes changeantes» conduirait l’implication directe de l’IBMXFF dans la planification et la prise de décision pour l’événement BMX Freestyle Park à Tokyo en 2020. Mais mon expérience passée et récente me dit que ça n’arrivera pas.

Pour ceux qui soutiennent le mouvement olympique tel qu’il est actuellement, les riders paieront à l’UCI une cotisation annuelle pour être impliqué dans une partie de notre sport qu’ils contrôlent (UCI) et que nous avons nommé FREEstyle.

NE PROPOSEZ PAS VOS CONTESTS ET MANIFESTATIONS AU CALENDRIER UCI SI VOUS VOULEZ GARDER NOTRE SPORT LIBRE.

Je continuerai à travailler pour trouver les meilleurs hôtes pour les championnats du monde indépendants IBMXFF et pour associer l’IBMXFF à d’autres compétitions similaires, qui partagent les valeurs de notre sport. Si vous organisez un événement de BMX Freestyle, n’hésitez pas à entrer en contact avec IBMXFF pour devenir un membre indépendant de notre sport. http://ibmxff.org

Nous avons également formé notre propre «Hall of Fame» Freestyle qui se tiendra au centre-ville d’Oklahoma au Chickasaw Bricktown Ballpark, 2 S Mickey Mantle Dr, Oklahoma City, OK.

Je travaille à proposer cette manifestation dès 2018. Plus d’infos sur ce sujet bientôt.

Si un jour l’UCI ou le CIO choisissent de mettre les choses d’équerre, de faire les choses proprement, dans l’intérêt du BMX Freestyle et de ses pratiquants, ils savent où me trouver…

Cordialement,

-Mat Hoffman

Comments

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Une réflexion sur « 2018 – Lettre ouverte de Mat Hoffman: pourquoi nous devons garder l’UCI hors du BMX »

  1. Ne laissez pas pourir votre passion comme on l’a fait avec le bmx race ou le fait de tourner légèrement votre guidon ou de porter une banane vision comme en 90 vous disqualifie

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